Cornelius Boersch, 55 ans
Nouveau Fondateur et président du CA de Mountain Partners et Conny & Co, Wädenswil (ZH)

<p>Cornelius Boersch a créé 13 fonds de capital-risque dans le monde entier, notamment en Chine, en Indonésie et au Brésil.</p>

Cornelius Boersch a créé 13 fonds de capital-risque dans le monde entier, notamment en Chine, en Indonésie et au Brésil.

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La philosophie de Cornelius «Conny» Boersch paraît très simple: «Si tu as une bonne idée en Europe, tu dois l’internationaliser.» Personne dans ce pays ne poursuit cet objectif de manière aussi cohérente que ce quinquagénaire. Basé à Wädenswil, au bord du lac de Zurich, il a créé l’un des premiers fonds de capital-risque en Chine, les deux premiers fonds en Indonésie, l’un des premiers au Brésil, etc. Aujourd’hui, il n’y a guère de régions du monde où il ne soit pas actif avec sa société Mountain Partners. Il a lancé 13 fonds et réalisé plus de 400 investissements. Parmi ceux-ci, on trouve de nombreuses licornes, comme la plateforme de livraison Lieferando, la société de location de scooters TIER, le courtier en crédit Smava ou la plateforme de voitures d’occasion KAVAK. Cornelius Boersch détient actuellement quelque 170 participations en Suisse, notamment dans l’intermédiaire d’assurance Wefox ou la société de logiciels bancaires Atfinity. Il a également été le premier investisseur dans la firme Destinus, qui développe des avions hypersoniques à Payerne (VD).

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A l’origine, cet Allemand était lui-même un créateur d’entreprise. Il a ouvert un nouveau marché pour le fabricant de puces ACG et vendu la majeure partie de ses parts en 2000, deux jours avant l’éclatement de la bulle internet. En 2002, Cornelius Boersch arrive en Suisse. Il participe à la création de l’entreprise Smartrac, qui fabrique les puces RFID utilisées dans les passeports du monde entier et organise son entrée en bourse. Il lance ensuite Identiv, qui développe des solutions de sécurité numérique pour les autorités américaines. Son family office privé a donné naissance à Mountain Partners en 2006. S’y ajoute Conny & Co, un réseau de 50 investisseurs expérimentés dans le monde entier, qui se partagent le flux d’affaires. Cornelius Boersch siège au conseil d’administration des cinq à dix entreprises les plus importantes, généralement en tant que président, et les coache de manière intensive. Il est notamment président de Destinus. Sur le plan politique, Cornelius Boersch est actif au sein du FDP allemand. Il écrit également des livres et organise chaque année la Journée des entrepreneurs au Tegernsee, à Rottach-Egern, en Bavière. C’est là que se réunit la crème de la crème allemande, composée de politiciens, de dirigeants économiques, de fondateurs de licornes, d’investisseurs et d’autres célébrités. Son réseau ne cesse de s’agrandir. «Je veille à établir sept à huit nouveaux contacts par jour», affirme Cornelius Boersch.

Sa philosophie d’internationalisation a porté ses fruits. Mais, aussi simple qu’elle puisse paraître, elle est difficile à mettre en œuvre. «Il faut beaucoup de patience et de courage. Si je devais renaître dans une autre vie, je ne sais pas si je le referais», ajoute-t-il en souriant.

 


Silvan Krähenbühl, 30 ans
Managing Director chez Swisspreneur, Zurich

<p>«Nous devons réussir à créer davantage d’entreprises internationales en Suisse», souligne Silvan Krähenbühl. </p>

«Nous devons réussir à créer davantage d’entreprises internationales en Suisse», souligne Silvan Krähenbühl. 

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Silvan Krähenbühl a grandi dans l’Emmental (BE). Il a étudié l’économie d’entreprise et, après ses études, a immédiatement fondé la start-up Gymhopper. La société relie les centres de fitness. Après trois ans, elle a été vendue à une entreprise autrichienne. Silvan Krähenbühl a ensuite rejoint Rentouch, où il était responsable des ventes et dont il est également devenu le CEO l’année dernière. Le fournisseur propose des logiciels agiles pour les grandes entreprises et réalise environ 60% de son chiffre d’affaires aux Etats-Unis. Après la vente récente de Rentouch, Silvan Krähenbühl veut se lancer dans quelque chose de nouveau. Parallèlement, il poursuit ses activités auprès de Swisspreneur. Il y est impliqué déjà depuis plusieurs années, à titre bénévole, en tant que Managing Director. «Nous voulons promouvoir l’entrepreneuriat en Suisse.» Swisspreneur fournit des podcasts, organise des événements et met en relation les start-up avec des investisseurs. «Nous devons recruter davantage de talents et voir plus grand afin de réussir à créer plus d’entreprises internationales en Suisse.»

