«Les entreprises sont dotées de messageries, d’e-mails et d’intranets fonctionnels, mais ce qui leur fait défaut, c’est un outil qui leur permette de cultiver la vie d’entreprise.» Avec Tribo, Natalia Tsarkova propose un outil de communication pour les entreprises permettant d’échanger des messages et de partager des contenus multimédias au sein d’un groupe fermé. En quoi se différencie-t-il de plateformes comme Zoom ou Slack? Ces dernières permettent de maintenir les communications essentielles aux activités professionnelles, mais aucune n’est adaptée pour alimenter l’esprit de l’entreprise. «Les sociétés où la culture collective est valorisée sont pourtant plus productives et attirent davantage de talents.»
Mais comment utiliser la plateforme concrètement? «Tribo peut servir par exemple à un groupe de collègues qui organise des festivités de fin d’année ou à des chefs d’entreprise réunis en congrès pour faciliter la communication des participants.» Ces fonctionnalités ne sont pas complètement inédites, notamment parce que Tribo emprunte les codes de différents réseaux sociaux déjà existants. La start-up basée à Genève reprend notamment les hashtags, les fils d’actualité, les likes et les commentaires. La nouveauté, c’est de les appliquer au sein de groupes privés. Loin de prétendre concurrencer Slack ou Teams, Tribo apporte une offre complémentaire qui comble une lacune dans l’offre du marché.
Révolution de la newsletter
«Alors que je présentais le concept à la Silicon Valley, un investisseur de Slack m’a lancé: «Nous avons révolutionné la messagerie, vous allez révolutionner la newsletter!» Déjà téléchargée à près de 20 000 reprises depuis sa création en 2018, l’application a séduit de grands événements culturels en Suisse, comme le Zurich Film Festival, et l’Université Harvard aux Etats-Unis (où la cheffe d’entreprise d’origine lettone a effectué une partie de ses études), mais aussi la multinationale Fine Hygienic Holding, basée à Dubaï. Son objectif est d’atteindre les 100 000 utilisateurs à l’horizon 2023. Tribo ne génère pas encore de bénéfices, mais son chiffre d’affaires et les fonds levés lui permettent déjà d’employer 12 personnes, un chiffre amené à doubler en 2022 en vue de son expansion.
A l’avenir, le financement sera assuré par les entreprises clientes, qui devront débourser un minimum de 200 francs par mois sous la forme d’un abonnement. Tribo proposera également un tarif réduit à 50 francs pour les associations et les petits événements et un plan gratuit pour les utilisateurs individuels. «Pas question de recourir à la vente des données massives. Mais les entreprises et associations clientes étant propriétaires de leur espace Tribo, elles peuvent y intégrer de la publicité.»