L'armée birmane possède de vastes intérêts commerciaux, dans des industries aussi diverses que la bière, le tabac, les transports, le textile, le tourisme et la finance.

Selon des activistes et des groupes de défense des droits, ces industries ont financé des mesures de répression et des abus, bien avant le coup d'Etat militaire du 1er février qui a chassé du pouvoir la cheffe du gouvernement civil Aung San Suu Kyi.

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Fin février, Facebook avait supprimé tous les comptes liés à l'armée, invoquant l'utilisation meurtrière de la force par la junte contre les opposants au coup d'Etat.

Il a également supprimé la publicité sur ses plateformes des entreprises liées à l'armée.

Et un porte-parole de Facebook a confirmé mercredi que toutes les pages sont désormais désactivées, après que le groupe avait promis mardi de "supprimer les pages, groupes et comptes représentant des entreprises contrôlées par l'armée".

Cette décision s'appuie "sur une documentation abondante de la communauté internationale du rôle direct de ces entreprises dans le financement des violences et des violations des droits humains en cours" par l'armée en Birmanie, a-t-il déclaré.

Meta a notamment évoqué le rapport d'une mission d'enquête de l'Onu sur les intérêts économiques de l'armée comme "base" de sa prise de décision, a ajouté le groupe.

Les pages des sociétés Myawaddy Trading Ltd, Myawaddy Bank et Myanma Beer - citées dans ce rapport de 2019 - étaient inaccessibles mercredi, tout comme celle d'une société de production de films, désignée comme appartenant à la fille du chef de la junte, Min Aung Hlaing.

Plainte des rohingyas

Le géant américain - réseau le plus populaire et le plus influent de Birmanie - s'est vu reprocher son manque de réactivité contre des appels à la violence, liés aux massacres de Rohingyas, une minorité musulmane persécutée, en Birmanie en 2017. Qualifiés de "génocide" par des enquêteurs de l'ONU, ils ont provoqué l'exode au Bangladesh de quelque 740'000 Rohingyas.

Des réfugiés rohingyas ont porté plainte lundi contre Facebook et réclament 150 milliards de dollars d'indemnités au réseau social qu'ils accusent d'avoir laissé se propager sur sa plateforme des messages de haine visant cette minorité ethnique.

La plainte déposée auprès d'un tribunal de Californie, où Facebook a son siège, affirme que les algorithmes utilisés par le géant de la technologie ont favorisé la désinformation et des idéologies extrémistes qui se sont traduites par des actes violents dans le monde réel.

Sous pression aux États-Unis et en Europe pour lutter contre les fausses informations, notamment à propos de l'épidémie de Covid-19 et lors d'élections, Facebook a noué des partenariats avec plusieurs médias, dont l'AFP, visant à vérifier les publications en ligne et à supprimer celles qui sont fausses.

A
ats