 


Max Meister, 45 ans
Nouveau Président du CA de Stratos Technologies, investisseur et conseiller, Zurich

Max Meister

Fondateur, homme de réseau et investisseur, Max Meister est actuellement surtout conférencier.

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Quiconque s’intéresse au marché suisse des start-up et du capital-risque rencontre tôt ou tard Max Meister. Ce Zurichois d’adoption est actif sur la scène depuis 2010 en tant que fondateur, homme de réseau et investisseur. Avec deux cofondateurs, il a mis sur pied Swiss Ventures Group. L’homme d’affaires a été partenaire général de la société de capital-risque Serpentine Ventures. Il y a aidé des start-up à s’internationaliser et a dirigé la vente de l’entreprise de jeux zurichoise Struckd à Unity Technologies.

Actuellement, il se concentre sur l’enseignement en entrepreneuriat à la HWZ Hochschule für Wirtschaft de Zurich et réfléchit à de nouveaux projets. Il remet en question le modèle habituel qui préconise de réunir 20 à 30 entreprises de portefeuille par fonds. Il fait référence aux meilleurs fonds étrangers, qui opèrent avec moins d’entreprises mais avec des investissements plus importants. L’ancien modèle, également appelé «Spray and Pray», ne fonctionnera plus. A la place, les investisseurs devraient adopter une approche plus active et continuer à développer les entreprises avec les fondateurs.

Max Meister ne se décrit pas comme un investisseur en capital-risque classique. Il préfère s’impliquer très fortement: «Je suis quelqu’un de très actif par nature.» Il siège dans les conseils d’administration de jeunes entreprises et les soutient sur le plan stratégique. Il est par exemple présent chez Stratos Technologies, un fournisseur de SaaS B2B dans le secteur automobile, chez Textshuttle, un spin-off de l’Université de Zurich pour les traductions en ligne, ou chez Properti, un courtier immobilier numérique.

 


Anamaria Meshkurti, 32 ans
Directrice générale Europe d’un family office américain, Genève

Anamaria Meshkurti

Anamaria Meshkurti fournit de l’argent aux start-up du Texas et les accompagne dans leur développement international.

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Anamaria Meshkurti est un visage connu dans le secteur de la tech et des start-up à Genève. Elle dirigeait jusqu’à récemment la communication et le marketing de la Fondation genevoise pour l’innovation technologique (Fongit). Au cours des dix dernières années, cette fondation privée a soutenu plus de 100 start-up, qui ont reçu au total quelque 700 millions de francs d’investissements et créé plus de 1300 emplois à Genève. Parmi les grands noms issus de Fongit, on peut citer le service de cryptage Proton (anciennement Protonmail), la plateforme de rendez-vous médicaux OneDoc ou l’entreprise de logiciels SonarSource, qui vaut actuellement près de 5 milliards de francs.

Anamaria Meshkurti a maintenant décidé de relever un nouveau défi. Elle a rejoint un family office du Texas qui s’engage auprès des jeunes sociétés. Dans son nouveau rôle de Managing Director, elle s’occupera des investissements sur le marché européen. Elle accompagnera aussi les jeunes entreprises locales dans leur expansion à l’étranger. 

Avant son engagement dans l’incubateur Fongit, Anamaria Meshkurti travaillait pour les Nations unies, où elle a entretenu des contacts étroits avec des entrepreneurs tech et des membres de gouvernements. Elle s’implique également dans la scène des start-up en Suisse romande en termes financiers. Elle est administratrice et investisseuse auprès de l’entreprise lausannoise de réalité virtuelle VR4Business. Elle s’engage encore pour la promotion des femmes dans le monde de la technologie.

 


Emilia Pasquier, 36 ans
Nouveau CEO de Swissnex, San Francisco

<p>Emilia Pasquier est le premier contact pour les start-up suisses dans la Silicon Valley.</p>

Emilia Pasquier est le premier contact pour les start-up suisses dans la Silicon Valley.

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«L’IA générative domine tout en ce moment!», répond Emilia Pasquier lorsqu’on lui demande quel est selon elle le sujet technologique le plus important. La CEO de Swissnex à San Francisco aide les start-up suisses, les chercheurs et les journalistes en leur fournissant les meilleurs contacts dans la Silicon Valley. «La différence avec l’accueil fait en Suisse est le degré d’application. L’acceptation des nouveautés techniques est beaucoup plus élevée ici.» Son équipe – en partie américaine, en partie suisse – s’est elle aussi immédiatement mise à expérimenter. La directrice de Swissnex réunit les informations sur les développements et le potentiel de la technologie. Elle en fait ensuite profiter ses connaissances et ses contacts, par exemple lors de bootcamps pour créateurs d’entreprise. Elle est habituée à travailler sous haute pression et à s’adapter rapidement à de nouvelles conditions. Emilia Pasquier a été conseillère politique du conseiller fédéral Alain Berset pendant la pandémie de covid. Auparavant, cette philosophe de formation a dirigé pendant quatre ans le think tank suisse de politique étrangère Foraus, qu’elle a développé de manière importante. Elle a aussi participé à l’élaboration du premier outil de crowdsourcing politique Policy Kitchen, qui permet une participation ascendante aux processus politiques.

