Le chemin de Compostelle est une expérience d'un genre particulier. Il s'étend sur 820 kilomètres jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle. Le pèlerinage le plus fréquenté au monde, au nord de l'Espagne, est depuis longtemps devenu pour les catholiques un parcours initiatique, emprunté par des papes, des acteurs et des écrivains, de Jean-Paul II au grand ésotériste brésilien-suisse Paolo Coelho.

Quelques mois après avoir quitté l'une des plus puissantes sociétés financières du monde, un catholique irlandais du nom de Colm Kelleher s'est lui aussi mis en route. Ce pèlerinage était également une promesse faite à ses parents profondément croyants. Accompagné de son frère, lui aussi très croyant, il a marché pendant plus d'un mois à travers ce paysage austère. Il n'a pas voulu toutefois renoncer totalement à un certain luxe: amateur de whisky, il mélangeait parfois son Jim Beam avec de l'eau le soir et s'offrait, dans la mesure du possible, une chambre individuelle avec douche. Le strict  nécessaire pour un banquier qui avait longtemps gagné plus de 20 millions de dollars par an.

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Colm, qui?
Les révélations spirituelles n'ont pas eu lieu, mais Colm Kelleher a tout de même pris une décision: reprendre une activité. Prendre des décisions délicates, philosopher avec ses collègues sur ses chers marchés, profiter du flux d'informations privilégié aux leviers de commande d'une multinationale de la finance: cela lui avait beaucoup manqué. Il ne restait plus qu'à trouver la bonne offre.

Mi-mars, l'homme de 64 ans est assis dans une salle de réunion au siège de l'UBS à la Bahnhofstrasse à Zurich. Le 6 avril, il doit prendre la présidence du conseil d'administration de la grande banque, mais le passage à témoin déjà commencé plusieurs semaines auparavant. Le titulaire sortant Axel Weber l'emmène à toutes les réunions internes, le programme est strictement cadencé. Le contact entre les deux hommes est étroit: Colm Kelleher vit avec sa femme dans un appartement en location dans le centre-ville de Zurich, mais plus tard, il a l'intention de reprendre l'appartement d'Alex Weber, proche du siège d'UBS. La qualité de vie plutôt que l'optimisation fiscale: vivre à Zoug, où les impôts sont peu élevés, comme l'a fait Ralph Hamers, CEO d'UBS, très peu pour lui, notamment parce que sa femme préfère l'ambiance de la grande ville. Les Kelleher arrivent en Suisse depuis Londres. Cravate bleu clair à motifs dorés, sourire malicieux, toujours prêt pour une anecdote. Le Moyen-Orient l'a toujours fasciné. Il s'est ainsi rendu en Jordanie avec sa femme et ses trois enfants adultes, avant l'élection présidentielle, et en Syrie avant la guerre civile. Le programme culturel était si élaboré que la fille s'est plainte d'un voyage jugé trop «scolaire».

Mais l'homme n'aime pas parler de lui. «Les banquiers devraient être ennuyeux», tel est son credo, tout comme Richard Fisher, le légendaire patron de Morgan Stanley, l'icône de Wall Street pour laquelle il a travaillé pendant la majeure partie de sa carrière, soit durant 30 ans. Il utilise souvent le «nous» dans la conversation lorsqu'il parle de son ex-entreprise, avant d'ajouter en riant qu'il est maintenant chez UBS. Du reste, Wikipedia trouve apparemment Colm Kelleher si ennuyeux qu'il n'y a même pas d'entrée à son sujet: on n'y trouve que le «Lord Mayor of Cork», le maire de la ville irlandaise de Cork, dont Colm Kelleher est également originaire et qui est désormais dirigée par un homme politique du même nom. 

Son choix a été une surprise. UBS a pris son temps. Un jour avant l'annonce fin novembre, l'agence de presse Reuters citait encore l'ex-patron français d'Unicredit, Jean Pierre Mustier, comme candidat principal, et Axel Weber lui-même avait auparavant spéculé sur une femme pour lui succéder. Mais c'est un banquier qui atteindra cette année l'âge de la retraite, et qui a donc le même âge que son prédécesseur (qui a pris le poste il y a dix ans), qui s’est imposé. L'homme qui devient le banquier le plus puissant du pays est largement inconnu. C'est ainsi que les plus de 80 000 collaborateurs d'UBS se sont demandés, avec toute la place financière, lors de sa nomination: Colm, qui ?

