Bonjour,
Les créations d’entreprises franchiront le seuil des 55 000 cette année en Suisse, un record. L’aventure entrepreneuriale attire toujours plus, mais encore faut-il trouver l’idée qui convaincra le marché. Nous avons identifié 50 projets prometteurs aux quatre coins du monde, avant de les passer au crible de dix experts suisses de l’innovation et de l’entrepreneuriat. Autant de pistes concrètes susceptibles d’inspirer ceux qui envisagent de se lancer.


Carole Berset,
Julien Crevoisier,
Bruno Delaby,
Erik Freudenreich,
Blandine Guignier
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Alors que les tensions traversent le monde et que même la Suisse, réputée pour sa stabilité et sa prospérité, s’expose aux tumultes d’un ordre international chamboulé, l’esprit d’entreprise et l’innovation n’ont jamais été aussi dynamiques. Depuis 2023, le nombre de créations d’entreprises en Suisse atteint des niveaux record. En 2025, ce chiffre pourrait dépasser les 55 000. Un signe que certains secteurs de l’économie doivent se réinventer?
Dans un monde économique fortement secoué par l’émergence de l’intelligence artificielle, face aux enjeux énergétiques et climatiques, les idées novatrices sont indispensables pour répondre à de nouveaux besoins. La population suisse, de plus en plus qualifiée, peut s’appuyer sur son capital, ses compétences et son expérience, ainsi que sur un écosystème propice à l’esprit d’entreprise pour faire germer des projets qui construiront le monde de demain.
Partout dans le monde, des entrepreneurs inventent des concepts aussi originaux que pertinents. Les 50 idées que nous avons sélectionnées reflètent l’intérêt croissant des consommateurs pour des produits et services répondant à des besoins émergents ou à ceux qu’on n’avait pas encore su recenser, qu’il s’agisse d’une plateforme de formation pour proches aidants en Inde, de bivouacs premium imaginés aux Etats-Unis, d’une boucherie végane néerlandaise ou encore de mini-hôtels pour routiers apparus au Brésil. Et si c’était le moment de se lancer?
Sébastien Mabillard
Spécialiste en développement d’entreprises et membre de la direction de CimArk
Valeria Mozzetti Rohrseitz
Cheffe de service Knowledge and Technology Transfer, Université de Fribourg
Aurore Bui
Consultante en innovation sociétale, membre du réseau Softweb
Mathieu Nadal
Coach d’entreprises indépendant
Stéphane Poggi
Futur directeur de Microcity, pôle d’innovation de Neuchâtel
Caroline Widmer
Directrice de Pulse Incubateur, Genève
Yann Steulet
Directeur de FriUp, l’organe cantonal fribourgeois de soutien aux start-up
Laurence J. Halifi
Entrepreneure, cofondatrice de Graines d’entrepreneurs et membre du comité du Cercle suisse des administratrices
Cyril Déléaval
Coach en développement d’entreprise chez Genilem
Emilie Romon Carnegie
Responsable innovation sociétale, Ucreate, Unil
01 - Logistique: des étiquettes RFID écologiques sans métal
Souvent utilisées dans le secteur de l’habillement, les étiquettes RFID permettent notamment de scanner rapidement des vêtements simplement en les déposant dans les bacs des caisses automatiques. Plus largement employées en logistique pour le suivi et l’identification des marchandises, ces petites étiquettes à usage unique contiennent un circuit électronique et représentent un usage accru de matières premières. Au Royaume-Uni, PulpaTronics propose des étiquettes sans métal grâce à des lasers produisant des circuits conducteurs directement sur un papier recyclable à base de carbone.
Yann Steulet: «Cette idée arrive un peu tôt. Les grandes industries ont d’autres leviers prioritaires pour réduire leur impact écologique, et faire évoluer ce type de standard demande généralement beaucoup de temps. En revanche, le recyclage des systèmes électroniques – notamment des métaux précieux – constitue un véritable domaine d’avenir. Par exemple, le recyclage des cartes mères pour en extraire ces matériaux offre une logique économique plus durable et n’en est encore qu’à ses débuts.»
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Royaume-Uni
pulpatronics.com
02 - Animaux: niche anti-orage pour chiens
Les bruits très forts ou l’orage représentent souvent une très grande source de stress pour les chiens. La start-up slovène Pet Shell a développé une niche capable de réduire plus de 50% des bruits environnants, en particulier les hautes fréquences, selon des tests menés dans un laboratoire. Fabriquées dans des matériaux recyclés, les niches sont déclinées dans trois tailles différentes, pour des prix allant de 2200 à 2800 euros.
Valeria Mozzetti Rohrseitz: «L’objectif du produit est pertinent, et le fait que la start-up ait réalisé des tests acoustiques ajoute une réelle plus-value. Afin de maximiser l’espace nécessaire à l’entrepôt de ces niches et de faciliter aussi leur envoi, je chercherais à développer un meuble moins massif, à assembler peut-être soi-même, tout en conservant ses qualités phono-absorbantes.»


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Slovénie
pet-shell.com
03 - Travail: un coworking pour entreprise industrielle
L’entreprise française Gemma Solution propose du coworking d’entreprise. Pratique pour lancer un e-commerce par exemple, cette formule permet de louer non seulement des bureaux, des salles de réunion, mais aussi des lieux de stockage et des services et équipements de sous-traitance industrielle: logistique, préparation des commandes et envois. Le tout partagé avec d’autres petites entreprises.
Mathieu Nadal: «L’important tissu industriel du pays et l’émergence de nombreuses petites structures font de la Suisse un terreau favorable pour ce genre de service. Pour être en adéquation avec les enjeux actuels en matière d’écologie ou d’urbanisme, ce serait intéressant de développer ce concept dans les centres-villes, en opposition aux modèles des friches industrielles, placées en périphérie et de plus en plus difficiles à relouer. Ce modèle permet également une livraison rapide avec des moyens de mobilité douce. Il pourrait être intéressant d’y adosser un service de conseil en développement, à l’image d’un incubateur de start-up. Cela amènerait de la plus-value et permettrait ainsi de se démarquer.»
France
gemmasolution.com
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04 - Restauration: restaurants do it yourself de pancakes
Voilà un concept de restaurant qui séduit en Asie, notamment au Japon et à Singapour. Il permet aux clients de cuisiner eux-mêmes leurs pancakes à table, en choisissant parmi différents types de pâtes (nature, blé, sans lactose, végane) ainsi que des garnitures variées, des plus classiques aux plus élaborées. La réduction des besoins en personnel de cuisine représente un avantage économique pour le restaurateur, tandis que l’interactivité séduit une clientèle en quête d’originalité.
