Quand Jean-Marc Jancovici expose ses résultats de recherche, ses propos donnent parfois le vertige. C’est peut-être précisément cette habileté à user du franc-parler qui lui a valu sa notoriété, aussi bien auprès des décideurs politiques et économiques que du grand public. L’ingénieur, auteur et conférencier français de 63 ans le clame sans détour et chiffres à l’appui: l’abondance énergétique qui a forgé le monde moderne est un pur produit des énergies fossiles. Il est très peu probable que les sources renouvelables puissent prendre le relais sans un réaménagement économique et social majeur. Pour lui, le défi est aussi colossal qu’inévitable. L’humanité est prise en tenaille: d’un côté, les émissions de gaz à effet de serre menacent les conditions d’habitabilité de la planète. De l’autre, les réserves d’énergies fossiles ont déjà commencé à s’épuiser. L’auteur de l’essai «Le Changement climatique expliqué à ma fille» (Éd. du Seuil) et de la bande dessinée «Le Monde sans fin» (Éd. Dargaud) souligne cependant que la plupart des acteurs économiques ont déjà bien compris les enjeux, et participent à dessiner les contours de la société de demain.
Le 10 septembre, Jean-Marc Jancovici sera de passage au Swiss Tech Convention Center à Écublens (VD), à l’occasion de «Showcase», une conférence annuelle organisée par E4S, le centre de recherche consacré à l’économie durable et inclusive créé par l’UNIL, l’EPFL et l’IMD.
L’humanité doit réduire drastiquement ses émissions de CO2 pour limiter le dérèglement climatique. Mais, selon vous, nos sociétés devront se décarboner de toute façon, indépendamment de leur volonté d’échapper au réchauffement planétaire. Pourquoi?
Réchauffement climatique ou pas, les ressources fossiles qui ont permis l’avènement de la société moderne diminuent progressivement quand on s’en sert. Tôt ou tard, cela mène à une décrue énergétique. On en voit déjà les premiers signes en Europe, où la disponibilité du pétrole, du charbon et du gaz est en déclin depuis plus de 15 ans. Cette raréfaction des ressources fossiles conduit déjà à une forme de contraction économique. En outre, le réchauffement climatique, tel qu’il est engagé aujourd’hui, conduira à des désordres structurels importants, qui se répercuteront forcément sur les économies. Rien qu’à 2°C de réchauffement (l’Accord de Paris a fixé l’objectif de limiter le réchauffement mondial «bien en dessous de 2°C», ndlr.), 90% des glaciers alpins auront disparu. En Suisse, cela causera des difficultés à l’activité agricole, à la gestion des cours d’eau et à la stabilité des sols. Des événements extrêmes comme l’effondrement survenu à Blatten (VS) se multiplieront, ce qui mettra les infrastructures sous pression. La limitation du réchauffement planétaire constitue déjà une raison largement suffisante pour se diriger rapidement vers une sortie des énergies fossiles. Mais nous y serons par ailleurs contraints par l’épuisement des ressources naturelles, quoi que nous fassions.
La baisse de la consommation d’énergie que l’on observe en Europe n’est donc pas due aux politiques climatiques, et à l’amélioration de l’efficacité énergétique de l’économie?
