Soutenu par quelque 300 ONG dans le monde, cet appel a été lancé alors que cette institution, dont le secrétariat est piloté par le directeur exécutif de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), célèbre ses 60 ans. Habillés en plantes alimentaires, une dizaine de militants se sont rassemblés devant le siège à Genève. "Non à l'UPOV" ou "les droits des agriculteurs avant les droits de propriété intellectuelle", insistaient plusieurs banderoles.

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Parmi les neuf ONG suisses figuraient la coalition Alliance Sud, et quatre de ses organisations membres, ou aussi le syndicat Uniterre. En raison des règles de l'UPOV, les agriculteurs des pays du sud ne peuvent souvent plus utiliser librement leurs semences, estiment-elles. Une situation qui menace la souveraineté alimentaire et la biodiversité agricole, selon elles.

L'UPOV avait été lancée par quelques pays européens. La Suisse l'a rejointe il y a environ 45 ans. La Convention de l'organisation, durcie à plusieurs reprises, permet aux semenciers d'imposer des sortes de brevets. Pour les ONG suisses et internationales, ces règles violent la Déclaration de l'ONU sur les droits des agriculteurs, approuvée il y a trois ans, et un traité de l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Les grands semenciers, l'UPOV ou encore les pays riches ne relâchent pas leur pression sur les Etats en développement, ajoutent-elles. Dans le cadre des accords négociés par l'Association européenne de libre-échange (AELE), la Suisse oblige les pays partenaires à adhérer à l'UPOV ou à suivre ses règles, selon elles.

Elles reprochent également au Conseil fédéral une approche "inéquitable", alors que les membres de l'AELE n'ont pas adapté de leur côté les lois aux dernières exigences de l'UPOV. Pour que l'agriculture soit utile face au changement climatique, elles demandent des règles plus favorables.