Cyril Déléaval: «C’est une idée amusante et ludique. Cela rappelle l’expérience offerte par certains restaurants japonais où l’on suit la préparation des plats en direct ou les barbecues coréens. Mais je m’interroge sur la taille du marché. Les pancakes ne sont pas une spécialité particulièrement suisse. J’ai l’impression que le concept vise en priorité les enfants. Si le restaurant ne fonctionne que le mercredi et le week-end, il est difficile d’être rentable en Suisse, avec les coûts du personnel et du mètre carré.»
Singapour
ordinarypatrons.com
05 - Santé: un robot pour les élèves hospitalisés
Pour lutter contre l’isolement des enfants hospitalisés, la start-up norvégienne No Isolation a mis au point un robot équipé d’une caméra, d’un micro et d’un haut-parleur. Il peut être déposé sur un bureau d’écolier, mais aussi emporté par les élèves lors d’activités ou durant la récréation. Grâce à lui, les jeunes patients suivent à distance les cours, y participent et interagissent avec leurs camarades, via une tablette ou un mobile.
Sébastien Mabillard: «Les HUG ont mené un projet-pilote avec ce robot en 2022, ce qui démontre les préoccupations pour l’inclusion de tous les enfants à l’école dans notre pays. Mettre au point un outil en Suisse permettrait de répondre à cette tendance. Toutefois, deux barrières devraient être franchies: veiller au respect de la vie privée et définir qui investira dans le projet (école, assurances, hôpital, parents?).»
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Norvège
noisolation.com
06 - Alimentation: bonbons bios et sans allergènes
L’entreprise américaine YumEarth fabrique depuis 2007 des friandises à partir d’ingrédients biologiques et sans OGM. Sucettes et bonbons gélifiés sont conçus sans les allergènes les plus courants (arachide, gluten, noix, lait, œuf, soja, sésame), ni colorants artificiels, ni sirop de maïs. La marque a réussi à placer ses sucreries dans les chaînes de supermarchés du géant états-unien Walmart et dans de nombreuses épiceries bios du globe. Elle est présente en Amérique du Nord, dans l’Union européenne, ainsi que dans plusieurs pays d’Amérique latine et d’Asie.
Caroline Widmer: «On «purifie» les textiles et les cosmétiques pour les rendre meilleurs pour l’environnement et l’être humain, maintenant on passe aux bonbons! Les solutions de snacks sains sont intéressantes, car elles répondent à une demande croissante des parents pour des produits gourmands, mais qui n’affectent pas la santé de leurs enfants. Dans le cas de friandises, il faut toutefois bien vérifier que les produits qui remplacent le sucre ne soient pas pires pour la santé que dans des sucreries classiques. Au sein de l’incubateur Pulse, nous accompagnons une start-up qui travaille sur l’utilisation de la stévia.»
Etats-Unis
yumearth.com
07 - Textile: transformation du textile indésirable en coton
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Avec le développement de la fast-fashion, les centres de tri sont débordés et les habits non réutilisés partent dans un long processus de recyclage à la traçabilité douteuse. En Espagne, Recoverfiber récupère les déchets textiles issus des usines, les invendus des magasins ou les tenues dont les consommateurs ne veulent plus. L’entreprise les recycle pour en faire un tissu multiusage: pour des vêtements, des accessoires ou du linge de maison.
Yann Steulet: «Réduire le gaspillage issu de l’industrie textile est pertinent, mais je serais plus intéressé par des initiatives freinant notre consommation en favorisant la sobriété. De plus, entre les trajets et les procédés nécessaires à la transformation du textile, il est compliqué de garder un bilan carbone neutre. Cependant, on observe que les clients acceptent de mettre un prix supérieur pour des habits plus écologiques.»


Espagne
recoverfiber.com
08 - Agriculture: des biostimulants microbiologiques pour l’agriculture
En Lituanie, les biostimulants de Nando renforcent la santé des sols et augmentent les rendements tout en diminuant le recours aux engrais chimiques. Validée par des essais sur le terrain, la solution développée par la start-up permet un gain de productivité de 30%.
Yann Steulet: «Améliorer l’état des sols est essentiel. Après la dominance des engrais et des pesticides, les sols sont désormais appauvris et pollués. S’ajoute à cela le dérèglement climatique. Mais ces conditions ouvrent la porte à différents domaines de recherche: la revitalisation des sols et leur dépollution ainsi que la réintégration d’anciennes lignées plus résistantes et l’amélioration du système immunitaire des cultures.»
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Lituanie
nandobio.com
09 - Alimentation: consignes réfrigérées intelligentes
Des conteneurs «intelligents» pour les livraisons de repas et de produits frais installés au sein d’immeubles d’habitation ou de bureaux: c’est le concept développé par Minnow. La solution vise à simplifier la vie tant des clients et des livreurs que des régies immobilières. Elle garantit la sécurité alimentaire et limite les problèmes de livraison ou le besoin de personnel pour gérer les livraisons.
Stéphane Poggi: «C’est une idée originale, qui permet de garantir que la marchandise périssable est stockée dans de bonnes conditions lorsque le client ne peut pas la réceptionner directement. Je vois une utilité pour les professionnels qui manquent de temps pour faire les courses et qui veulent commander des produits frais sans devoir attendre leur livraison à la maison.»
Etats-Unis
getminnow.com
10 - Santé: nanotextile antimicrobien pour pansements
Le spin-off de l’Université Charles, à Prague, baptisé LAM-X a développé un textile nanostructuré antimicrobien. Il piège les bactéries, les met en contact avec des photosensibilisateurs organiques (activés par une lumière bleue), pour finalement les éliminer au contact de l’oxygène environnant. Cette «nanomembrane» entre dans la composition de pansements en milieu hospitalier afin de réduire les infections et d’améliorer la cicatrisation.
Sébastien Mabillard: «C’est une idée intéressante quand on sait que l’une des priorités des hôpitaux en Suisse est d’éviter les infections nosocomiales. D’autre part, proposer des textiles libres de produits chimiques ou de métaux lourds semble pertinent. Toutefois, entre les barrières réglementaires et la concurrence des grandes firmes actives dans la biotech, la phase de réalisation pourrait se révéler complexe.»
République tchèque
lamxnano.com
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11 - Logement: chalets modulaires démontables
Installer rapidement des logements design et écologiques, sans impact permanent sur le paysage, c’est la promesse de Kodasema, fondée en 2015 en Estonie. Les habitations peuvent notamment servir de résidences secondaires de type chalet, par exemple, et sont livrées montées. Elles requièrent un terrain avec des fondations nivelées, l’accès pour une grue et des raccordements à l’eau, aux égouts et à l’électricité. Grâce à la préfabrication dans son usine, l’entreprise déclare offrir une empreinte plus faible en termes de transport, de déchets de construction, de bruit urbain et de risques pour les employés.