Personnalité baroque
Mais s'il y a bien une chose que Colm Kelleher n'est pas, c'est ennuyeux. Il ne pourrait pas être plus éloigné d'un technocrate bancaire de la jeune génération. En écoutant autour de soi, on obtient presque l'image d'une personnalité baroque: un bon vivant irlandais à l'éthique républicaine et à l'aversion pour les élites, un solide chef de troupe doté d'une profonde expérience dans toutes les facettes de la banque, un manager financier qui voit au-delà de l'horizon étroit de ses affaires. Dans ses jeunes années, il voulait devenir professeur d'histoire, et ses digressions historiques ont parfois amené ses subordonnés de Morgan Stanley à googliser sous la table les événements mentionnés par Colm Kelleher.

Si l'ancien professeur d'économie Axel Weber est capable de donner une évaluation de la situation économique d'une concision presque inégalée dans le monde bavard des banques, Colm Kelleher peut se lancer dans des monologues qui feraient honneur à n'importe quel séminaire d'histoire. Et ce, avec une pointe d'absurde irlandais à l'image du grand Samuel Beckett. Il nourrit une passion pour l'Empire byzantin, et celle-ci est plutôt exclusive. Il voulait même un jour écrire un livre sur l'empire à l'ombre de la grande historiographie.

Toutefois, il n'incarne pas le cliché du professeur d'histoire distrait. Un simple haussement de sourcil peut signaler un danger extrême, a estimé un jour Reuters, qui a rapporté que Colm Kelleher avait interdit à ses collaborateurs d'enlever leur veste, même dans la plus grande chaleur estivale de New York. Le contraste avec le CEO décontracté Ralph Hamers est évident. Reuters l'a aussi décrit comme «direct et franc», ce qu'il confirme lors de l'entretien. Le Brexit? Une erreur de jugement. Trump? Mauvais pour l'Amérique. Poutine? Un mauvais révisionniste.

Il est né dans le comté de Cork, au sud de l'Irlande, d'un père médecin. La famille comptait neuf enfants, sept frères et une sœur. Il est le quatrième. Mais la pauvreté de l'Irlande a poussé les Kelleher à partir, la famille s'est installée dans le nord de l'Angleterre, où le père a ouvert un cabinet médical. Une diaspora irlandaise: les catholiques se serraient les coudes, le jeune Colm allait à l'école catholique de Liverpool comme ses frères et sœurs, il n'y avait guère de contacts avec les Anglais. La famille n'était pas aisée, aucun des enfants n'a suivi une formation de médecin. Dès cette époque se forme son rejet du système de classe anglais et de ses écoles d'élite. Il a certes réussi à aller à Oxford, mais, encore aujourd’hui, il ne se sent toujours pas très à l'aise à Londres. Il trouve la Suisse égalitaire, avec sa plus grande perméabilité sociale, très attrayante.

Dans la banque, par hasard
«Je suis arrivé dans la banque par hasard», a-t-il déclaré un jour au Business Times Singapore. «Je voulais être un scientifique, mais je n'étais pas assez intelligent.» La longueur d'une thèse de doctorat l'effrayait également. Il s'est renseigné et a atterri dans le secteur bancaire. Il a commencé à Londres dans la petite banque Robert Fleming, et le monde de l'argent l'a rapidement électrisé. Toutefois, pour progresser, l'historien avait besoin d'un bagage financier. Il s'est donc tourné vers la société de révision Arthur Andersen, où il a suivi une formation de comptable agréé. Il a ensuite rejoint la County Bank, une filiale de la banque britannique NatWest, où il a rencontré sa future épouse, mi-écossaise, mi-italienne. Mais les banques anglaises ne l'intéressaient pas vraiment. Et c'est ainsi qu'il a atterri en 1989 chez Morgan Stanley, la noble banque d'investissement new-yorkaise qui était en train de développer sa présence en Europe.