Pas seulement. Il y a trois explications, toutes d’ordre géologique, à cette baisse régulière de la consommation d’énergie en Europe, que l’on observe depuis 2008. La première c’est que la production charbonnière européenne décroît depuis les années 1980. Les mines de charbon, exploitées depuis près de trois siècles, ont commencé à s’épuiser. À cette limite géophysique, s’ajoute un écueil technique: les tonnages nécessaires à faire fonctionner les centrales à charbon sont tels qu’il est très difficile de remplacer la production domestique par des importations. Une grande centrale à charbon allemande consomme l’équivalent d’un train entier par heure! Par conséquent, la quantité de charbon disponible en Europe baisse depuis 40 ans. La consommation de gaz naturel du Vieux-Continent a augmenté jusqu’en 2005, date à laquelle les champs gaziers de la mer du Nord ont atteint leur pic. Depuis, la production de gaz naturel décroît en Europe, et les importations sont constantes: il y a donc moins de gaz disponible. Enfin, le pétrole conventionnel a passé son pic en 2008. La production mondiale est en baisse, à l’exception notable du pétrole dit «non conventionnel», comme le «shale oil» et les sables bitumineux extraits en Amérique du Nord. Mais ce surplus de production a principalement profité aux États-Unis, au Canada et aux pays émergents. Cela a conduit à une diminution du pétrole à disposition des économies européennes sur les 15 dernières années. Il s’agit d’un phénomène subi, et non du résultat des politiques climatiques ou des mesures d’économie d’énergie.
Pourtant, en parallèle de cette décrue des énergies fossiles, les pays européens investissent des dizaines de milliards d’euros dans les énergies renouvelables chaque année. Cela n’a pas eu d’effet?
Si. Au niveau mondial, le solaire et l’éolien s’ajoutent à une consommation fossile en croissance, mais en Europe, où les combustibles fossiles déclinent, on observe un phénomène de substitution, notamment dans le domaine de la production d’électricité. Toutefois, l’activité économique reste largement dépendante des énergies fossiles.
L’Europe a donc déjà entamé sa transition vers le renouvelable, qui représente désormais près de 25% de la consommation finale des pays de l’UE.
C’est surtout vrai dans le domaine de l’électricité, qui ne représente qu’environ 20% de l’énergie utilisée par les machines de toute sorte. En outre, ce développement advient au sein d’une économie mondialisée où les énergies fossiles sont encore, globalement, en croissance. Rappelons que près de 90% des panneaux photovoltaïques installés en Europe sont fabriqués en Chine, et c’est précisément cette délocalisation qui a fait chuter leur prix. Contrairement à l’Europe, la Chine continue d’augmenter sa production d’électricité à partir de charbon. Cela lui permet de produire toutes sortes de biens industriels à prix abordables pour les Européens. À ce jour, personne n’est capable de dire si les procédés de minage, de métallurgie et de chimie nécessaires à la construction d’éoliennes ou de panneaux solaires, des dispositifs techniquement très complexes, seront toujours réalisables à un prix acceptable dans un monde où les énergies fossiles seront devenues marginales.
La transition énergétique paraît donc difficile à déployer à large échelle. Pourquoi sommes-nous si dépendants des énergies fossiles?
À cause de la physique. Les énergies renouvelables ont deux limites qui ont poussé l’humanité à les remplacer par des énergies fossiles: elles sont globalement peu denses, et très dépendantes du lieu et des conditions ambiantes. Les éoliennes et les panneaux solaires produisent nettement moins d’énergie par mètre carré occupé que les centrales à charbon ou à gaz, par exemple. En outre, ces installations sont intermittentes: elles ne produisent de l’électricité que lorsque le vent souffle ou que le soleil brille. Le bois présente une densité plus importante que le rayonnement solaire et le vent, mais son exploitation à long terme dépend de la capacité des forêts à se régénérer. L’hydro-électricité affiche un rendement intéressant, mais elle ne peut être déployée que sur des terrains montagneux. La Suisse, à l’instar de l’Autriche, de la Suède et de la Norvège, par exemple, peut espérer tirer une quantité considérable d’électricité de ses barrages. Mais les pays à la topographie plus plane n’ont pas ce privilège.
La loi sur l’électricité acceptée en votation populaire en juin 2024 prévoit que la Suisse produise une électricité entièrement décarbonée, en parallèle d’une sortie du nucléaire, d’ici 2050. Peut-on espérer que cette transition réussisse?