 


Tobias Reichmuth, 44 ans
Cofondateur de Maximon, Saint-Moritz

Tobias Reichmuth

Tobias Reichmuth investit dans la longévité, en privé et en affaires.

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Tobias Reichmuth a déjà réduit son âge biologique à 38 ans. «On peut encore faire mieux», dit l’homme de 44 ans. Depuis trois ans, il se con-centre sur le thème de la longévité. Et ce, non seulement dans sa vie privée, mais aussi, comme serial entrepreneur. Doté d’un capital de 10 millions de francs, son incubateur Maximon intervient activement depuis 2020 dans la lutte contre le vieillissement. Depuis 2013, on comprend mieux ce qui déclenche le vieillissement et son cortège de symptômes indésirables, comme le relâchement de la peau ou le blanchissement des cheveux. «Les scientifiques ont trouvé de nombreuses solutions concrètes, mais ils ne savent pas comment en faire une entreprise», observe Tobias Reich-muth, qui a ainsi défini son rôle. Maximon investit jusqu’à 10 millions d’argent d’amorçage par start-up. Tobias Reichmuth détaille: «Nous travaillons sur le plan opérationnel en tant que cofondateurs.» Dans cette tâche, il a pour partenaires Caroline Wagner, Marc P. Bernegger, Jörg Rieker, Elisabeth Roider en tant que Chief Medical Officer et neuf autres collaborateurs.

Tobias Reichmuth a occupé temporairement le poste de directeur du marketing chez Avea Life, spécialisée dans les compléments alimentaires susceptibles de prolonger la vie. Il y a côtoyé Caroline Wagner lorsqu’elle était responsable de la production. «Nous protégeons les chercheurs afin qu’ils puissent se concentrer pleinement sur le développement des produits», explique-t-il. La deuxième entreprise du portefeuille est la plateforme de données de santé Biolytica. «Cette société construit le cockpit pour les soins de santé personnalisés du futur», dit-il. 

Actuellement, Maximon Venture est à la recherche d’investisseurs. Quelque 30 millions de francs ont déjà été récoltés. L’objectif est de lever 100 millions. Cette somme doit être investie dans 12 à 14 entreprises d’ici à fin 2026. On en est à quatre actuellement et, d’ici à la fin de l’année, il devrait y en avoir six. Une chaîne de cliniques axées sur la longévité sera bientôt inaugurée au centre de Zurich, avec un projet de réseau mondial à la clé.

Tobias Reichmuth a déjà quelques réussites à son actif. La société Crypto Finance, qu’il a fondée avec Jan Brzezek, a été vendue à Deutsche Börse en 2021. Quant au gestionnaire de fonds d’infrastructures SUSI Partners, qu’il a créé en 2009, il s’en est retiré en tant que CEO et en a vendu une partie des actions. Depuis 2015, il vit à Saint-Moritz.

 


Michael Sauter, 46 ans
Cofondateur de SWISS USAccelerator et responsable de l’entrepreneuriat au Centre pour l’innovation et la numérisation (ZID), Berne

Michael Sauter

Michael Sauter permet aux jeunes entreprises suisses de franchir l’Atlantique.

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Les start-up suisses qui veulent faire le grand saut vers le marché américain ont besoin de contacts très spécifiques, ce que peut leur assurer Michael Sauter. En collaboration avec Kaspar Zimmerli, il permet aux fondateurs d’entreprise d’accéder au plus grand marché du monde. L’année dernière, il s’est installé à San Francisco pour dix mois afin d’aider les start-up suisses à s’étendre sur la côte Ouest. Au total, 80 jeunes entreprises ont fait l’objet d’un échange pour obtenir un coaching, des contacts et un savoir-faire spécifique. Une quinzaine d’entre elles ont pu compter sur son soutien. Parmi celles-ci, le spécialiste de la prévention des cambriolages Mitipi, l’entreprise de biotechnologie Cell’n’Tec ou Dynavisual, qui peut transformer une foule en méga-surfaces de projection. «En Suisse, nous avons un énorme potentiel. Mais en comparaison avec les Américains, nous sommes très mauvais en matière de commercialisation», dit-il. Il a également tiré la leçon du cas Credit Suisse. «Toutes les entreprises ont une date d’expiration. C’est pourquoi nous avons toujours besoin de nouvelles firmes.» Ce qui l’intéresse, c’est de savoir comment faire croître avec succès de jeunes sociétés. Depuis mai, Michael Sauter est de retour en Suisse. Il veut garder l’esprit américain et mettre à profit les meilleures pratiques et les playbooks fraîchement arrivés de la côte Ouest. Comment trouver des collaborateurs aux Etats-Unis? Comment financer sa croissance? Pour Michael Sauter, le mieux est de répondre à toutes ces questions à plusieurs. Dès le mois d’août, il a prévu de créer une communauté peer-to-peer dans laquelle les start-up suisses pourront s’aider mutuellement.