La banque est une activité grégaire, dans laquelle il est essentiel de miser sur le bon chef de meute pour progresser. Colm Kelleher a trouvé son protecteur dès son plus jeune âge: John Mack, l'un des rares membres de l'équipe dirigeante new-yorkaise à venir régulièrement à Londres et à entretenir une culture que Colm Kelleher allait également pratiquer. Il arpentait les couloirs des traders, s'intéressait aux collaborateurs indépendamment de leur position, les motivait. Et il était à la tête de l'activité Fixed Income, une activité plutôt marginale dans une banque qui, comme UBS, misait davantage sur les actions. Les deux hommes ont rapidement trouvé un terrain d'entente. John Mack a fait de Colm Kelleher le responsable des ventes de produits à revenu fixe pour l'Europe. Lorsqu'en 2001, après une lutte de pouvoir perdue contre l'espoir de l'époque Phil Purcell, John Mack est passé chez Credit Suisse en tant que codirecteur, Colm Kelleher a envisagé pour la seule fois de sa carrière de changer de poste et, à l'époque, il avait déjà failli atterrir à Zurich. Mais il est resté à Londres et a construit son réseau, aimant boire et faire la fête, le week-end dans les tribunes de son club de cœur, Chelsea.

En 2005, John Mack retourne chez Morgan Stanley, doté des pouvoirs de CEO et de président. La carrière de Colm Kelleher prend alors son envol. John Mack le fait venir au siège de Times Square à New York et le nomme d’abord directeur du marché des capitaux, puis directeur financier. Il devient le partenaire le plus important de John Mack durant la crise financière. Ensemble, le duo s'oppose à la vente de la banque, exigée par le ministère des Finances.

Toutefois, lorsque la succession de John Mack est envisagée, Colm Kelleher n'est pas retenu en raison de sa réputation d'être un homme d'action jovial et dur, un chef de la salle des machines, mais pas le grand stratège dont on avait besoin pour la réorientation. Le nouveau chef fut l'ex-McKinsey James Gorman, d'un an son cadet, qui dirigeait le Wealth Management et devait orienter radicalement l'entreprise vers ce secteur de croissance, comme l'avaient fait Axel Weber et son CEO Sergio Ermotti à l'UBS.

Le fait de ne pas avoir été nommé CEO a contrarié Colm Kelleher, comme il l'a admis plus tard dans le Financial Times: «J'aurais aimé être CEO». Il est cependant resté, et les deux se sont complétés de manière inattendue: James Gorman a délégué l'ensemble des affaires courantes à Colm Kelleher, qui portait le titre de «président» en tant que numéro deux évident. Les rivaux partaient d'eux-mêmes ou étaient licenciés. Colm Kelleher n'a jamais été un fan des co-chefs. Il y a trois ans, il est parti de lui-même pour que la prochaine génération puisse mieux se positionner. «C'est toujours lui qui m'a donné les premiers conseils», a déclaré James Gorman avec beaucoup d'émotion en guise d'adieu.

L’arrivée chez UBS
Il quitte alors New York pour retourner à Londres et passe beaucoup de temps dans sa propriété en Toscane, la patrie de la partie italienne de la famille de sa femme, et s'est même rendu utile pour le développement économique de Florence. Mais les cigares, le whisky et le vin rouge n'étaient pas une solution à long terme. Il signale au marché financier qu'il est ouvert à de nouvelles aventures par un intermède plutôt malheureux: le hedge fund Cerberus cherchait une figure de proue pour sa prise d'assaut de la Deutsche Bank chancelante, et Colm Kelleher s'est laissé convaincre de se présenter comme candidat contre le président en exercice Paul Achleitner.

Mais la révolte s'effondre et Colm Kelleher n'était de toute façon pas vraiment convaincu. Il en a été autrement pour l'offre d'UBS, qui lui est parvenue via les chasseurs de tête d'Egon Zehnder et qui était heureusement dirigée par une connaissance: Jeremy Anderson, chef de longue date du géant de l'audit KPMG et figure bien connue de la City londonienne. Il fait avancer l'embauche de Colm Kelleher en tant que Lead Director et vice-président d'UBS.

Une manœuvre de Axel Weber a joué un rôle central à cet égard: il avait tôt fait de convaincre Lukas Gähwiler, chef de longue date pour la Suisse, de devenir vice-président, couvrant ainsi le flanc helvétique. Le conseil d'administration avait dès lors les coudées franches pour élire un étranger externe. Formellement, le pouvoir a certes diminué: il cède le titre de vice-président à Lukas Gähwiler. Mais il reste Senior Independent Director, ce qui lui confère, selon les statuts, une position plus puissante que celle du vice-président, y compris la convocation d'une réunion sans le président deux fois par an.