Caroline Widmer: «L’idée est séduisante. Elle s’inscrit dans la tendance des «tiny houses», mais avec une orientation design et touristique intéressante. Fabriquer et commercialiser des chalets modulaires en Suisse permettrait de répondre à la demande d’hébergements flexibles dans les Alpes et les régions rurales, où les entreprises touristiques et les communes recherchent de nouvelles approches n’abîmant pas la nature. On pourrait imaginer des logements réversibles, seulement pour l’été par exemple, pour des expériences inédites. Il faudrait néanmoins bien étudier les autorisations nécessaires à leur installation avant de se lancer.»
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Estonie
kodasema.com
12 - Animaux: prolonger la vie des chiens
Il y a six ans, la scientifique Celine Halioua a fondé Loyal pour développer des médicaments capables de retarder le vieillissement des chiens. Ses pilules de longévité s’attaquent aux déséquilibres métaboliques et hormonaux des canidés de 10 ans et plus avant qu’ils ne se transforment en maladies. Le premier comprimé, au goût de bœuf, de la start-up de San Francisco devrait arriver sur le marché en 2026.
Caroline Widmer: «Cette idée est cohérente avec la place grandissante des animaux de compagnie dans nos sociétés. Elle fait écho à une législation espagnole de 2022 qui les désigne comme des êtres sensibles et des membres de la famille. Un peu comme avec leurs proches, les maîtres achètent à leurs chiens des traitements contre les maladies, mais aussi des compléments et des pilules pour les éviter, et prolonger leur vie.»


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Etats-Unis
loyal.com
13 - Mode: la haute couture en location
L’entreprise new-yorkaise Rent the Runway propose un service de location de vêtements haut de gamme via des abonnements en ligne ou pour des événements ponctuels. L’entreprise gère l’ensemble du processus: achat des stocks, expédition des vêtements, traitement des retours et nettoyage en vue de leur réutilisation. Ce modèle offre aux consommateurs l’accès à une garde-robe renouvelable de vêtements de créateurs pour une fraction du prix de détail.
Mathieu Nadal: «Le rapport à la propriété a évolué, le principe de partage et de deuxième main est bien assimilé, en particulier chez les jeunes. Cette idée vient de New York, une ville qui dispose d’une large clientèle intéressée par le luxe. Reste à savoir si une demande suffisante existe en Suisse. Cela requiert également un fort investissement de départ pour faire le plein de pièces de haute couture et il faut pouvoir gérer les possibles détériorations ou vols. Ces habits étant destinés à de grandes occasions, peut-être que les clients souhaiteraient pouvoir les essayer. L’offre en ligne pourra être complétée par une boutique physique.»
Etats-Unis
renttherunway.com
14 - Tech: nettoyeur automatique de données
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Basée à Madrid, la société Onum propose de filtrer les données détenues par les entreprises afin d’éliminer celles qui contiennent des informations non pertinentes. Ce service B2B permet de réaliser des économies significatives en termes de temps, de stockage et de ressources consommées dans le cloud ou sur une plateforme analytique. Le modèle de la start-up créée en 2023 vient d’être racheté par l’entreprise américaine CrowdStrike.
Caroline Widmer: «Tout un chacun est conscient de la problématique quand il regarde la quantité de photos dont il dispose dans son téléphone. Dans le monde de l’entreprise, les enjeux sont nettement plus grands, car il faut pouvoir exploiter les données les plus pertinentes afin d’en tirer le meilleur parti. Une société suisse pourrait tabler sur la réputation du pays en termes de sécurité et de précision.»
Espagne
crowdstrike.com
15 - Restauration: restaurants dédiés à la livraison
Un restaurant qui n’a ni devanture, ni salle, ni serveur et qui se destine à la livraison, c’est ce qu’on appelle une dark kitchen. Dans ces petites cuisines parfaitement équipées, les chefs préparent les plats commandés en ligne, tandis que des livreurs attendent pour les récupérer. Imaginé par l’Américain Travis Kalanick, le concept est devenu un phénomène aux Etats-Unis, en Asie et dans des villes européennes comme Londres, Bruxelles ou Paris.
Valeria Mozzetti Rohrseitz: «Le concept existe déjà à petite échelle en Suisse, notamment à Genève, et a clairement du potentiel, avec tous les avantages liés aux économies que l’on peut faire sur les équipements, l’espace à louer, etc. Il faut néanmoins veiller à développer un système informatique qui intègre la gestion des commandes, des livraisons et des déchets de façon optimale.»
Etats-Unis
ghostkitchennetwork.com
16 - Tourisme: visualisations d’hôtels parfaites
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L’entreprise Hotelverse est spécialisée dans la création de jumeaux numériques d’hôtels depuis 2021. Ils permettent au client de voir et de réserver exactement la chambre souhaitée, en connaissant à l’avance l’emplacement et la vue qu’elle offre. La start-up espagnole a levé plus de 5 millions d’euros en 2024 et compte déjà parmi ses clients des géants de l’hôtellerie comme Hyatt ou Radisson.
Caroline Widmer: «Ce service permet à un hôtel de valoriser ses aménagements ou sa situation. Une telle offre en Suisse pourrait aider à faire la différence vis-à-vis de la clientèle asiatique, qui aime préparer ses séjours en ligne en fonction des paysages, ou auprès d’adeptes des réseaux sociaux, souhaitant se photographier dans de beaux endroits. Il faudra toutefois veiller à ne pas survendre un lieu – la déception sera d’autant plus grande.»
Espagne
hotelverse.tech
17 - Sport: cyclisme en salle premium
Fondée en 2004 aux Etats-Unis, CycleBar est la plus grande marque de cyclisme en salle du monde. Elle offre une expérience immersive et multisensorielle à des personnes de tout âge et de toute morphologie. Des instructeurs formés – à la fois coachs, DJ, motivateurs et amis – animent des cours dans des cycle theaters ultramodernes, sur des playlists entraînantes. Un suivi avec six indicateurs de performance est envoyé par e-mail aux participants après chaque séance afin de les encourager à poursuivre leur progression et à atteindre leurs objectifs. L’entreprise a régulièrement été classée parmi les meilleures franchises.
Valeria Mozzetti Rohrseitz: «Ce concept s’inscrit dans un phénomène culturel qui mise sur le sport, le bien-être, l’alimentation et l’«optimisation de soi». Bien que des fitness proposent déjà des offres similaires en Suisse, l’idée est ici poussée à l’extrême, ce qui répond à cette tendance. Je pense que cela pourrait très bien fonctionner sous forme de franchise dans des villes comme Zurich, Genève ou Lausanne. Une option pourrait aussi consister à mettre en place des partenariats avec des clubs de cyclisme afin que les sportifs puissent profiter d’un espace à l’intérieur pour leurs entraînements durant l’hiver.»
