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Sur le vif

«Les défis actuels nécessitent des ponts»

Directeur général du MOB – GoldenPass depuis juin dernier, Yves Marclay est un véritable passionné de trains depuis son plus jeune âge. Sa carrière, entièrement dédiée au ferroviaire, a débuté au Swiss Vapeur Parc les mercredis et samedis dès l’âge de 12 ans.

Yves Marclay

Yves Marclay est directeur général du MOB.

Gabriel Monnet pour L'illustré

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Si vous ne faisiez pas ce métier aujourd’hui, que seriez-vous?

Conducteur de locomotive, chef de projet en mobilité ou facilitateur de synergies dans les transports publics. Toujours au service du collectif.

Les valeurs qui vous sont essentielles?

La sincérité, l’engagement et la loyauté. Et, surtout, la conviction que c’est ensemble qu’on construit des solutions durables.

Le premier argent que vous avez gagné?

A 12 ans, comme «jeune» employé au Swiss Vapeur Parc au Bouveret. J’y allais les mercredis après-midi et les week-ends.

Trois invités pour un dîner idéal?

Phil Collins, parce que ses rythmes ont bercé mes premières heures musicales. Michael Phelps, modèle de rigueur et de dépassement de soi à l’époque où je pratiquais la natation en compétition. Et Alfred Escher, visionnaire du rail suisse, pour refaire le réseau autour d’un bon verre.

Votre plus grand regret?

Ne pas avoir filmé les coulisses de mes cent premiers jours au MOB façon documentaire Netflix. Il y avait matière à suspense, émotions et rebondissements.

La qualité que vous admirez chez un entrepreneur ou un dirigeant?

La capacité à écouter sans déjà penser à sa réponse et à rire de soi.

L’artiste dont vous aimeriez acheter une œuvre si vous en aviez les moyens?

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Claude Monet. Pour ses toiles de la gare de Paris Saint-Lazare, où la vapeur devient nuage, le métal devient lumière et le tumulte ferroviaire se transforme en impression fugace. Ses trains respirent.

Le dernier restaurant qui vous a impressionné?

Le Com’C, à Bulle, m’a véritablement surpris: un lieu atypique, une cuisine inspirée par la saison, des associations audacieuses et cette rare sensation que le temps s’arrête pour laisser place aux saveurs.

L’entrepreneur que vous admirez?

Bertrand Piccard, avec sa vision de la mobilité durable, son audace technique et sa capacité à rassembler des expertises autour d’un projet innovant.

Un seul objet sur une île déserte, lequel?

Un carnet Moleskine. Pour noter les idées, dessiner des plans de mobilité insulaire et garder le cap même sans GPS.

Qu’est-ce qui vous fait peur?

La fragmentation. Trop de silos, trop de cloisonnements, alors que les défis exigent des ponts et une vraie coopération.

Si vous deviez quitter la Suisse, où vous installeriez-vous?

Pourquoi pas l’Ecosse... ses paysages sauvages et son atmosphère paisible.

Un homme ou une femme pour illustrer un nouveau billet de banque?

Benedikt Weibel. Ancien patron des CFF, il a marqué le rail par sa vision moderne, son sens du service public et sa capacité à faire évoluer une institution centenaire sans perdre son âme. Son visage sur un billet serait un hommage à une mobilité pensée pour tous, avec rigueur et humanité.

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Le dernier achat pour lequel vous avez dépensé sans compter?

Un modèle réduit du mythique Super Panoramic Express du MOB, fidèle réplique de ce train emblématique.

Votre moyen de transport de prédilection?

Le train, évidemment. Il fascine, il relie, il raconte. Et il laisse le temps de penser.

Qu’est-ce qui peut vous faire sortir de vos gonds?

Les gens de mauvaise foi.

La plus grande découverte de ces cent dernières années?

La miniaturisation et l’interconnexion des systèmes techniques. Du transistor au smartphone, en passant par les automatismes ferroviaires, on est passé d’installations massives à des solutions compactes, intelligentes et communicantes.

Si Dieu existe, après votre mort, qu’aimeriez-vous l’entendre vous dire?

«Tu as bien relié les gens. Monte, le train part dans une minute. Et cette fois, il est à l’heure.»

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