Carsten Koerl, 57 ans
Fondateur et CEO Sportradar, Saint-Gall

Bilanz WiW 2022 IT Carsten Koerl, Gründer und CEO Sportradar©P

Carsten Koerl: sa société analysera 1 exabyte de données l’an prochain, soit 1 milliard de gygabytes.

© Paolo Dutto

La devise de Carsten Koerl est claire: «L’important, c’est de gagner!» Et il l’assume, que ce soit dans le sport, dans le jeu ou dans les affaires. C’est avec cet esprit qu’il a réussi à créer une entreprise de près de 2400 collaborateurs, qui réalise 405 millions d’euros de chiffre d’affaires, puis à la faire entrer au Nasdaq. Sportradar vend des données, de très grandes quantités de données, qui traitent des événements sportifs en temps réel, à des parieurs, des médias, des fédérations sportives.

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Certes, Sportradar a plusieurs concurrents dans des domaines spécifiques, mais aucun ne propose des services de données aussi complets que l’entreprise dont le siège se trouve à Saint-Gall. L’année prochaine, la quantité de données atteindra 1 exabyte, c’est-à-dire 1 milliard de gigabytes. Plus de 750 000 matchs sont analysés dans 83 disciplines sportives et 150 ligues du monde entier.

Sportradar est la deuxième entreprise que Carsten Koerl introduit en bourse. Lors de la bulle des dotcoms, au tournant du millénaire, il avait déjà franchi le pas avec le service de paris en ligne Bet-and-win (aujourd’hui Bwin). Ce qui lui a permis d’emmagasiner l’expérience et les connaissances techniques nécessaires. Aujourd’hui encore, il reconnaît au premier coup d’œil une cote de pari erronée. Personne d’autre n’a une connaissance aussi élargie du secteur.

Il connaît tous les opérateurs de paris sportifs, même les plus locaux, et tous les acteurs. S’il y a un problème, il s’en occupe lui-même. Carsten Koerl est ainsi constamment en déplacement sur tous les continents pour rendre visite à ses clients et à ses filiales – souvent à bord de son propre jet PC-24. Après l’introduction en bourse, Carsten Koerl possède toujours 31,8% du capital et 81,8% des droits de vote. «Le fait de pouvoir prendre moi-même de nombreuses décisions opérationnelles est un incontestable atout», assure-t-il. L’introduction en bourse a fait de cet Allemand, domicilié en Appenzell Rhodes-Intérieures, un milliardaire. Mais depuis, l’action a perdu environ un tiers de sa valeur. Carsten Koerl doit maintenant montrer que son entreprise peut continuer à croître aussi fortement qu’avant la pandémie. A l’époque, la croissance était en moyenne de 30% par an. Au final, l’important, c’est de gagner.


André Krause, 51 ans
CEO Sunrise UPC, Zurich

SCHWEIZ SUNRISE ANDRE KRAUSE

André Krause: Sunrise UPC remplacera Swisscom en tant que sponsor de la Fédération suisse de ski.

© Goran Basic

André Krause est le nouveau grand rival de Swisscom. Depuis la fusion entre Sunrise et UPC, il existe pour la première fois un concurrent qui détient au moins un petit tiers de parts dans tous les secteurs du marché. «Est-ce que cela va maintenant changer sensiblement la dynamique du marché? s’interroge André Krause. Non, mais la tendance penche désormais en notre faveur et nous espérons que cela va continuer.» En effet, depuis la fusion de novembre dernier, Sunrise UPC parvient, trimestre après trimestre, à gagner des clients sur ses concurrents.

Mais, pour l’instant, cet homme de 51 ans est encore occupé par l’intégration des deux entités fusionnées. Il a déjà supprimé 300 postes (300 autres devraient suivre), aligné les rémunérations et harmonisé les caisses de pension. Il veut réaliser 275 millions de francs de synergies chaque année, dont trois quarts du côté des coûts. Et à l’avenir, l’entreprise fusionnée ne s’appellera plus que Sunrise. «Il faudra encore quelques mois, peut-être quelques trimestres, pour que nous présentions tous les produits sous une marque unique», explique-t-il.

Parallèlement, ce natif de Westphalie a annoncé un programme d’investissement ambitieux. Trois milliards seront investis par Sunrise UPC au cours des cinq prochaines années dans l’extension du réseau mobile et la mise à niveau du réseau fixe afin d’attaquer le leader du secteur. André Krause a rejoint Sunrise en 2010 en tant que directeur financier après avoir travaillé chez McKinsey et Telefonica. L’entrée en bourse, en 2015, a été son coup de maître. Le fait que ce soit maintenant à lui de mener à bien la plus grande fusion suisse de ces dernières années est néanmoins surprenant. A l’origine, Sunrise voulait racheter UPC, plus petite, mais l’opération a échoué en raison de l’opposition des actionnaires de Sunrise. Le CEO, Olaf Swantee, a quitté son poste et André Krause a pris sa place. Puis UPC a annoncé le rachat de Sunrise. Les observateurs pensaient alors qu’André Krause allait se retirer, car c’est généralement l’acheteur qui nomme le CEO. C’est pourtant lui qui a été promu à la tête du nouveau groupe, qui réalise 3,5 milliards de francs de chiffre d’affaires. Le propriétaire, le groupe américain Liberty Global, ne l’a pas regretté jusqu’à présent.