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Etats-Unis
cyclebar.com
18 - Santé: formations premium pour proches aidants
Le système de santé mondial exclut souvent les proches des patients du processus de guérison. Les familles se retrouvent mal équipées, ce qui peut entraîner des complications chez la personne malade. Afin d’aider les proches, Noora Health a développé des supports multimédias en libre accès de haute qualité, ainsi que des partenariats étroits avec les systèmes de santé pour intégrer ces programmes dans les hôpitaux et les cliniques.
Laurence Halifi: «Ce concept répond à un besoin réel, mais relève du domaine associatif. Son applicabilité reste limitée en Suisse au vu de la qualité de notre système de santé. Je verrais néanmoins un intérêt à créer une plateforme nationale pour proches aidants, avec une hotline, un service de formations et des groupes de discussion. Il pourrait s’agir d’un partenariat entre les secteurs privé et public.»


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Inde
noorahealth.org
19 - Construction: des briques isolantes et sans mortier
L’entreprise System3e est à l’origine d’un matériau de construction obtenu à partir de la silice des pierres volcaniques, déjà utilisée dans l’isolation thermique des bâtiments. En plus de ses performances de maintien de la chaleur, la solution développée par la start-up polonaise permet de construire des composants facilement imbricables et désimbricables, sans mortier ou liant, ce qui facilite leur réutilisation après le démantèlement du bâtiment.
Aurore Bui: «C’est le bon moment pour lancer des solutions en lien avec la transition énergétique, d’autant plus si le projet s’inscrit dans la réutilisation de matériaux ou dans l’utilisation de produits écoresponsables. Les autorités soutiennent activement la construction et la rénovation des bâtiments, avec des aides financières à la clé. Et la tendance ne fait que commencer.»


Pologne
system3e.com
20 - Retail: supermarché zéro déchet
Original Unverpackt est le premier supermarché zéro déchet d’Allemagne. Avec son équipe, la fondatrice, Milena Glimbovski, a mis en place un réseau de fournisseurs dédiés et propose aujourd’hui plus de 900 articles dans le quartier de Kreuzberg à Berlin. Depuis 2016, l’organisation expédie aussi des produits non alimentaires via sa boutique en ligne. Elle vend par ailleurs ses propres marques OU, PERIOD. et Fabel à des magasins sans emballages, en ligne et aux détaillants s’inscrivant dans une démarche durable.
Valeria Mozzetti Rohrseitz: «En Suisse, une telle offre se concentre dans de petits magasins qui ne disposent souvent que d’une sélection de produits. Développer le concept à large échelle permet au consommateur de ne pas changer ses habitudes, en continuant à pouvoir tout acheter à un seul endroit, tout en amorçant une transition. Avec des concurrents comme Coop ou Migros, il s’agit néanmoins d’un défi de taille. Une manière de se positionner serait de se spécialiser sur un des aspects du zéro déchet, en proposant par exemple une solution technique et logistique à ces grands groupes pour le réemploi des emballages, qui ne fonctionne pas réellement aujourd’hui.»
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Allemagne
original-unverpackt.de
21 - Mode: un cuir végane à base de pommes
Critiqué pour son coût environnemental, le cuir est pourtant omniprésent dans nos sociétés: pour les vêtements et les décorations, mais aussi pour d’autres usages très répandus comme le revêtement des sièges de voiture ou les housses de téléphone portable. Les alternatives existent mais ont aussi mauvaise presse: elles contiennent souvent du plastique, qui est issu du pétrole. La start-up Flaura a élaboré un cuir alternatif à base de marc de pommes et d’autres ingrédients biosourcés dont l’approvisionnement est entièrement local. La start-up fournit les designers et les fabricants afin de leur permettre de compter avec un matériau plus propre et plus éthique.
Aurore Bui: «Il est souvent compliqué pour les créateurs de mode de créer une marque basée sur un seul matériau novateur, qui plus est passablement cher à produire. La meilleure approche, c’est celle que Flaura a choisie: se spécialiser uniquement dans le cuir végane et éthique en B2B, afin de fournir les marques et les créateurs, qui, eux, s’en serviront pour confectionner le produit final. Mais avant de transposer cette idée d’entreprise au marché suisse, il faut avoir conscience que les coûts de fabrication seront élevés et les capacités de production relativement limitées.»
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Canada
flauracuirvegetal.com
22 - Alimentation: des livraisons de fruits «bios mais moches»
Présent partout aux Etats-Unis, ce service de livraison de fruits et légumes «moches» valorise les produits locaux délaissés par la grande distribution. Un débouché supplémentaire pour les producteurs locaux qui renoncent aux OGM et favorisent l’agriculture biologique. Pour le consommateur, la solution permet un accès facilité à des aliments de qualité à un prix attractif. Chaque paquet est livré directement à domicile. L’offre est assortie d’un programme de fidélité et de promotions qui permettent d’économiser comme dans une grande surface.
Aurore Bui: «L’utilité sociale de ce type de projet est claire. Beaucoup d’agriculteurs se retrouvent avec des invendus, des produits non désirés par la grande distribution. Pour garantir la rentabilité tout en préservant le côté éthique et social, j’opterais pour une offre à deux niveaux. Une partie de l’activité de l’entreprise serait centrée sur la vente de produits biscornus à prix réduit et une autre avec des produits premium, ou «niches», comme des fruits et légumes rares ou même des produits dérivés, qui peuvent se vendre à des prix plus élevés. L’entreprise devra toutefois viser deux clientèles cibles assez différentes: d’un côté un public à bas revenu et, de l’autre, une classe moyenne supérieure urbaine et écoconsciente.»
Etats-Unis
misfitsmarket.com
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23 - Alimentation: des boucheries et charcuteries végétales premium
Née aux Pays-Bas, The Vegetarian Butcher se spécialise dans des alternatives végétales qui imitent avec précision la texture, le goût et l’apparence de la viande. L’innovation? Renforcer la similarité avec les produits carnés en proposant une expérience client quasi identique à celle d’une boucherie traditionnelle avec des pièces à la découpe et de la charcuterie de viande végétale.
Yann Steulet: «Une piste intéressante sera d’intégrer un produit végétal au sein de la boucherie d’une grande enseigne puis d’augmenter l’offre comme ce qui s’est fait pour les produits en rayon. Autre alternative: développer cette idée dans un service traiteur. Cela permettra une approche moins industrielle, de travailler avec des produits locaux et ainsi éviter de proposer produits ultra-transformés.»
