Pourquoi avoir choisi de mettre en avant le public cette année?

En se promenant dans les allées du Salon des inventions, on s’imagine être à la place des exposants. Si tout le monde a des idées, on ne sait pas toujours comment les développer. Alors le salon a voulu montrer qu’il existait des outils et des institutions qui facilitent la réalisation d’un projet.

Quelle forme est-ce que cela prendra?

Nous avons conçu un programme d’animations avec des ateliers thématiques qui encouragent l’émergence d’une invention ou d’une innovation. Cela commence par comment faire naître une idée à comment pitcher, financer, valider ou encore protéger son invention. Toutes les phases pour passer du concept à sa réalisation seront couvertes. De même, des outils comme l’intelligence artificielle ou un Fab Lab seront également proposés. Des activités pour les enfants compléteront le dispositif qui, je l’espère, suscitera des aspirations.

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Qui animera ces ateliers?

Nous avons demandé à tout l’écosystème de l’innovation et de l’invention en Suisse romande de se joindre à nous, c’est-à-dire les organismes de soutien aux jeunes entreprises, mais aussi des professionnels de l’intelligence artificielle, du prototypage, de la propriété intellectuelle et de l’innovation stratégique. Des entrepreneurs et des entrepreneuses expliqueront comment ils ou elles sont passés d’une première idée à une société pérenne.

Pensez-vous qu’il soit encore possible d’inventer quelque chose, seul chez soi?

Il est vrai que les inventions exigent de plus en plus de ressources et d’encadrement. Nos exposants proviennent en majorité d’universités ou de compagnies qui mettent des moyens à disposition pour favoriser l’émergence d’innovations, synonymes de création de valeur. Il reste cependant près de 20% d’indépendants. Donc l’image d’Epinal de Géo Trouvetou existe encore. 

Si beaucoup rêvent de succès, est-ce qu’une invention présentée à Genève l’a déjà rencontré?

Oui, bien sûr. En 2013, une société roumaine a présenté un scanner pour les avions privés. Ce dispositif permet aux douanes de détecter la présence de personnes dissimulées, de drogue ou d’armes sans perturber le trafic aérien. Aujourd’hui, cette solution a été installée dans de nombreux aéroports. Autre exemple: la première batterie lithium qui se dissout dans l’eau et dont on arrive à récupérer 92% des matériaux sans génération de pollution a été dévoilée en 2019 dans notre salon. Cette invention est l’une des cinq gagnantes du prix Earthshot, lancé par le prince William pour récompenser les solutions les plus innovantes pour l’environnement. Je pourrais également vous citer la seringue à aiguille auto-rétractable ou l’extracteur de jus de fruits par centrifugation.

Est-ce que le Salon des inventions perd de son attractivité?

Non, bien au contraire. Depuis le covid, le nombre d’exposants croît de 20% à chaque édition. En effet, les prix que nous décernons leur assurent une visibilité internationale et, pour certains, un financement. Du côté du public, notre salon reste un événement populaire très apprécié, aussi bien des entrepreneurs et des curieux que des familles de la région.

 
 

 

 
EJ
Emilie Jeannot