Michael Rechsteiner, 58 ans
Président du CA de Swisscom, Worblaufen BE

Bilanz WiW 2022 IT Michael Rechsteiner VR-Präsident Swisscom ©

Michael Rechsteiner est désormais sous surveillance renforcée après la série de pannes de Swisscom.

© Paolo Dutto

Au cours de sa première année de mandat, son entreprise a été critiquée comme jamais. Toute la Suisse s’en est prise à Swisscom après la série de pannes du printemps, lorsque le réseau et les numéros d’urgence sont restés inaccessibles à plusieurs reprises pendant des heures. Même si la colère s’est principalement déversée sur le CEO Urs Schaeppi, le président du conseil d’administration Michael Rechsteiner s’est lui aussi publiquement excusé. «Nous n’avons clairement pas répondu aux attentes, une panne de réseau aussi grave est inacceptable et préoccupe beaucoup tant notre direction que le conseil d’administration», a-t-il déclaré dans une interview. Michael Rechsteiner a reçu un avertissement du Conseil fédéral en novembre. La Confédération, en tant qu’actionnaire majoritaire, surveillera à l’avenir de plus près le plus grand fournisseur de télécommunications du pays, notamment en ce qui concerne la fiabilité et l’accessibilité des numéros d’urgence.

A sa décharge, la situation que Michael Rechsteiner a rencontrée chez Swisscom lors de son entrée en fonction en avril n’était pas simple. Le chiffre d’affaires s’effrite, les bénéfices diminuent, le nombre de clients est en baisse même en période de covid, où les télécommunications sont plus importantes et demandées que jamais. Avec la fusion entre Sunrise et UPC, la concurrence n’a jamais été aussi forte. A cela s’ajoutent d’autres problèmes internes. Depuis des années, on observe un manque d’innovations et les ennuis juridiques perdurent avec la commission de la concurrence concernant la stratégie de la fibre optique. Le déploiement de la 5G avance également trop lentement. Le président du conseil d’administration devra un jour se demander si Urs Schaeppi, en poste depuis 2013, est encore le bon CEO à ses côtés.

Sa carrière elle n’avait pas grand-chose à voir avec les télécoms. Ingénieur en mécanique, l’Appenzellois a vendu des centrales électriques pour BBC/ABB et plus tard pour Alstom. Dernièrement, en tant que chef européen de la division gaz de GE, il avait sous sa responsabilité 7500 collaborateurs et 3 milliards de dollars de chiffre d’affaires. «J’ai construit des infrastructures dans le monde entier pendant 30 ans. Je trouve très excitant de construire maintenant des infrastructures en Suisse pour les 30 prochaines années ».


Marc Aeschlimann, 37 ans
CEO Smood, Genève

Marc Aeschlimann

Marc Aeschlimann était le premier chauffeur de Smood, qu’il a fondé en 2011.

© © Niels Ackermann / Lundi13

Pour Marc Aeschlimann, le covid a été une bénédiction sur le plan économique. Le chiffre d’affaires de sa société Smood a augmenté de 80% au cours de la première année de pandémie, pour atteindre un niveau estimé à 70 millions de francs. Plus de 2000 restaurants dans toute la Suisse font appel aux services de coursiers de Smood pour livrer des repas à leurs clients à domicile. Marc Aeschlimann a fondé le service en 2011 dans la ville de Calvin, après des études à Nice et à Genève. Aujourd’hui, il emploie plus de 1000 coursiers. Les conditions de travail précaires – le salaire horaire est de 15,40 francs – suscitent pourtant régulièrement des critiques. En novembre, les collaborateurs de Smood se sont mis en grève dans huit villes de Suisse romande pour demander une meilleure rémunération. Après quelques jours, Marc Aeschlimann a annoncé qu’il ferait des concessions.

Cette année, il a massivement étoffé son offre. Grâce à un partenariat avec Migros (qui détient 35% des actions), le portefeuille a augmenté d’environ 15 000 produits et comprend désormais aussi des denrées alimentaires. Grâce à une coopération avec des fleuristes, un assortiment de produits floraux est venu s’y ajouter. Et à l’avenir, Marc Aeschlimann livrera également des produits pharmaceutiques qui ne sont pas soumis à prescription médicale. Sa vision est claire: «D’ici à trois ou quatre ans, je veux faire de l’application Smood un couteau suisse numérique.» Tout pourrait alors être commandé via l’application.


