Si 2020 fut «étonnamment intense», 2021 a été pour Tekhne une année plus contrastée. La société spécialisée dans la planification d’ouvrages complexes et d’envergure – souvent des mandats décrochés par concours – a dû composer à la fois avec «une certaine frilosité dans l’avancement de certains projets en raison des incertitudes» et avec la hausse des prix des matériaux. «Ces derniers mois, c’est aussi le flou total en ce qui concerne les délais de livraison, note Sylvie Caudron. Après le bois et l’isolation, les retards concernent aujourd’hui principalement l’électronique et les appareils sanitaires. Nous sommes passés maîtres dans l’art du jonglage des plannings!»

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Pas de quoi déstabiliser l’ingénieure, promue associée depuis cet été. Car planifier, c’est le cœur de métier de Tekhne, fondée en 1998. L’entreprise et ses 60 employés gèrent actuellement une vingtaine de gros projets immobiliers (en moyenne de 50 à 100 millions de francs), qui se trouvent tous à des stades différents. «Nos projets sont relativement longs et durent au moins entre cinq et six ans, entre la phase d’étude et la mise en œuvre des chantiers», ajoute Perrine Bruyas, architecte et associée.

Plusieurs chantiers achevés

Tekhne a ainsi achevé plusieurs chantiers en 2020 dont le siège de l’Ofrou, à Ittigen (BE), ou les blocs opératoires du CHUV, a démarré au printemps l’extension et la rénovation de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Fribourg et a posé cet automne la première pierre du nouveau bâtiment de l’Agroscope à Posieux (FR). Autre exemple, celui du nouveau quartier autour de la gare des Eaux-Vives à Genève, qui reprend vie après l’acceptation, en mai, d’un crédit de 115 millions de francs par la ville de Genève.

Pour gérer les coûts, les délais, la qualité et la direction des travaux de ces constructions réparties dans toute la Suisse romande, cinq associés sont désormais aux commandes de Tekhne. Dont une nouvelle génération à la direction, avec Perrine Bruyas, Sylvie Caudron et Olivier Cochard. Deux femmes dirigeantes sur cinq, un signe des temps dans une branche, la construction, plutôt réputée masculine, voire macho? Les deux associées s’accordent à dire que, en tant que jeunes femmes, il a fallu en effet prouver leurs compétences et susciter le respect professionnel, et ce bien plus qu’un homme. «Nous n’avons toutefois pas été choisies parce que nous sommes des femmes, mais parce qu’on voyait en nous l’avenir possible de Tekhne. Reste que, d’après ce que nous observons dans les grands bureaux d’architectes, nous vivons en effet un tournant sociétal, où de plus en plus de femmes sont présentes et prendront, on l’espère, des positions dirigeantes dans les années à venir.»

Tekhne, qui ne dévoile pas son chiffre d’affaires, va-t-elle continuer à s’étendre outre-Sarine, après l’ouverture de son bureau à Berne en 2018? «Notre objectif n’est pas de croître à tout prix, conclut Perrine Bruyas. Nous avons un management très horizontal et il règne dans la société un état d’esprit familial que nous ne voulons pas perdre.»

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Elisabeth Kim