Pays-Bas
devegetarischeslager.nl
24 - Logistique: une plateforme de «microstockage» entre particuliers
Née à Salt Lake City, Neighbor est une plateforme qui permet aux particuliers de louer des espaces libres de leur maison – grenier, garage, cave – à d’autres particuliers ou petites entreprises à la recherche d’une solution de stockage locale et moins chère que les centres traditionnels.
Mathieu Nadal: «Le succès de ce genre de plateforme de location entre particuliers et des espaces de stockage classiques prouve que ce domaine est porteur. De plus, le rétrécissement de la taille des logements crée de la demande. Cependant, deux défis subsistent: se démarquer des services de garde-meubles ou des sites de petites annonces et garantir la sécurité des biens stockés.»
Etats-Unis
neighbor.com
25 - Santé: des WC qui analysent votre état de santé
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Le fabricant de toilettes japonais Toto a intégré une nouvelle fonction d’analyse à ses modèles haut de gamme Neorest. La fréquence cardiaque et d’autres informations corporelles sont recueillies à partir de la peau qui entre en contact avec le siège des toilettes grâce à un scanner intégré. Des données sur l’urine et les excréments sont aussi collectées. Une application permet de suivre l’état de santé de ses selles au quotidien, et de recevoir des conseils ciblés.
Laurence Halifi: «Devenir un distributeur de Toto, qui est l’un des deux leaders mondiaux des sanitaires électriques, constitue l’unique possibilité de tenir sur le marché suisse avec ce produit. Il devrait en outre être destiné à du B2B et non à des particuliers, la médecine préventive n’étant pas encore entrée dans nos mœurs. Une option intéressante consisterait à développer un kit avec ces fonctions d’analyse, à intégrer sur des toilettes existantes. L’offre ne se limiterait ainsi plus aux nouvelles constructions ou aux rénovations (une fois installées, les toilettes sont rarement remplacées) et permettrait par exemple de suivre des patients en clinique, puis chez eux pour une période donnée.»
Japon
jp.toto.com
26 - Hôtellerie: mini-hôtels pour automobilistes
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Au Brésil, près de la moitié (42%) des accidents sur les autoroutes sont causés par la somnolence ou la fatigue. L’entreprise Hotel Inbox vise à rendre les longs voyages en voiture plus sûrs grâce à des mini-hôtels construits en quarante-cinq jours. Rattachés à des stations-services, ces box modulaires peuvent être réservés en ligne pour une halte ou pour la nuit. Le voyageur peut retirer et rendre sa clé 24 heures sur 24 grâce à un système sans contact.
Valeria Mozzetti Rohrseitz: «Combiner facilité d’accès et bas prix grâce à des constructions minimalistes peut constituer une solution intéressante pour un marché de niche destiné aux chauffeurs de poids lourds, par exemple. Au vu de la petite taille de la Suisse, je conseillerais toutefois d’étendre le concept au-delà des frontières afin que les utilisateurs puissent en bénéficier sur de longues distances.»
Brésil
hotelinbox.com.br
27 - Sport: entraînement sportif en réalité virtuelle
La société américaine Within a développé une application innovante qui permet de s’immerger dans une véritable salle de sport virtuelle grâce à un casque de réalité virtuelle. Le logiciel propose notamment de s’entraîner avec différentes célébrités, comme l’actrice Jane Fonda ou le groupe de rock Bon Jovi, en recréant leurs styles d’entraînement emblématiques et en offrant des séances guidées adaptées à plusieurs niveaux. Il est également possible de s’exercer au sein d’environnements naturels qui sortent de l’ordinaire, tels que des plages tropicales, des sommets enneigés ou encore des forêts luxuriantes, afin que l’expérience soit plus motivante et immersive. Cette approche vise à rendre le sport plus accessible, ludique et personnalisable pour un large public.
Stéphane Poggi: «C’est une idée originale, mais de niche, qui demande une mise en œuvre soignée. On voit déjà dans les salles de fitness des vélos avec des écrans qui simulent des parcours. La réalité virtuelle peut devenir une offre complémentaire, un module parmi d’autres pour diversifier une salle de fitness, avec des contenus adaptés au marché suisse. Reste que faire du sport avec un casque sur la tête n’est peut-être pas fait pour tout le monde.»
États-Unis
with.in
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28 - Mobilité: taxis maritimes électriques
L’entreprise norvégienne Zeabuz développe des technologies pour autonomiser les petits ferrys électriques et ainsi créer de véritables «taxis fluviaux». Conçus dans l’optique d’une mobilité urbaine durable, ces navires permettent aux passagers de les appeler à un quai par simple pression d’un bouton pour traverser un lac ou un cours d’eau. Le premier ferry de ce type a été inauguré à Stockholm.
Stéphane Poggi: «L’idée est intéressante et rappelle les bateaux-taxis de Venise, indispensables là où il n’y a pas d’alternative. Le concept est séduisant, mais la viabilité du modèle économique dépend du coût des embarcations, du nombre de passagers transportables et de la vitesse nécessaire. Beaucoup de conditions doivent être alignées pour que cela fonctionne.»


Norvège
zeabuz.com
29 - Tech: système de paiement clé en main
L’entreprise estonienne Wallester permet aux entreprises de lancer des cartes de paiement personnalisées en quelques semaines sans infrastructure bancaire ni licence. Cette solution évolutive gère toute la complexité technique et réglementaire, permettant aux fintechs, aux grandes entreprises et aux commerçants de se concentrer sur leur activité principale tout en proposant facilement des services de paiement à leurs clients.
Emilie Romon: «Je vois le potentiel pour les multinationales, ou les grandes entreprises, déjà très présentes en Suisse et qui ont besoin de solutions de paiement rapide, ergonomique et valable dans le monde entier pour un prix compétitif.»
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Estonie
wallester.com
30 - Travail: thérapies en ligne pour employés
La plateforme Safe Space propose aux entreprises de toute taille un outil pour prévenir le burn-out et la démotivation au travail, et améliorer le bien-être mental des collaborateurs. L’employeur paie un abonnement à des programmes que les employés peuvent suivre en toute discrétion et un accès à des conseils RH. Les données anonymisées sont présentées en ligne dans un tableau de bord.
Laurence Halifi: «Il y a déjà de nombreux acteurs sur ce marché. Pour que cela fonctionne en Suisse, le service doit se concentrer sur les grandes sociétés. Afin d’être rentable, l’outil doit surtout permettre à la direction d’avoir l’indicateur du ressenti des employés et son évolution par rapport au management ou à la stratégie. En cas de baisse dans un secteur, la direction pourra prendre les mesures nécessaires pour améliorer le bien-être psychologique de ses employés.»