 


Philipp Stauffer, 51 ans
Nouveau Cofondateur et directeur de Fyrfly Investors, San Francisco

Philipp Stauffer

Philipp Stauffer s’occupe du financement précoce des start-up technologiques.

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Depuis des décennies, Philipp Stauffer est activement impliqué dans le financement précoce des start-up technologiques, en tant qu’investisseur d’amorçage et business angel. Il a été partenaire chez Accenture et cofondateur d’Accenture Digital. En 2015, il a créé le fonds Fyrfly, qui se consacre aux jeunes entreprises tech et vise à jeter des ponts entre la Suisse et la Silicon Valley. Philipp Stauffer compare volontiers l’intelligence artificielle au pouvoir de la force dans Star Wars: on peut l’utiliser pour faire le bien ou le mal. C’est pourquoi il est attentif aux aspects éthiques et au biais des données lorsqu’il investit dans des entreprises d’IA. Le natif de Winterthour (ZH) est basé à San Francisco, de même que son entreprise Fyrfly. Philipp Stauffer siège dans plusieurs conseils d’administration. Il est notamment membre fondateur de la Swiss Blockchain Federation.

 


Stefan Steiner, 40 ans
Co-Managing Director de Venturelab, Zurich

<p>Stefan Steiner a déjà réuni plus de 7 milliards de capital pour des start-up helvétiques.</p>
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Stefan Steiner a déjà réuni plus de 7 milliards de capital pour des start-up helvétiques.

 

© Roger Hofstetter

Codirecteur de Venturelab, Stefan Steiner est un entrepreneur et un investisseur à succès. A l’âge de 15 ans, il a créé sa première entreprise internet, entamant ainsi une carrière d’indépendant. En tant que premier collaborateur de Redalpine Venture Partners, un important fonds de capital-risque, il s’est ensuite familiarisé avec l’aspect financier de l’exercice et a investi dans des start-up européennes. En 2011, Stefan Steiner a répondu à l’appel de la Silicon Valley et s’est installé à San Francisco en tant que COO d’une start-up de jeux mobiles.

Depuis huit ans, il soutient la croissance des meilleures start-up high-tech suisses chez Venturelab. «Ma mission est d’identifier les Nestlé et les Roche de demain, afin de les mettre en contact avec des investisseurs et des entreprises pour qu’elles puissent se développer avec succès», indique-t-il. Des entreprises connues comme Climeworks, InSphero et GetYourGuide se sont lancées grâce à Venturelab. «Grâce à notre savoir-faire commercial, à notre expérience et à notre réseau d’investisseurs, les start-up que nous soutenons ont pu lever plus de 7 milliards de francs de capital et créer quelque 11 000 emplois en Suisse.» Il se montre fidèle à la devise de Venturelab: «World-class start-up.»

 


Alisée de Tonnac, 35 ans
Cofondatrice et co-CEO de Seedstars, Genève

<p>Alisée de Tonnac a fait de Seedstars l’un des plus importants promoteurs de l’entrepreneuriat dans les pays émergents.</p>

Alisée de Tonnac a fait de Seedstars l’un des plus importants promoteurs de l’entrepreneuriat dans les pays émergents.

© DR

Co-CEO de la holding d’investissement suisse Seedstars, Alisée de Tonnac est très médiatique. Il y a cinq ans, Bilanz consacrait un portrait de plusieurs pages à la jeune Française. La trentenaire a également fait partie du jury de l’édition de la même année de Digital Shapers. La jeune femme affiche un parcours international. Française d’origine, elle a vécu à Singapour et en Californie après avoir étudié à Lausanne. En tant que professionnelle du marketing, elle a déménagé à Milan avec le statut de cheffe de produit pour le groupe de cosmétiques L’Oréal. Puis elle a quitté son emploi et a voyagé dans le monde entier. En 2013, alors qu’elle n’avait que 25 ans, elle a cofondé Seedstars avec une connaissance, une société qui recherche et finance des start-up innovantes dans le monde entier. Dix ans plus tard, Seedstars est présente dans plus de 90 pays et travaille avec des gouvernements, des agences de développement et des bailleurs de fonds privés. La holding s’impose comme l’un des principaux promoteurs de l’entrepreneuriat dans les pays émergents.

 


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