Bracken Darrell, 58 ans
CEO Logitech, Lausanne/Newark USA

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Bracken Darrell est l’un des gagnants de la crise sanitaire.

© Samuel Trümpy

Même s’il n’aime pas l’entendre, Bracken Darrell est un des gagnants de la crise. Grâce à la pandémie, le chiffre d’affaires de Logitech a augmenté de 76% en un an. Le cours de l’action a également explosé et a permis à l’entreprise d’entrer dans le SMI. Le fait qu’il ait de nouveau baissé de manière significative depuis l’été – de 40% – est une autre histoire.

Bracken Darrell a concentré Logitech sur quatre domaines qui ont tous fortement profité de la pandémie: le travail et l’apprentissage à domicile, avec l’omniprésence de la vidéoconférence, les jeux et les produits pour les influenceurs. Mais surtout, celui qui a commencé sa carrière chez Procter & Gamble et qui travaillera plus tard chez le fabricant d’appareils électriques Braun et chez Whirlpool a placé le design au centre de tous les produits Logitech. Avec succès. Au total, le chiffre d’affaires est passé de 2,3 à 5,3 milliards de francs au cours de son mandat, près de neuf ans pour l’instant.

Depuis trente ans, Bracken Darrell se fixe des objectifs personnels dans sept catégories, par exemple en ce qui concerne le travail, la famille ou les finances. Il consigne à chaque fois les différents paramètres dans un tableau Excel. «Quand je le montre à quelqu’un, les gens me disent souvent: «Quel fou!», admet-il. Chaque année, il se juge lui-même sur la base de ces paramètres. Son évaluation l’année prochaine devrait dépendre fortement de sa capacité à ramener le cours de l’action Logitech au niveau de cet été.


Severin Hacker, 38 ans
CTO et cofondateur Duolingo, Pittsburgh USA

Bilanz WiW 2022 IT Severin Hacker, CTO und Co-Gründer Duolingo

Severin Hacker veut rendre l’apprentissage des langues accessible à tous.

© LEEANN K PHOTOGRAPHY

Il y a quand même une pointe d’ironie dans le fait de réussir en tant qu’entrepreneur dans le secteur IT tout en portant le nom de Hacker. «Oui, c’est vraiment mon nom», assure Severin Hacker sur son site web. Mais il précise qu’il ne gagne pas sa vie en attaquant des ordinateurs. Severin Hacker, originaire de Zoug, est cofondateur et CTO de Duolingo. L’application d’apprentissage de langues est entrée au Nasdaq en juillet et vaut plus de 4 milliards de dollars. Severin Hacker a appris lui-même à programmer à l’âge de 12 ans, puis il a étudié l’informatique à l’EPFZ avant de faire son doctorat à l’Université Carnegie Mellon de Pittsburgh. Avec son directeur de thèse, il a fondé Duolingo en 2011.

Objectif: rendre les langues étrangères accessibles à tous grâce à une application. Aujourd’hui, un demi-milliard de personnes l’utilisent pour apprendre une (ou plusieurs) des 40 langues proposées. Les débutants peuvent apprendre l’espagnol ou l’allemand deux fois plus vite qu’avec un cours de langue classique, du moins, c’est ce qu’assure la publicité de Duolingo. Plus de 400 employés travaillent pour l’entreprise, dont le chiffre d’affaires s’élevait en 2020 à environ 160 millions de dollars. Issus essentiellement d’annonces publicitaires et de frais d’utilisation pour une version premium sans publicité.


Urs Hölzle, 58 ans
CTO Google, Mountainview USA

Bilanz WiW 2022 IT Urs Hölzle, CTO Google ©Adrian Moser/Tamedia

Urs Hölzle est le Suisse le plus influent du monde IT.

© Adrian Moser

Urs Hölzle est le Suisse le plus influent du monde IT. Depuis 1999, il est le maître de toute l’infrastructure technique d’Alphabet, la maison mère de Google, en tant que Senior Vice President. Soit plus de 20 centres de calcul, des dizaines de milliers de serveurs, d’innombrables brevets et sept applications qui comptent chacune plus de 1 milliard d’utilisateurs: la recherche Google, mais aussi Gmail, le navigateur Chrome, la plateforme vidéo YouTube, Maps, le Playstore et le système d’exploitation pour téléphones portables Android. Si les services de cloud computing ne se sont pas effondrés sous l’effet de l’augmentation massive de la demande pendant la pandémie, c’est grâce à ce natif de Liestal (BL), qui a émigré aux Etats-Unis pour y faire ses études de doctorat et qui est devenu milliardaire avec Google - il était l’employé numéro 7. A cela s’ajoutent les divisions d’Alphabet sur lesquelles reposent les espoirs futurs de l’entreprise: des voitures autopilotées de Waymo aux drones de livraison Wing,m en passant par la filiale de génie génétique Calico, toutes ces entreprises dépendent également de l’infrastructure mise en place par Urs Hölzle.


