Le géant zurichois de l'électrotechnique anticipe désormais sur le prochain cycle une croissance de ses revenus en termes comparables entre 4 et 7%. La marge opérationnelle, au niveau Ebita, devrait elle s'afficher à un minimum de 15%.

Selon le communiqué dévoilé mardi en préambule à sa journée de investisseurs, ABB rappelle qu'il tablait jusqu'alors sur une progression de ses revenus entre 3 et 5% à périmètre de consolidation et taux de changes constants. Désormais, le groupe sis à Oerlikon, en banlieue zurichoise, vise une croissance organique de 3 à 5%, les acquisitions devant apporter une contribution à hauteur de 1 à 2%.

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Le relèvement des deux objectifs tient compte des effets négatifs sur les marges liés à l'abandon des divisions Dodge (MPT) et Turbocharging. La cession de la première est déjà intervenue en novembre dernier, alors que la seconde devrait être externalisée via une vente aux actionnaires d'ABB ou vendue à un tiers l'été prochain. Auparavant, ABB s'était fixé pour objectif une croissance de sa marge Ebita opérationnelle dans la moitié supérieure de la fourchette de 13 à 16% à partir de 2023.

"Le carnet de commandes reste solide et nous prévoyons une dynamique de marché positive pour l'exercice 2022. Néanmoins, nous devons continuer à gérer les perturbations de la chaîne d'approvisionnement et nous nous attendons à ce que les livraisons des clients soient très probablement affectées au quatrième trimestre et au moins aussi au début de la nouvelle année", a déclaré le directeur général Björn Rosengren, cité dans le communiqué. Prêt à tirer profit des grandes tendances à long terme, ABB fonde son optimisme quant à l'évolution de ses ventes sur ses activités de pointe et son modèle opérationnel décentralisé.

Secteur du transport ciblé

ABB mise ainsi en particulier sur l'efficacité énergétique en tant que moteur important de la décarbonisation de l'économie, y compris dans l'industrie. La diminution de la population en âge de travailler et l'augmentation des coûts de la main-d'½uvre devraient quant à eux stimuler la demande d'automatisation dans de nombreux secteurs.

Le groupe zurichois veut clairement se profiler dans le domaine des transports "durables", les produits destinés à ce segment de marché représentant actuellement près de 10 de ses commandes. ABB précise avoir enregistré une expansion supérieure à la moyenne dans ce secteur au cours des cinq dernières années, avec un taux de croissance annuel estimé à 17%.

ABB mentionne comme principaux moteurs de cette évolution les stations de recharge pour les voitures et les bus électriques, les systèmes de propulsion pour les chemins de fer, les camions et les mines ainsi que les technologies d'hydrogène "vert" pour la navigation. Selon le géant d'Oerlikon, dont la division Robotics constitue le 2e fournisseur mondial pour l'assemblage des moteurs, des batteries et des carrosseries, les véhicules électriques devraient représenter la majorité des ventes d'ici 2035.

En matière d'acquisitions, ABB prévoit d'en réaliser au moins cinq de petite ou moyenne taille chaque année. Celles-ci seront financées par la "forte génération de liquidités" du groupe, a ajouté le directeur financier Timo Ihamuotila. Ce dernier a également réaffirmé les priorités d'ABB en matière d'allocation du capital: à savoir, le financement de la croissance organique, le versement d'un dividende croissant, la réalisation d'acquisitions créatrices de valeur et la restitution de liquidités supplémentaires aux actionnaires via des programmes de rachat d'actions.

E-mobility en Bourse l'an prochain

ABB note encore poursuivre ses travaux en vue de l'introduction en Bourse de la division E-mobility (électrification). La séparation juridique devrait être achevée au premier trimestre 2022 et, si les conditions de marché restent favorables, une cotation en Suisse pourrait être envisagée au premier semestre 2022. La multinationale zurichoise entend conserver une participation majoritaire dans sa future ex-filiale.

A
ats