Singapour
safespace.sg
31 - Longévité: cliniques express de longévité
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«Accélérer l’allongement de la durée de vie au-delà de 100 ans», c’est la promesse de l’entreprise Human Longetivity Inc. (HLI), cofondée en 2013 par un spécialiste américain du séquençage du génome. Le concept repose sur des check-up rapides et personnalisés basés sur la prévention, l’IA et la nutrition. Un bilan de santé complet, assorti de recommandations que la société invite à réaliser chaque année, et ce, pour la modique somme de 8000 dollars. Plus de 10 000 clients participent au programme.
Sébastien Mabillard: «La longévité est, depuis trois ans environ, dans l’air du temps, à la frontière entre la santé, le bien-être et le tourisme médical. A Zurich, la clinique AYUN propose des check-up de longévité et des établissements romands comme La Prairie, à Montreux, surfent aussi sur cette tendance. Toutefois, ces acteurs helvétiques ou une nouvelle société pourraient encore plus tirer parti des analyses de données génomiques et de l’IA dans leur offre, à l’image de ce que fait HLI aux Etats-Unis. Ces services, qui s’inscrivent sur un segment ultra-premium, ont du potentiel auprès d’une clientèle fortunée locale et internationale en visite en Suisse.»
Etats-Unis
humanlongevity.com
32 - Médecine: accompagnement personnalisé à la maternité
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Imaginée par des infirmières en 2019, BabyLiveAdvice est une plateforme de télémédecine dédiée à l’accompagnement des parents, de la préconception jusqu’aux 2 ans de l’enfant. Elle propose des consultations individuelles et des cours en groupe en direct. Au travers de partenariats avec des hôpitaux et des assureurs, elle déploie ses services dans des zones sous-dotées en soins périnatals. Les conseils prodigués sept jours sur sept portent sur des sujets variés: diabète gestationnel, santé mentale, allaitement, sommeil des nourrissons, etc.
Sébastien Mabillard: «Cette idée s’inscrit dans une grande tendance de la santé: les femtechs. Elle entend répondre à des besoins maternels négligés jusque-là. En Suisse, il y a sans doute de la place pour un service agrégeant les informations disponibles (souvent fragmentées) et offrant un accompagnement sur l’ensemble du parcours. Il faudra que la plateforme constitue un vrai complément au travail des professionnels de la santé, avec un soutien entre deux rendez-vous avec la sage-femme par exemple. Il sera nécessaire d’instaurer la confiance des patients, un enjeu central en matière de télémédecine, et de définir qui portera le projet (assurance maladie, cantons?).»
Etats-Unis
babyliveadvice.com
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33 - Loisirs: partage d’outils professionnels
Au Royaume-Uni, l’entreprise sociale Library of Things propose un service d’abonnement qui permet de louer au lieu d’acheter une large gamme d’outils professionnels pour le bricolage, le jardinage ou le nettoyage. L’accent est mis sur la durabilité et l’accès à du matériel professionnel pour un public plus large.
Stéphane Poggi: «Le modèle d’affaires semble pertinent et diffère de ce qui est déjà proposé en Suisse. Le service sera encore plus attractif si la livraison des outils à domicile entre dans l’offre. Le point d’attention principal concerne la responsabilité en cas d’accident. Il s’agit par exemple de proposer un accompagnement et de clarifier les responsabilités si l’outil est mal utilisé ou défectueux.»


Royaume-Uni
libraryofthings.co.uk
34 - Bien-être: salle de stretching
Avec plus de 3000 centres dans le monde, la franchise américaine StretchLab, fondée en 2017 par le groupe Xponential Fitness, est devenue incontournable. Elle propose des étirements en présence d’un coach certifié afin de réduire les risques de blessure, de retrouver de la mobilité, d’améliorer sa souplesse, etc.
Sébastien Mabillard: «Il faudra réussir à bien positionner un nouveau centre de ce type en Suisse romande: cela s’apparentera-t-il à de la médecine classique, reconnue par la LAMal, comme de la physiothérapie? S’agira-t-il d’une offre prise en charge par les complémentaires de médecines alternatives telles que l’ostéopathie? Ou se situera-t-on dans le secteur du bien-être? Avec les multiples lieux dédiés en Suisse (bains thermaux, spas d’hôtel, etc.), le mieux serait d’imaginer un service qui viendrait s’appuyer sur ces offres de bien-être existantes.»
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Etats-Unis
stretchlab.com
35 - Loisirs: photomatons nouvelle génération
La société Chalkak Studio commercialise des photomatons automatiques, très prisés par les jeunes urbains coréens. Ces appareils fixes, dont l’interface et l’apparence peuvent être personnalisées, proposent différents angles de vue selon les modèles pour se prendre en photo, avec une impression haute qualité instantanée.
Cyril Déléaval: «J’adore ce concept. La consommation de photos a explosé depuis que chacun possède un smartphone et leur usage social s’est imposé partout. Le côté physique et «old school» du photomaton est plaisant: on repart avec un souvenir sympa que l’on met sur son frigo. On voit déjà ces appareils dans des mariages et des fêtes. Dans le cadre d’un événement professionnel ou dans un lieu public, cela permet à l’organisateur de récupérer des contacts puisqu’il faut introduire un e-mail pour télécharger la version numérique de la photo.»


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Corée du Sud
chalkak-studio.com
36 - Greentech: nanorevêtements pour l’hydrogène
L’entreprise lettone Naco Technologies développe un nanorevêtement qui remplace le platine dans les électrolyseurs qui servent à produire de l’hydrogène vert. L’innovation permet de diminuer les émissions de CO2 tout en maintenant une productivité élevée, et fait déjà l’objet de projets pilotes en conditions réelles.
Stéphane Poggi: «C’est une technologie très intéressante pour l’industrie suisse. Elle a l’avantage de réduire le coût des électrolyseurs, non seulement pour la production d’hydrogène à grande échelle, mais aussi pour les piles à combustible. Il y a peut-être une opportunité dans la chaîne de valeur pour une PME locale, par exemple via un partenariat.»
Lettonie
naco.tech
37 - Logistique: films à base de pelures d’oignon
La start-up écossaise HUID recycle les peaux d’oignons de manière originale. Grâce à un procédé novateur, les pelures du bulbe sont transformées en emballage compostable, qui permet de réduire l’utilisation de plastique à usage unique. Encore en phase de recherche et développement, HUID n’a pas encore fait ses preuves sur le marché.
Yann Steulet: «Il existe déjà des solutions d’emballages compostables, il sera donc essentiel de savoir se positionner face à ces alternatives. La réussite de ce projet dépendra en grande partie de sa capacité à s’associer rapidement avec un client d’envergure. Cela permettrait de bénéficier d’économies d’échelle et de réduire le prix de revient de ce type d’emballage.»