André Kudelski, 61 ans
CEO et président du CA de Kudelski, président Innosuisse, Cheseaux VD/Phoenix USA

André Kudelski

André Kudelski tente de redresser la barre avec l’IoT et la cybersécurité.

© Fraançois Wavre | Lundi13

Depuis trente ans, André Kudelski dirige l’entreprise familiale du même nom, cotée en bourse. Mais, ces dernières années, son travail semble une éternelle répétition: il essaie sans cesse de réinventer son business. Comme le cryptage des programmes de télévision numérique rapporte de moins en moins, l’entreprise tente de prendre le train des méga-tendances que sont l’IoT et la cybersécurité. Avec un succès mitigé. Kudelski ne sort pas des chiffres rouges, le cours de l’action ne décolle pas vraiment malgré le boom boursier. Et ce, malgré des réductions de coûts et des suppressions d’emplois drastiques. Il faut dire aussi que l’autre pilier de l’entreprise, les techniques d’accès pour les parkings et les installations de ski, souffre fortement de la pandémie. Parallèlement, cet homme de 61 ans est président d’Innosuisse, l’agence suisse pour la promotion de l’innovation. En tant que tel, il a effectué en novembre un voyage de trois jours à Washington avec le président de la Confédération, Guy Parmelin, pour rencontrer différents ministres de l’administration Biden.


Guillaume Pousaz, 39 ans
Fondateur et CEO Checkout.com, Londres/Paris

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Guillaume Pousaz a fondé la fintech européenne la plus valorisée.

© Edson de Souza via www.imago-ima

Guillaume Pousaz détient le titre de fondateur de la start-up suisse la plus performante depuis des lustres. Un titre qu’il défend chaque année, et de manière impressionnante. Un tour de financement chasse l’autre, avec des valorisations toujours plus élevées. Aujourd’hui, Checkout.com, dont le siège est à Londres et à Paris, vaut 15 milliards de francs, ce qui en fait la fintech européenne la plus valorisée. Guillaume Pousaz, Genevois d’origine basé à Dubaï, possède encore 80% des parts.

L’entreprise Checkout.com a été fondée en 2012 et a été rentable dès le début. Aujourd’hui, elle compte environ 1800 collaborateurs dans le monde entier. Elle gère pour les commerçants en ligne l’ensemble des opérations de paiement entre la caisse et la société de cartes de crédit. La palette de clients est large: des fabricants de biens de consommation comme Adidas ou Samsung en font partie, des groupes de médias comme le Financial Times ou Netflix, des fintechs comme Revolut ou Klarna. «2021 est jusqu’ici notre meilleure année», assure Guillaume Pousaz, qui vient de devenir père pour la troisième fois. L’année prochaine, un nouveau tour de financement est prévu pour soutenir la forte croissance. Puis, un jour, ce sera l’entrée en bourse. «Faire sonner un jour la cloche du Nasdaq, ce serait cool», se réjouit Guillaume Pousaz.


Tej Tadi, 40 ans
Fondateur et CEO MindMaze, Lausanne

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Tej Tadi prépare l’entrée en bourse de MindMaze.

La situation devient passionnante en ce qui concerne Tej Tadi et la start-up MindMaze qu’il a fondée. Les préparatifs pour une entrée en bourse sont en cours et c’est sans doute pour cette raison que Tej Tadi vient d’embaucher un nouveau directeur financier. La date et le lieu de l’IPO ne sont pas encore fixés, mais il est certain que cette opération sera payante pour ce Lausannois d’adoption aux racines indiennes. Il est arrivé sur les bords du lac Léman en 2004 pour une thèse de doctorat sur les piles à combustible et, depuis 2011, il développe avec MindMaze un logiciel de réalité virtuelle qui doit aider les personnes à récupérer leurs fonctions motrices après un accident vasculaire cérébral ou des lésions cérébrales traumatiques. Après un démarrage en fanfare, MindMaze s’est fait discret ces trois dernières années, des histoires de salaires impayés et d’exode du personnel ont fait le tour du monde.

Avec un tour de financement de 125 millions de dollars à l’automne, Tej Tadi semble avoir redressé la barre. A cette occasion, MindMaze a été valorisée à plus de 1,5 milliard de dollars pour 50 millions de chiffre d’affaires, et reste ainsi la seule licorne de Suisse romande, avec Nexthink. Tej Tadi, guitariste amateur de heavy metal, détient 40% des actions et la majorité des voix. Leonardo DiCaprio fait également partie des investisseurs.

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