Actuellement, 21% des élèves optent pour un apprentissage à la fin de leur scolarité obligatoire. Cinq ans plus tard, ils sont 54% à suivre cette voie. C'est la preuve, selon Cesla Amarelle, que "le système pourrait être plus efficient."
Les écoliers devraient pouvoir se tourner "plus rapidement" vers une formation professionnelle, plutôt que de suivre "une voie contournée", a relevé mardi la conseillère d'Etat, à l'occasion de l'ouverture du Salon des métiers à Lausanne.
Selon elle, cela passe par "un changement de regard" des jeunes sur l'apprentissage, mais aussi de leurs parents, qui jouent souvent "un rôle essentiel" à cet âge-là. "Il faut valoriser le savoir-faire acquis lors d'un apprentissage, montrer qu'il s'agit d'une voie à part entière", a plaidé la cheffe du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC).
Une campagne de promotion de l'apprentissage sera lancée prochainement. Il est aussi prévu d'organiser en 2022 des rencontres régionales à Yverdon, Aigle et Lausanne. "Notre canton offre des formations à plus de 180 métiers. Il faut mieux présenter et valoriser cette diversité", a indiqué Lionel Eperon, le directeur général de l'enseignement postobligatoire.
Taux de réussite en hausse
Pour Cesla Amarelle, cette "nouvelle dynamique" va prendre un certain temps avant de porter ses fruits. Elle s'est réjouie, en revanche, d'avoir déjà pu atteindre d'autres objectifs en matière de formation professionnelle.
C'est le cas pour la création de places d'apprentissage durant la législature 2017-2022. L'objectif initial de 1000 a été atteint et même dépassé avec, aujourd'hui, 1207 places créées avec l'appui du canton.
Dans le détail, 531 places sont proposées par des entreprises, 305 par l'Etat de Vaud et 371 via des partenariats public-privé. Tous les secteurs d'activité sont représentés, en particulier la santé (200 places créées), la restauration (100) ou la construction (40).
Parmi les autres succès, Cesla Amarelle a mentionné la hausse du taux de réussite aux examens finaux d'apprentissage, qui est passé de 85% en 2018 à 88% en 2021. "Nous sommes sur la bonne voie et espérons atteindre à terme 95% de réussite", a-t-elle relevé. L'amélioration a été particulièrement significative dans des filières qui posaient problème jusqu'ici: chez les horticulteurs (le taux d'échec est passé de 48 à 23%) et les carrossiers (de 43 à 17%).
Lionel Eperon a vanté les mérites du dispositif "Succès", qui vise notamment à offrir "des outils pédagogiques" aux apprentis pour mieux préparer leurs examens. "On leur apprend à mieux apprendre", a-t-il dit.
Résistance face à la crise
Cesla Amarelle est aussi revenue sur la crise sanitaire, durant laquelle "l'apprentissage est resté solide". Hormis dans certains secteurs, notamment la restauration-hôtellerie (-6% de contrats signés), la formation professionnelle n'a pas trop souffert dans le canton de Vaud.
La mesure du demi-salaire - le canton proposait de prendre en charge la moitié des apprentis de première année - s'est notamment avérée efficace, a-t-elle souligné. Cette aide ponctuelle de l'Etat, qui a coûté 14 millions de francs, a permis de soutenir 4102 apprentis au sein de 2479 entreprises.