Ecosse
huid.co.uk
38 - Tourisme: le Glamping 100% autonome en énergie
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Se dépayser en pleine nature sans renoncer complètement à son confort matériel citadin, le glamping est une tendance en plein essor. Electric Outdoors propose des abris équipés de toutes les commodités (eau, électricité, chauffage, cuisinette, barbecue) sans besoin d’être relié au réseau électrique. Tout fonctionne grâce aux panneaux photovoltaïques installés sur le toit. Le dispositif compte même une station de recharge pour véhicule électrique.
Emilie Romon: «Le bivouac est très réglementé en Suisse. Mais je vois quand même le potentiel, car les Suisses aiment la nature, encore plus aujourd’hui qu’il y a vingt ans. On peut imaginer voir ce concept prendre vie sur de grandes parcelles de terrains dédiés, où il y aurait plus d’espace entre les campeurs que dans les campings traditionnels afin de répliquer cette impression de déconnexion du monde extérieur et d’autarcie.»


Etats-Unis
electricoutdoors.com
39 - Alimentation: boissons fermentées fonctionnelles
L’entreprise américaine Poppi commercialise des boissons fermentées fonctionnelles à base de vinaigre de cidre de pomme, présentées comme une alternative plus saine aux sodas classiques et au café. La gamme de boissons contient des prébiotiques tels que l’inuline d’agave et les fibres de racine de manioc et apporte des bienfaits en termes d’énergie naturelle et de relaxation en améliorant la santé intestinale.
Cyril Déléaval: «C’est un concept qui répond à deux tendances fortes. D’une part, tout ce qui touche aux alicaments, cette idée que ce que l’on mange influence directement notre santé. C’est aujourd’hui une vraie tendance. Ensuite, la baisse de la consommation d’alcool et de boissons sucrées pousse les gens à chercher des alternatives. Les boissons fermentées peuvent être une niche intéressante, entre l’eau et les sodas très sucrés. Les enjeux à résoudre concernent les saveurs proposées, la lisibilité pour le consommateur et la capacité à se différencier dans un marché très concurrentiel.»
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Etats-Unis
drinkpoppi.com
40 - Communauté: Airbnb des petits travaux
La plateforme belge RingTwice propose un service de mise en relation pour réaliser de petits travaux domestiques: taille de haies, peinture, réparations, etc. L’entreprise revendique à l’heure actuelle près de 500 000 utilisateurs et 50 000 prestataires, particuliers et professionnels. Son succès s’appuie sur une simplicité d’utilisation et la confiance apportée par la communauté: chaque profil est vérifié et qualifié. Les différentes prestations sont déclarées et payées en ligne, et sont couvertes par une assurance.
Stéphane Poggi: «L’aspect «entraide de quartier» est séduisant, c’est aujourd’hui un enjeu sociétal. La mise en relation des talents locaux et besoins du quotidien répond aussi au vieillissement de la population. Elle peut par ailleurs permettre aux jeunes habiles de leurs mains de trouver de petits mandats. Le concept présente un vrai potentiel en Suisse. Mais l’approche soulève toutefois quelques questions concernant les malfaçons ou la concurrence avec les artisans. Il faudra bien l’encadrer.»
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Belgique
ringtwice.be
41 - Mode: sa garde-robe dans sa poche
C’est la règle de Pareto appliquée à la garde-robe: 20% des vêtements que l’on possède suffisent à couvrir 80% des usages. Pour visualiser ce que l’on possède et éviter d’acheter plusieurs fois des pièces similaires, cette application permet de lister ses habits. Elle propose également un réseau de centres de retouches et de friperies pour réparer ou donner une seconde vie aux habits dont on ne veut plus.
Mathieu Nadal: «Ce service se destine à un public de niche, particulièrement intéressé par le textile et la mode. Le service de numérisation de sa garde-robe est pratique, mais ce qui me semble le plus intéressant, c’est le fait de rassembler différents acteurs du secteur du textile sur une même plateforme, particulièrement dans le domaine du luxe. Un client sera plus exigeant sur la réparation d’un article de haute couture et pourrait être intéressé par un accès à un réseau de professionnels agréés. La Suisse propose un large éventail de produits de luxe, mais une partie importante des clients sont étrangers et ne répareront pas leurs habits localement.»
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Royaume-Uni
saveyourwardrobe.com
42 - Marketing: la gestion d’avis Google et e-réputation
Maintenant que les avis Google sont un des critères essentiels dans le choix d’un établissement par le consommateur, même les plus petites entreprises ne peuvent se permettre de négliger cet aspect. Custplace l’a bien compris et propose un service de prise en charge complète de réputation numérique.
Mathieu Nadal: «Ce genre de service intéressera de grandes structures ainsi que des PME bien établies avec un grand flux d’avis à gérer. L’intégration de l’intelligence artificielle permet d’automatiser une partie du processus et de gagner en efficacité. On pourrait pousser la réflexion en proposant du conseil en «generative engine optimization» (GEO), le référencement dans les moteurs de recherche utilisant l’IA.»
France
fr.custplace.com
43 - Finances: aider à investir dans des actifs à forte valeur
StashAway permet aux particuliers d’investir sans capital élevé. La plateforme promet une gestion automatisée et personnalisée pour répondre au besoin d’une large clientèle. Son modèle, fondé sur les régimes économiques, maintient un risque constant tout en visant des rendements durables via une allocation d’actifs intelligente.
Emilie Romon: «J’aime l’idée de démocratiser les investissements. La clientèle serait plutôt une population jeune qui a l’habitude des outils numériques. Dans la finance, il faut toutefois compter avec des restrictions réglementaires importantes. Peut-être que la meilleure porte d’entrée pour ce service serait de s’associer à des banques de proximité déjà bien établies.»
Singapour
stashaway.sg
44 - Construction: constructions préfabriquées
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Le marché des logements préfabriqués devrait connaître une croissance de 6,23% d’ici à 2029, selon Mordor Intelligence. La préfabrication permet notamment une hausse de la productivité, une réduction des coûts et une utilisation plus responsable des matériaux. Basée aux Philippines, la licorne Revolution Precrafted propose 18 modèles de maisons préfabriquées.
Laurence Halifi: «Les solutions préfabriquées permettent des délais et des prix record. En raison des contraintes du climat, de l’optimisation du terrain, de normes et de l’urbanisme, il s’agit de miser sur le B2B en Suisse, en développant des modules indépendants (salles de bain, chambres, etc.) destinés aux hôtels, lotissements ou campings premium. Les Suisses préfèrent une architecture unique lorsqu’il s’agit de construire leur propre maison.»
