Elle est attendue de pied ferme. Après deux années chahutées par le covid, la Foire du Valais revient dans des conditions normales. Un soulagement pour Samuel Bonvin, nouveau directeur depuis juin 2020 de FVS Group, qui organise cet événement phare. L’occasion pour l’ex-fondateur et directeur du Caprices Festival, mais aussi ancien responsable marketing et événementiel de Crans-Montana Tourisme de revenir sur le succès populaire de ce rendez-vous et d’en dévoiler les nouveautés.

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Vous avez pris la direction de la Foire du Valais en pleine crise du covid, et organisé une édition 2021 sous restrictions sanitaires. Dans quel état d’esprit êtes-vous pour cette édition 2022 qui retrouve une normalité?

Je ne vous cache pas que nous avions la boule au ventre l’année dernière. Nous nagions en pleine incertitudes quelques semaines avant l’édition. Tout s’est dissipé cette année. Nous sommes super contents et très confiants. Nous ressentons l’engouement et l’enthousiasme de la population, des exposants et de l’ensemble de l’économie valaisanne, heureux de retrouver la Foire dans des conditions normales.

En termes de fréquentation, la Foire du Valais est le troisième plus grand événement du genre en Suisse. Comment expliquez-vous cet engouement?

Il y a selon moi trois explications. Tout d’abord, la Foire est un vrai rendez-vous pour tous les Valaisans, de toutes les classes sociales, de tous les domaines économiques et pour tous les âges. C’est le seul événement en Suisse romande qui mélange tout cela. Les visiteurs viennent parce que la Foire est devenue un rendez-vous incontournable pour se rencontrer, échanger et se lâcher pour certains. On peut la comparer à des événements faisant partis du patrimoine comme la Bénichon à Fribourg ou la Saint-Martin dans le Jura. De plus, la Foire propose un très bon équilibre dans son offre. Il y a des concerts pour tous les styles et tous les publics. Comme à chaque édition, nous mettons sur pieds une grande exposition thématique sur 1000m2. Cette année, elle est consacrée au vélo. Enfin, la Foire propose un panel de 400 exposants. Les visiteurs viennent très volontiers flâner et s’inspirer des produits.

Avant de prendre les rênes de la Foire en 2020 dans des conditions difficiles, vous avez fondé et dirigé le Caprices Festival de Crans-Montana, puis œuvré au sein de Crans-Montana Tourisme. Est-ce que vous ressentez une certaine pression à diriger aujourd’hui un événement populaire tout en maintenant son succès?

Oui, il y a une certaine pression. Lorsque l’on m’a proposé le poste, j’ai hésité. D’une part parce que c’est une grosse responsabilité. C’est un événement très attendu dans le canton. D’autre part, parce que c’est très différent de ce que j’ai pu faire par le passé, même si j’ai une solide expérience dans l’événementiel. Ce qui m’a motivé, c’est le côté populaire au sens de l’ouverture à toutes et tous.

Après une année blanche et une édition sous restrictions sanitaires, les exposants répondent-ils toujours présents?

Au début de l’année, nous étions encore dans une situation incertaine. Tout s’est dissipé dès le mois de mars avec la levée rapide des mesures covid. Les exposants ont répondu présents. Nous avons d’ailleurs enregistré un taux de fidélité de 94%. Beaucoup d’entre eux voulaient revenir pour faire des affaires après deux années difficiles. C’est un investissement pour eux de revenir à la Foire, mais c’est aussi une manière de se relancer. Nous sommes désormais complets depuis plusieurs mois.

La Foire du Valais, c'est aussi pas mal de conférences sur le tourisme, la mobilité, l’économie, l’immobilier, l’énergie. Est-ce que tout cela participe à la réussite de ce rendez-vous?

Je pense, oui. Nos quatorze rendez-vous sont tous liés à l’actualité. A chaque fois, nous allons chercher un panel d’experts de premiers plans pour débattre des enjeux de chaque secteur. Les conférences et débats sur l’énergie auront une connotation particulière cette année compte tenu du contexte.

La Foire accueille toujours plus de visiteurs d’autres cantons. Pour quelles raisons?

En effet, près de 35% des visiteurs viennent d’autres cantons romands. On compte 18% de Vaudois et 11% de Fribourgeois. Il y a plusieurs explications. Les entreprises valaisannes sont fières et heureuses d’inviter leurs clients, fournisseurs et partenaires des autres cantons. Les Vaudois ont perdu le Comptoir suisse. A Martigny, ils peuvent retrouver ce type de rendez-vous. Il s’agit de la plus grande Foire de Suisse romande avec plus de 234 000 visiteurs en 2019 ; et son concept et sa convivialité sont clairement uniques.

L’une des nouveautés cette année, c’est un espace Innothèque, dont PME est partenaire. De quoi s’agit-il?

C’est un espace de 1000m2 consacré à l’innovation. Il s’agit de présenter au grand public une sélection d’entreprises romandes actives dans l’innovation sous toutes ses formes. Il y a aura de la robotique, des nouvelles technologies, des machines à tisser… Le but est de les sortir de leur laboratoire ou de leur usine pour montrer ce qu’elles font. L’autre objectif de cet espace, c’est de créer une zone de partage entre entrepreneurs et le public afin de donner envie à la jeune génération de se lancer dans l’entreprenariat. Innothèque, c’est aussi énormément de conférences tout au long de la Foire. Chaque jour, deux à trois sociétés organiseront des présentations. Nous avons également un espace partenaires, des concerts. Innothèque, c’est un espace de vie et de débats que l’on teste cette année. Il faut que la Foire innove aussi dans sa façon d’exposer.

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Mehdi-Atmani
Mehdi Atmani