Sa naissance 
Un jeune homme de 28 ans prend la relève

Zenith y travaillait depuis longtemps: depuis 1962, la marque tentait de fabriquer le premier chronographe automatique du monde. Ce serait un «grand coup», s’enthousiasmait la direction, mais rien n’y faisait. Jusqu’à ce que le dossier soit confié, en 1968, à l’horloger Pierre-Alfred Roulet, alors âgé de 28 ans. Sa mission était aussi claire que sportive: le chronographe automatique devait être prêt avant la foire de l’horlogerie de Bâle au printemps 1969.

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Son cahier des charges 
Un calibre rapide

Chez Zenith, le cahier des charges avait de quoi séduire. On voulait rester dans la tradition jurassienne et donc construire un chronographe automatique intégré, pas un sandwich avec un module sur un mouvement de base. Mais surtout, le mouvement souhaité était un mouvement à oscillation rapide, le calibre devant osciller à 36 000 alternances par heure (5 hertz), alors que la norme est de 28 800 ou 4 hertz. Cela rend certes la chronométrie plus précise, mais la chose est un peu plus exigeante sur le plan mécanique.

Un calibre rapide
© Zenith

Son actualité 
Un cadran noir

La dernière montre équipée d’un calibre El Primero est la toute nouvelle Chronomaster Original, entièrement inspirée du tout premier modèle El Primero portant la référence A386, mais cette fois avec le noir au lieu du blanc cassé comme couleur de base sur le cadran tricolore. Signe particulier: grâce au calibre à oscillation rapide, la montre peut également chronométrer et afficher de manière lisible des dixièmes de seconde. Pour cela, l’aiguille centrale rouge du chronographe fait un tour complet en dix secondes.

 

Ses déclinaisons 
Rolex passe commande

Le jeune horloger Pierre-Alfred Roulet et son équipe réussirent à livrer à temps les premiers modèles, avec un calibre qui avait de quoi séduire. Le calibre El Primero de Zenith a ensuite servi de moteur pour les montres Ebel et, légèrement modifié, pour les Rolex Daytona.

 

Son défi 
Un projet de prestige

L’une des compétitions les plus passionnantes de l’industrie horlogère suisse a connu son apogée à la fin des années 1960. A l’époque, il existait des montres automatiques et des chronographes, mais il n’y avait pas de chronographe automatique. Et aussi banal que cela puisse paraître aujourd’hui, concevoir le chronographe automatique manquant – et être ainsi le premier sur le marché – était un défi gigantesque. Un projet de prestige pour de nombreuses marques.

 

Ses concurrents 
Entre la Suisse et le Japon

Si Zenith a été la première à annoncer la réalisation d’un chronographe automatique, deux concurrents y sont parvenus plus ou moins en même temps: Heuer a présenté, avec Breitling et d’autres partenaires, le calibre 11 à base modulaire, tandis que le japonais Seiko a lancé le calibre 6139 avec fonction chronographe intégrée. La course était serrée. Et très vite, le chronographe automatique a perdu son aura – même si ce n’était que temporaire: la montre à quartz était désormais devenue le centre de l’intérêt.

Heuer a présenté, avec Breitling et d’autres partenaires, le calibre 11 à base modulaire, tandis que le japonais Seiko a lancé le calibre 6139 avec fonction chronographe intégrée.

Heuer a présenté, avec Breitling et d’autres partenaires, le calibre 11 à base modulaire, tandis que le japonais Seiko a lancé le calibre 6139 avec fonction chronographe intégrée.

© Yoshimitsu Takano
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Pierre-André Schmitt