Lukas Gähwiler peut jouer la carte de la Suisse, mais il doit faire attention car la double direction pro-européenne - le Hollandais Hamers et l'Irlandais Kelleher - offre une surface d'attaque à la droite: deux catholiques ayant des affinités avec l'UE dirigent la banque. Le frère aîné de Colm Kelleher, Declan Kelleher, a même longtemps été ambassadeur irlandais auprès de l'UE.

Répartir la proximité avec la Berne fédérale sur deux épaules reste une expérience, car selon le droit des sociétés anonymes, c'est le président du CA qui est responsable en dernière instance. Axel Weber était donc la personne idéale. Ses relations avec le ministre des Finances Ueli Maurer et le chef de la BNS Thomas Jordan, qu'il connaissait et appréciait du temps de la Banque nationale suisse, étaient excellentes. Le fait qu'il ait fini par partir après dix ans, comme il l'avait toujours annoncé, a étonné certains de ses proches compagnons de route, car en interne, il avait déjà évoqué la possibilité d'une prolongation de deux ans, conformément aux statuts.

Jusqu’à présent, les deals étaient tabous
Mais en confiant le processus de sélection à Anderson, une dynamique propre s'est développée, et seule la nomination tardive de Colm Kelleher - il n'a manifestement été présélectionné que tardivement - trahit des soubresauts dans le processus de sélection. Avec le recul, on peut dire que Axel Weber a fait tout ce qu'il fallait: il a introduit dans la banque un nouveau CEO en la personne de Ralph Hamers, qui, en tant qu'optimisateur numérique de l'organisation, a de plus en plus de prise sur le colosse, et il a maintenant résolu sa propre succession avec un professionnel de la banque confirmé.

Mais tout comme l'ex-patron de la Bundesbank, avec sa réputation immaculée après l'expérience de mort imminente due à la crise financière et à la perte de deux milliards causée par le trader Kweku Adoboli, était le bon choix, Colm Kelleher, un vétéran de Morgan Stanley, pourrait maintenant l'être aussi pour la phase suivante. Axel Weber n'était pas issu du monde opérationnel, et lorsqu'il s'agissait de détails techniques, il savait exactement à partir de quel moment il devait laisser Sergio Ermotti, le professionnel de la banque, prendre les décisions. Mais redresser UBS, serrer la main du directeur de la filiale valaisanne et représenter la banque sur la scène internationale (Axel Weber est également président de l'association bancaire mondiale IFF), il était la personne idéale pour cela.

Colm Kelleher a certes de nombreux contacts internationaux, mais ils se trouvent surtout chez des banquiers du monde entier. C'est un homme de terrain, plutôt comparable à Sergio Ermotti, Oswald Grübel ou Marcel Ospel. Pour la prochaine étape, ses antécédents chez Morgan Stanley pourraient justement être d'une grande importance. Les deux grandes banques ont toujours été similaires. Depuis New York, UBS était la seule banque que la direction de Morgan Stanley considérait comme son homologue européenne, et même le benchmarking interne chez UBS se réfère depuis des années principalement à trois établissements: Credit Suisse et Julius Baer en Suisse, et Morgan Stanley à l'étranger. Comme UBS, Morgan Stanley est surtout forte dans le domaine des actions, et comme UBS, Morgan Stanley a également accéléré la gestion de fortune après la crise financière.

Il existe toutefois une différence de taille: Morgan Stanley s'est également développée par le biais d'acquisitions, et c'est là que réside l'une des raisons de la nette augmentation de sa capitalisation boursière depuis la crise financière. L'achat du gestionnaire de fortune Smith Barney a notamment constitué un grand pas en avant. UBS, en revanche, est toujours en état de choc. Les gros deals étaient jusqu'à présent tabous. La banque a certes examiné de temps en temps des rachats en interne, la fusion avec CS ou l'achat de Bär ont également été envisagés. Mais le soutien du conseil d'administration faisait défaut ou le timing n'était pas le bon.