Je n’ai pas fait les calculs, mais c’est a priori envisageable. Tout va en effet dépendre de la quantité totale d’électricité requise. La Suisse possède de très bonnes capacités hydro-électriques, une source d’énergie dite «pilotable», qui permet de compenser l’intermittence des éoliennes et des panneaux solaires. Concernant l’éolien, il faut toutefois noter que c’est sur les crêtes de montagne qu’il faut déployer des rotors en grand nombre, car la force du vent y est généralement bien plus importante qu’en plaine. Et je sais combien le paysage alpin est un élément identitaire fort pour les Suisses. Dans les pays moins bien dotés en capacités hydro-électriques, l’intermittence du solaire et de l’éolien doit être compensée par d’autres modes pilotables comme le gaz, le nucléaire, le fioul ou le charbon. C’est l’une des raisons pour lesquelles il est très difficile de mettre en place une production électrique entièrement renouvelable à l’échelle du continent européen.
Pourquoi ne pas stocker une partie de l’électricité produite par le photovoltaïque et l’éolien pour compenser l’intermittence et s’assurer un approvisionnement permanent?
Parce que les quantités d’énergie sont telles qu’il est techniquement très difficile et économiquement extrêmement coûteux de les stocker dans des batteries. Personne n’a encore trouvé le moyen de stocker en masse à l’échelle d’un pays et sur une durée longue.
Les centrales nucléaires sont parfois décrites comme un moyen efficace pour produire beaucoup d’électricité bas carbone. Mais le souvenir des catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima les rend impopulaires aux yeux d’une partie de la population. Peut-on encore miser sur cette énergie aujourd’hui?
Les centrales nucléaires présentent un bilan carbone très faible au regard de la quantité d’énergie qu’elles produisent. Leur construction est cependant longue et coûteuse, notamment parce que le niveau de sécurité exigé pour ces infrastructures est nettement plus élevé que pour les autres types d’installations industrielles. En fait, le nucléaire a développé des exigences de sécurité qui lui sont propres, et qu’on ne retrouve dans aucune autre industrie. Historiquement, le nucléaire a nettement moins tué que le charbon ou que les barrages, mais il fait beaucoup plus peur. Au vu de l’importance des énergies fossiles dans le mix énergétique, et les délais de mise en œuvre du nucléaire actuellement, une substitution totale paraît irréaliste dans un horizon temporel de quelques décennies. L’atome reste une partie de la solution, mais une partie seulement.
En plus de la production d’électricité, il reste aussi à décarboner d’autres postes de consommation d’énergie non électrifiés.
Oui. Même si l’on parvient à produire de l’électricité uniquement avec des sources renouvelables, il faudra remplacer la chaleur industrielle – par exemple celle qui sert à fabriquer l’acier – le chauffage des bâtiments et les carburants pour la mobilité. La solution se trouve en partie dans l’électrification des procédés et, dans une moindre mesure, dans la biomasse. Pour les raisons que l’on a évoquées précédemment, cette transition énergétique ne permettra pas de garantir une consommation d’énergie constante, et encore moins croissante. Il faudra donc réduire la consommation, et cela passe aussi par une diminution des usages.
Qu’entendez-vous par «diminution des usages»?
Par exemple, la diminution des surfaces des bâtiments que l’on utilise, de la masse des véhicules que l’on conduit, de la quantité d’objets que l’on achète, de la quantité de viande que l’on mange, etc. Cette réduction de la consommation est amenée à se produire dans les décennies à venir, indépendamment de notre volonté, et en Europe elle est déjà amorcée. Il nous reste à choisir si nous voulons organiser collectivement cette transition sous forme de sobriété, ou laisser la pression des limites géologiques forger notre avenir, ce qui s’apparentera sans doute à un appauvrissement généralisé et non maîtrisé.
L’efficacité énergétique des machines et des objets que l’on utilise est pourtant nettement meilleure aujourd’hui qu’il y a 50 ans.