Philippines
precrafted.framer.website
45 - Alimentation: la boulangerie artisanale à la maison
Fondé par deux Français émigrés au Canada, le site propose une livraison de viennoiseries et de pains artisanaux de tradition française directement à domicile. Le client passe commande en ligne, ou opte pour un abonnement avec une livraison récurrente, et reçoit ensuite les victuailles congelées. Il ne reste plus qu’à les cuire pour obtenir un pain de qualité artisanale en quelques minutes chez soi.
Emilie Romon: «Je comprends pourquoi cette idée fonctionne en Amérique du Nord, où il est très difficile de trouver du pain de qualité hors des centres-villes et où il existe une forte communauté française. En Suisse, l’offre est nettement plus abondante et il sera donc difficile pour un nouvel acteur de se positionner sur ce marché précis. Mais le concept pourrait être transposé à des produits du terroir, voire à des aliments destinés à un certain type de recettes, par exemple la cuisine végétarienne.»
Canada
atomebakery.com
46 - Médias: la plateforme en ligne pour médias locaux et journalistes indépendants
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Pensé pour répondre aux besoins des journaux locaux et des journalistes indépendants, Indiegraf accompagne et héberge plus de 120 projets médiatiques en Amérique du Nord, principalement dans le journalisme de proximité. Disponible à partir d’environ 300 francs par mois, la plateforme permet de gérer les publications, les contacts avec les abonnés et la facturation ainsi que des services – sur demande – de conseil et d’acquisition de nouvelles audiences.
Emilie Romon: «Le secteur de l’information et du journalisme doit se réinventer, et toutes les nouvelles idées sont les bienvenues. Pour que l’idée fonctionne, il faudra toutefois surmonter le même obstacle que les médias traditionnels: la saturation du marché romand, relativement restreint par sa taille. Je conseillerais d’élargir l’offre à toute la Suisse ou au monde francophone.»
Canada
indiegraf.com
47 - Finances: un organisme de crédit pour expatriés
La start-up estonienne Mifundo ambitionne de mettre en place une plateforme paneuropéenne dédiée à l’octroi et à la gestion de crédits. En 2024, elle a obtenu un financement de 2,5 millions d’euros du Conseil européen de l’innovation pour développer un service transfrontalier reposant sur l’analyse de données par intelligence artificielle, afin de faciliter l’accès aux prêts pour les personnes expatriées.
Aurore Bui: «La Suisse compte beaucoup d’expatriés qui pourraient être directement concernés par une telle initiative. Prenez la Genève internationale: des milliers de personnes y travaillent, parfois avec de bons salaires, mais ne sont pas toujours éligibles à obtenir des lignes de crédits. Les banques traditionnelles ne prêtent pas toujours des sommes d’argent importantes à des personnes qui viennent de loin, car elles craignent le risque de fuites en cas de défaut de paiement. Or certains expatriés souhaitent développer des projets qui pourraient bénéficier à la vie locale. J’ai moi-même aidé un café d’insertion, nommé Cuisine Lab, à Meyrin (GE). Il avait été créé par des expatriés, qui ont dû abandonner le projet faute de financement. C’est un vrai manque à gagner pour l’emploi et la vie de quartier.»
Estonie
mifundo.ee
48 - Funéraire: transformer les cendres des défunts en cristaux
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Parallèlement à une demande croissante de crémations, de nouvelles coutumes funéraires se sont développées ces dernières années en Corée du Sud. Fondée en 2002, la société Holytec transforme les cendres des défunts en cristaux appelés Yeongok, qu’elle propose sous forme de colliers ou dans des écrins décorés. Les cendres sont transformées grâce à un processus de liquéfaction instantanée à très haute température. Au-delà de son aspect esthétique, le concept permet aussi d’éviter l’intrusion de parasites lorsque les cendres sont conservées dans des urnes.
Laurence Halifi: «Cette idée me plaît beaucoup. Souvent considéré comme un peu répulsif, le secteur de la mort dispose pourtant d’un grand potentiel d’innovation. D’autant plus que les Suisses sont près de 90% à vouloir être incinérés – le taux le plus élevé d’Europe. Je pense qu’il faudrait diversifier les formes (autres bijoux, mini-sculptures, etc.), tout en anticipant les réactions des milieux religieux pour optimiser les produits. On pourrait aussi ajouter une assurance en cas de perte ou de vol, et étendre l’offre à la conservation de mèches de cheveux, par exemple, pour pouvoir reproduire l’objet. Il ne faudrait pas se limiter à la Suisse, et viser le marché européen.»
Corée du Sud
holytec.com
49 - Librairie: Blind Date With A Book
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Le concept est né dans une librairie de Sydney en 2000 et s’est ensuite répandu dans le reste du monde anglo-saxon. Le principe: les libraires sélectionnent plusieurs ouvrages à thème (drame, polar, roman historique, science-fiction, etc.) qu’ils souhaitent mettre en avant. Puis ils les emballent dans du papier marron, en indiquant brièvement le contenu du livre en trois mots sur une petite étiquette sans révéler le titre ni l’auteur. Le lecteur ne sait donc pas quel livre il achète avant de rentrer chez lui le déballer. Une idée simple mais subtile pour faire découvrir de nouveaux auteurs et de nouvelles histoires. Après tout, on ne juge pas un livre à sa couverture!
Aurore Bui: «C’est un ajout intéressant pour les libraires. A l’heure où les boutiques physiques voient leurs parts de marché grignotées par les plateformes en ligne, ces petites offres d’appoint peuvent raviver l’intérêt de la clientèle pour les détaillants. D’ailleurs, l’idée pourrait aussi intéresser d’autres types de commerces, comme des cafés ou des boutiques de vêtements, qui proposeraient à leurs clients des livres «à l’aveugle» spécialement sélectionnés. Cela peut aider à se démarquer de la concurrence, en créant du bouche à oreille. Le tout pour un prix de lancement qui semble assez modeste.»
Australie
blinddatewithabook.org
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50 - Hôtellerie: hôtels modulaires sur l’eau
Installé sur un canal de Rotterdam, Floats est un hôtel trois étoiles dont les 50 chambres sont situées sur des plateformes flottant sur l’eau. De quoi offrir une expérience unique qui combine confort moderne et proximité avec le milieu aquatique.
Cyril Déléaval: «Le succès du voilier BnB Floatinn à Genève montre que l’idée de dormir sur l’eau séduit. Cela fait rêver! Mais il faut cependant prendre en compte que les contraintes réglementaires dans les zones lacustres sont importantes en Suisse: permis, sécurité, environnement, etc. Pour un hôtel haut de gamme, il faut en outre compter avec un investissement important.»


Pays-Bas
floatsrotterdam.com
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