Mais le fait demeure: bien qu’UBS se considère actuellement comme la première adresse en Europe, l'écart avec les banques américaines reste important. Si UBS veut rattraper son retard, elle a besoin d'un accord plus important. Et là, on pense bien sûr à CS. «Ce sera certainement la principale priorité du nouveau président», souligne un membre de longue date de la direction du groupe. L'élément décisif sera de savoir si Credit Suisse en difficulté peut se ressaisir. Les rachats inamicaux dans le secteur bancaire sont certes rares, mais si, compte tenu de la faible valorisation, un acteur étranger devait proposer une offre à un prix deux fois plus élevé, le conseil d'administration pourrait difficilement refuser.

Et UBS pourrait alors entrer en jeu en tant que sauveur national. Il est compréhensible que la banque ne veuille plus se lancer dans de grandes aventures avec le départ de Axel Weber. Mais ce dernier avait lui aussi déjà initié des négociations avec son homologue du CS de l'époque, Urs Rohner. Une nouvelle ère commence maintenant avec un nouveau président qui veut faire bouger les choses et qui, malgré ses 64 ans, ne laisse planer aucun doute sur son intention de rester dix ans. En matière d'âge, il cultive tout à fait l'habitus anglo-saxon.

Parfait ratio «fun-to-trouble»
La complémentarité du nouveau président avec Ralph Hamers sera également décisive. Le CEO ne connaissait pas Colm Kelleher avant sa nomination. Colm Kelleher voit ici des parallèles avec le patron de Morgan Stanley, James Gorman: il était le stratège au regard large, l'Irlandais l'homme pour l'opérationnel. Toutefois, à l'époque, le stratège était le numéro un, maintenant c'est le CEO. Et l'exemple du Portugais António Horta-Osório au CS a montré que les présidents étrangers considèrent souvent le droit suisse des sociétés anonymes et les salaires mirobolants comme une invitation à assumer leur rôle de manière trop exécutive. Mais beaucoup tient aussi à la personnalité: le Portugais, très soucieux de son statut, tenait à être appelé «Sir» dans les communiqués de presse. Cela ne pourrait jamais arriver à l'Irlandais républicain Colm Kelleher. Comme Ralph Hamers, il utilise lui aussi l'image du relais en tant que serviteur de l'institution pour une durée déterminée.

De toute façon, il n’a plus besoin de travailler pour l'argent. Son dernier portefeuille d'actions chez Morgan Stanley pèse à lui seul près de 50 millions de dollars. Mais être à nouveau au cœur de l'action, c'est ce qu'il attend avec impatience. Et pour cela, UBS, qui se renforce, est l'adresse parfaite et offre en outre, avec plus de cinq millions de francs, le salaire de président le plus élevé parmi les banques européennes. Dans sa jeunesse, sa femme a fait du ski à Engelberg, et maintenant il veut lui aussi découvrir les pistes suisses. Comme le dit un ancien compagnon de route: le ratio «fun-to-trouble» est parfait pour lui.

Bio Express

1983 Après des études d'histoire à Oxford, Colm Kelleher suit une formation de Chartered Accountant auprès du cabinet de révision Arthur Andersen.

1985 Il entre à la County Bank de Londres, une filiale de la grande banque anglaise NatWest.

1989 Kelleher débute chez Morgan Stanley à Londres dans le secteur des revenus fixes, où il fait peu de temps après la connaissance de son protecteur John Mack.

2004 Kelleher devient Co-Head Fixed Income de l'Europe.

2006 John Mack le fait venir à New York pour diriger l'activité mondiale des marchés des capitaux après avoir pris le poste de CEO de Morgan Stanley.

2007 Kelleher devient directeur financier de Morgan Stanley, succédant à David Sidwell, futur membre du conseil d'administration d'UBS, et conduit la banque avec Mack à travers la crise financière.

2010 Le nouveau patron de Morgan Stanley, James Gorman, nomme Kelleher coprésident de l'activité titres.

2016 En tant que président de Morgan Stanley, Kelleher reprend l'ensemble des activités opérationnelles et devient clairement le numéro 2.

2019 Départ de Morgan Stanley.

2022 Colm Kelleher remplace Axel Weber à la présidence du conseil d'administration d'UBS.

Dirk Schütz
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