Oui. Historiquement, les entreprises et les acteurs économiques ont toujours cherché à réaliser des gains d’efficacité énergétique. Mais ces gains n’ont pas conduit à une réduction de la consommation d’énergie globale. Au contraire, cette amélioration des rendements a été mise au service de l’augmentation des usages, c’est-à-dire par une démultiplication du nombre d’objets, ou par un développement de leurs fonctionnalités. Les machines plus économes rendent les biens et services moins chers. Cela crée une augmentation de la demande, et donc de la consommation. L’empreinte carbone par unité consommée décroît, mais l’empreinte globale continue d’augmenter. Cet effet est constaté dans tous les domaines: dans l’automobile, les moteurs sont plus efficaces mais les véhicules en circulation sont nettement plus nombreux. Dans le logement, l’isolation thermique s’est améliorée mais la taille des surfaces s’est agrandie. Dans l’électronique, les circuits sont plus économes mais les appareils sont plus puissants.
L’économie suisse est très dépendante des exportations et des flux internationaux, eux-mêmes tributaires de l’abondance énergétique. Faudra-t-il démondialiser pour décarboner?
Ce serait très efficace pour faire baisser les émissions, mais ce serait évidemment catastrophique sur le plan économique. Si les banques suisses se contentent de ne gérer que des actifs suisses, si Rolex ne vend des montres qu’aux Suisses et si Givaudan ne vend des arômes qu’aux Suisses, l’économie nationale en pâtirait terriblement. En fait, le modèle suisse fonctionne précisément parce qu’il est branché sur l’économie mondiale.
Il faut donc attendre que le monde se décarbone par ailleurs avant d’agir à l’échelle de l’économie suisse?
Non. Vous pouvez bien sûr agir sur les émissions domestiques en réduisant l’empreinte carbone des bâtiments, de la mobilité et des industries. Mais il faut rappeler que ces émissions ne représentent qu’une petite partie des rejets de gaz à effet de serre qui vous permettent de maintenir votre niveau de vie (En 2023, les émissions domestiques suisses équivalaient à 3,67 tonnes de CO2 par personne, mais l’empreinte carbone moyenne d’une personne résidant en Suisse était de 13,87 tonnes de CO2 en 2023. La différence entre ces deux valeurs correspond aux «émissions importées», ndlr). Les émissions liées à la consommation des Suisses sont plus élevées qu’en France ou qu’ailleurs en Europe, tout simplement parce que le pouvoir d’achat y est plus fort. À cela s’ajoutent les rejets de CO2 qui ont eu lieu partout ailleurs dans le monde, et qui permettent à l’économie suisse de tourner, par exemple ceux des émirs du Golfe ou des analystes financiers de la City qui achètent des montres suisses de luxe. Ces émissions sont encore plus importantes que celles liées à la consommation des Suisses, et sans elles, l’économie suisse ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui.
Comment les autorités peuvent-elles agir pour pousser l’économie à se décarboner?
En tant que pays libéral, la Suisse dispose d’une marge de manœuvre relativement limitée. Elle peut toutefois décider de favoriser certaines filières industrielles, par exemple au travers des programmes de recherche dans les universités.
Il est donc d’autant plus important que l’économie agisse d’elle-même pour réussir sa transition vers un modèle bas carbone. Par où les entreprises devraient-elles commencer?
Cela dépend de la nature de leur activité. Une entreprise doit d’abord dresser son bilan carbone, pour déterminer quels procédés sont les plus dépendants des énergies fossiles. À partir de là, il faut élaborer une stratégie pour réduire cette dépendance. Dans une entreprise industrielle, on agit généralement sur les besoins en chaleur ou en électricité des machines, sur les matières premières, sur la logistique, sur les conditions de chaleur et de froid dans lesquelles les opérations ont lieu ou encore sur les déplacements.
Les acteurs économiques ont-ils pris conscience des enjeux liés à la décarbonation?
