Depuis des siècles, le châtaignier est cultivé pour ses fruits et son bois. Il joue aussi un rôle essentiel pour la production de miel et occupe une place importante dans les forêts protectrices. Avec le réchauffement climatique, cette essence pourrait se propager ou être plantée en Europe centrale. Un développement pas forcément prometteur, selon les experts de l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL).

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Une équipe du WSL a comparé la probabilité de survie du châtaignier avec celle d’autres essences présentes en Suisse méridionale. L'étude est basée sur les données de l’Inventaire forestier national suisse (IFN) et a été publiée dans la revue internationale Forest and Ecology Management, indique le WSL lundi.

Concurrence

Alors que le châtaignier cultivé peut vivre plus de 700 ans, dans des conditions naturelles sa durée de vie est beaucoup plus courte. Il souffre de la concurrence avec d’autres essences comme le hêtre qui tolère l’ombre. Il est déjà en grande difficulté au sud des Alpes.

Les châtaigniers sont également menacés en cas de sécheresse, de maladie et du passage des chèvres et de la faune sauvage qui s'en nourrissent. En revanche, ils sont moins sensibles aux perturbations par les incendies de forêt que d’autres arbres.

Reste que l'inventaire forestier constate une forte mortalité au cours des trois dernières décennies, avec une nette accélération récemment.

Ce recul est notamment observé dans les zones où il a été exposé aux attaques du cynips du châtaignier. L'Italie a introduit une micro-guêpe, la Torymus sinensis, pour lutter biologiquement contre ce parasite. L'insecte s'est propagé spontanément en Suisse, mais le mal était déjà fait.

Pas adapté aux régions sèches

Les résultats suggèrent que le châtaignier n’est pas en soi une essence à l’épreuve du futur. Les gestionnaires de forêts doivent être conscients que dans les stations sèches, il n’est peut-être pas la meilleure option étant donné la hausse attendue des températures estivales et la multiplication des périodes de sécheresse.

Toutefois, dans des stations favorables et avec des soins suffisants, cette essence peut être un bon choix pour produire du bois de haute qualité.

A
ats