«J’ai toujours voulu être entrepreneur. Je pense tenir ça de mon père, qui a fondé plusieurs entreprises au cours de sa vie. J’avais aussi besoin de donner du sens à mon travail et de créer quelque chose d’utile. C’est ce qui m’a motivé à lancer Chip, une start-up qui développe un réseau de casiers connectés, accessibles à toutes et tous.

Je suis né et j’ai grandi à Bruxelles. Lorsque je suis arrivé en Suisse pour suivre des cours à HEC Lausanne, c’était la grande inconnue. Cela ne s’est pas très bien passé. J’ai eu du mal à m’intégrer. Après deux ans, j’ai fait un échec définitif. Jusque-là mes parents finançaient mes études, ils m’ont proposé de me responsabiliser en trouvant du travail ou de rentrer à Bruxelles. Comme j’aime beaucoup la Suisse, je suis resté ici et j’ai trouvé un stage dans une agence digitale à Fribourg. Deux ans plus tard, je suis parti à Genève pour poursuivre un bachelor en économie d’entreprise en cours d’emploi à la HEG.

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En dernière année, on m’a proposé comme travail de bachelor un sujet sur l’avenir des automates à colis en Suisse. Je l’ai rédigé lors d’un Erasmus de six mois en Lettonie. Le sujet m’a passionné et je suis allé plus loin que ce qui était prévu en explorant davantage la problématique du dernier kilomètre. En Lettonie, comme dans l’ensemble des pays baltes et nordiques, les réseaux d’automates à colis sont très répandus. En Suisse, ce n’est pas encore le cas, donc je me suis dit qu’il y avait quelque chose à creuser. C’est ainsi que j’ai postulé à l’incubateur HES Pulse, qui m’a permis de développer mon projet en parallèle à mon emploi.

Le concept de Chip est simple: proposer des casiers connectés sécurisés et accessibles 24/7, tout en mettant en avant le commerce local. N’importe qui peut s’y faire livrer ou expédier des colis, partager ou vendre des objets entre habitants. En centralisant les livraisons dans un point unique, on réduit les kilomètres parcourus par les véhicules des transporteurs. J’ai passé plusieurs nuits blanches à travailler sur ce projet. Cependant, pour moi, le plus important est de garder du plaisir dans ce que je fais et d’éviter que cela devienne une corvée quotidienne. En plus, lorsqu’on est fatigué ou surchargé, on commet vite des erreurs.

J’ai eu du mal à trouver un financement depuis le début du projet, en 2021. Les casiers sont fabriqués en Suisse, ils sont donc assez chers. C’est un choix. J’aurais pu les faire importer de Chine, mais cela va à l’encontre de mes valeurs. En tant que jeune entrepreneur, il est parfois difficile d’être pris au sérieux. Par ailleurs, lorsqu’on traite avec des communes, les décisions prennent beaucoup de temps. Heureusement, en novembre dernier, j’ai gagné le Prix IDDEA de la ville de Genève. Cela m’a donné une certaine visibilité et crédibilité. D’ailleurs, un projet pilote avec quatre automates de 20 casiers va prochainement voir le jour à Genève.»

Pour en savoir plus, rendez-vous sur wechip.ch

Bio express

1995
Naissance à Bruxelles d’une mère interprète et d’un père entrepreneur.

2013
Arrivée en Suisse pour suivre des cours à HEC Lausanne.

2022
Création de la start-up Chip, qui souhaite développer un réseau de casiers connectés, mutualisés et accessibles à tous.

William Türler
William Türler