Il est désormais assez rare que les entreprises n’aient pas un début de maturité sur le sujet. Beaucoup font appel à des sociétés de conseil comme Carbone 4 pour obtenir des réponses à des questions ciblées et techniques. On peut citer l’exemple d’un groupe agro-alimentaire qui commande une analyse détaillée sur l’empreinte carbone des différents modes de production de la viande de bœuf. On trouve aussi des entreprises industrielles qui demandent une analyse du cycle de vie pour leurs produits ou qui cherchent à obtenir des projections à moyen et long terme en matière de ventes dans un scénario où le monde se décarbone.
Au-delà du bilan carbone, quels sont les outils à disposition des entreprises pour entamer leur transition vers un modèle résilient?
Dans un monde volatil et incertain, il est risqué de n’établir que des prévisions uniques. À Carbone 4, nous avons développé des analyses par scénario qui permettent aux entreprises de se confronter à différents cas de figure. Ces scénarios sont très utiles pour réfléchir à des stratégies d’entreprise à moyen et long terme. En outre, les employeurs doivent aussi consolider leur stratégie d’adaptation au dérèglement climatique. Il s’agit ici principalement d’évaluer la vulnérabilité des actifs de l’entreprise, de ses clients et de sa chaîne d’approvisionnement aux effets du réchauffement planétaire. Aujourd’hui, la plupart des entreprises dépendent de fournisseurs installés partout dans le monde. Leurs affaires sont donc concernées par les effets du changement climatique à l’échelle globale. Rappelons par exemple que la sécheresse à Taïwan – plus grand producteur mondial de semi-conducteurs – en 2021 a perturbé la production des outils électroniques dans le monde entier.
Dans une économie sous contrainte énergétique, les entreprises parviendront-elles à survivre, pour autant qu’elles s’adaptent?
Il y aura forcément des gagnantes et des perdantes. Parmi celles qui bénéficieront de la décarbonation, on peut citer les constructeurs et les opérateurs ferroviaires, les producteurs d’électricité décarbonée, les fournisseurs de composants pour réseaux électriques, les fabricants de matériaux d’isolation, les artisans du bâtiment qui améliorent les performances thermiques ou encore les fabricants de vélos. Il y a ensuite les entreprises actives dans des secteurs à risque, dont certains acteurs peuvent survivre s’ils prennent des mesures pour se décarboner avant les autres. Enfin, il y aura forcément des entreprises dont l’activité même paraît très difficile à décarboner, par exemple les négociants en pétrole ou les compagnies aériennes, pour qui la seule issue à long terme est de nettement moins produire.
Vous avez souligné que l’abondance énergétique avait mené à la tertiarisation massive des emplois. Un phénomène que l’on observe notamment en Europe et en Suisse. Dans une économie bas carbone, à quoi ressemblera le travail?
On peut s’attendre au détricotage progressif de ce qui a été construit avec les énergies fossiles, à savoir des emplois très largement tertiaires et hautement spécialisés. L’abondance énergétique a permis la multiplication des flux physiques, et donc la complexification de l’économie mondiale. Pour gérer cette complexité, il a fallu créer beaucoup d’emplois tertiaires spécialisés. Si les flux physiques et la complexité diminuent, il est probable que le nombre d’emplois tertiaires décroisse également. Moins d’énergie signifiera à terme moins de machines, donc probablement plus de travaux manuels, moins spécialisés qu’aujourd’hui.
1962
Naissance à Paris
1984
Obtient son diplôme d’ingénieur de l’École Polytechnique
2000 - 2004
Participe à l’élaboration du «Bilan carbone», qui permet aux entreprises de mesurer la quantité d’émissions de carbone engendrée par leur activité.
2007
Fonde Carbone 4, une entreprise consacrée à la décarbonation des entreprises et à la biodiversité.
2021
Parution de la bande dessinée «Le Monde sans fin», qu’il a coréalisée avec l’illustrateur Christophe Blain. Vendu à plus d’un million d’exemplaires, l’ouvrage explore les dessous de la société contemporaine mondialisée à travers le prisme énergétique, et met en lumière sa dépendance quasi-totale aux énergies fossiles.