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Cartier donne une nouvelle vie à ce garde-temps injustement oublié, doté d’une riche histoire. Une montre qui se différencie par sa forme des autres modèles du joaillier parisien.
Par Pierre-André Schmitt, corédacteur en chef du magazine horloger «Watch Around»
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Encore lui! Gérald Genta (1931-2011), le génial concepteur de la Patek Philippe Nautilus, de l’Audemars Piguet Royal Oak et d’autres montres immortelles qui méritent vraiment le nom d’icônes, est également le père de la Pasha. Sa mission: créer une nouvelle référence dans l’horlogerie, soit une montre «musclée» et sportive dans le segment du luxe.
La Pasha ressuscite cette année avec 13 nouvelles références, essentiellement inspirées du modèle Pasha C de 1995 mais avec quelques améliorations. Au lieu d’un calibre à quartz comme à l’époque, le mouvement automatique 1847 MC fait tic-tac sous le cadran. Lequel n’est plus blanc mais argenté ou guilloché. On retrouve par contre le cabochon en saphir ou en spinelle.
Ce qui est partout la norme, un boîtier rond, ne l’est pas chez Cartier. La marque cultive le carré, le rectangle, l’ovale, voire d’autres formes atypiques. Autre signe distinctif: un cadran avec de grands chiffres arabes, alors que la maison fondée à Paris en 1947 utilise presque toujours des chiffres romains.
L’ancien patron de Cartier, âgé aujourd’hui de 77 ans, a transformé une belle endormie en un géant du luxe – d’où son surnom de «Moneymaker». En 1985, il lance le modèle Pasha, un coup de génie. Par la suite, la montre est l’une des premières à prendre un format XXL. La taille est jugée beaucoup trop grande par nombre de critiques. L’homme tient bon. En une année, au lieu des 2000 pièces promises, 7000 montres sont vendues!
La montre séduit d’emblée les célébrités du show-biz. Parmi elles, Tina Turner, qui l’adore au point d’en porter parfois plusieurs. La chanteuse a donné un énorme coup de pouce à la notoriété de la Pasha à une époque où le concept d’ambassadeur est encore méconnu. Aujourd’hui, les nouvelles égéries s’appellent Rami Malek, Willow Smith ou Maisie Williams (photo).
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Les racines de la Pasha remontent aux années 1930. Thami El Glaoui, un riche pacha de Marrakech, souhaite une montre qui corresponde à la fois à la noblesse de son rang et à son goût pour les piscines. Louis Cartier conçoit alors une montre en or massif étanche, une véritable performance à cette époque.
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