Que ce soit pour l’amélioration de la qualité de l’air, une optimisation des forêts gruériennes ou l’encouragement d’achats responsables, il y a parmi les entreprises fribourgeoises une réelle volonté de se développer dans le respect de l’environnement. Autre caractéristique de cette sélection: le nombre important de partenariats entre start-up fribourgeoises et centres de recherche académique. Des collaborations qui se matérialisent par le succès des technologies développées dans le canton.

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Asyril

Automation

Aspect prometteur: flexibilité
dans la production

Direction: Alain Codourey

Lieu: Villaz-Saint-Pierre

Fondation: 2007

Nombre d’employés: 20

«Nous évoluons dans l’industrie 4.0, celle de l’intelligence artificielle, résume Alain Codourey, CEO d’Asyril. Nous apportons la flexibilité de rendre chaque produit unique, mais en masse, et cela par la possibilité de reprogrammation du robot.» Le rôle de la machine développée par Asyril? Reconnaître le positionnement des pièces livrées en vrac, au préalable réparties sur une plaque, et les donner une à une à la machine qui procède à l’assemblage du produit. Une caméra prend une image qui indique au robot où et dans quelle position se trouve la pièce. Ce dernier est alors capable de donner chaque pièce, avec la bonne orientation, à la machine qui va les assembler. Contrairement à d’autres technologies existantes, les robots de la PME fribourgeoise sont reprogrammables et donc adaptables pour toute pièce. «Nous avons amené sur le marché la machine flexible à souhait.» Fondée en 2007 au sein du CPA Group, Asyril a développé la technologie avec le CSEM et l’Ecole d’ingénieurs de Bienne. La PME a commencé par se diriger vers l’horlogerie, «une montre étant composée de plus de 50 éléments différents, c’est donc un marché logique». Et la machine est actuellement utilisée par presque tous les horlogers helvétiques. Les domaines d’application se sont étendus depuis aux domaines médical, électronique ou encore connectique. «Nous avons commencé à trois et nous sommes 20 collaborateurs. J’attends une croissance assez forte pour 2018. En 2017, nous avons réalisé 4,5 millions de chiffre d’affaires. J’espère tripler ce montant dans les trois ouquatre années à venir.» Le premier défi de l’entreprise a été de faire correspondre le produit de la PME aux besoins du marché. Aujourd’hui, le défi est culturel et lié à la vente, afin de mettre en place un réseau de revente international. Asyril a pénétré le marché américain il y a trois ans. En décembre dernier, au Japon, l’entreprise a participé au plus grand salon de robotique du monde. «Nous avons vu l’intérêt d’être là-bas et employons actuellement un consultant et trois distributeurs sur place.»

 


 

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Jean Respen, directeur de Dootix
© DR

Dootix

Développement de logiciels

Aspect prometteur: logiciels de gestion novateurs

Direction: Jean Respen

Lieu: Bulle

Fondation: 2015

Nombre d’employés: 6

«Normalement, l’entreprise doit s’adapter au logiciel. Nous, nous adaptons le logiciel aux besoins de l’entreprise», explique Jean Respen, fondateur et directeur. Ainsi, pour une société de construction, Dootix a développé un outil de gestion de projet muni d’une interface intuitive, «indispensable pour que chacun puisse s’y retrouver». Un des premiers contrats importants a été le développement d’un système de gestion pour la Fête Fédérale de Musique 2016 à Montreux. Le système de management de Dootix est holacratique, «non pyramidal», explique le directeur pour qui «la création d’une entreprise est une expérience sociale». Ici, «le client est intégré au processus de décision». Dootix essaie de prototyper un maximum, de rapidement montrer au client, qui peut ainsi diriger la création de l'outil selon ses besoins. «Notre croissance a augmenté de 22% entre 2016 et 2017, puis d'environ 45% entre 2017 et 2018, et notre ambition est de grandir encore.»


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Juanita Rausch
© DR

Particle Vision

Particules fines

Aspect prometteur: solutions
environnementales

Direction: Juanita Rausch

Lieu: Fribourg

Fondation: 2011

Nombre d’employés: 4

Aujourd’hui, la mesure de la concentration des particules fines dans l’air est courante. «Le problème apparaît lorsque cette concentration dépasse le seuil imposé par la législation», explique Juanita Rausch, codirectrice de Particle Vision. Ses associés Thomas Zünd et Mario Meier ont tenté de répondre aux questions suivantes: quelles sont ces particules et d’où viennent-elles? Ils ont ainsi créé Particle Vision, en 2011. Les deux entrepreneurs ont commencé par développer un outil capable de réceptionner et de mesurer ces particules, inférieures à 10 microns. Ensuite, en collaboration avec le département de géosciences de l’Université de Fribourg, l’équipe a développé la technique d’analyse de particules, sur la base d’un microscope à balayage. La dernière étape a été le développement d’un programme informatique capable de fournir des données statistiques sur l’origine des particules analysées. «Nous souhaitons nous concentrer sur des projets situés à l’intersection de la recherche et de l’industrie.»

 


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Rodrigue Zbinden, CEO
© DR

Morphean

Vidéosurveillance

Aspect prometteur: analyse intelligente des images

Direction: Rodrigue Zbinden

Lieu: Granges-Paccot

Fondation: 2009

Nombre d’employés: 23

Créé en 2009, ce spin-off de Softcom est actif dans la vidéosurveillance intelligente. «Nous avons constaté que les enjeux de sécurité devenaient de plus en plus importants, mais que le but des caméras de surveillance n’était pas atteint», détaille Rodrigue Zbinden, CEO de Morphean. Forte de ce constat, la PME a développé un logiciel et des services capables d’analyser des images, notamment afin de repérer des mouvements anormaux. Elle a aussi développé des outils qui permettent de recueillir des données utiles au secteur de la distribution, par exemple en comptant les clients, en mesurant les files d’attente aux caisses ou encore en identifiant les zones de passage les plus empruntées, «afin que le responsable puisse mieux gérer son personnel ou son marketing». La partie recherche et développement des produits a été conçue en collaboration avec la Haute Ecole d’ingénierie et d’architecture de Fribourg ainsi qu’avec l’Idiap – un centre de recherche affilié à l’EPFL, basé à Martigny. Aujourd’hui, Morphean est active dans 12 pays et emploie 23 personnes. L’objectif est de garder son avance dans le secteur, «puisque nous sommes les seuls à fournir ces services».

 


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Fabrice Grandjean, directeur.
© DR

EPF Grandjean

Bois-énergie

Aspect prometteur: énergie locale

Direction: Fabrice Grandjean

Lieu: Neirivue

Fondation: 1996

Nombre d’employés: 8 

EPF Grandjean effectue des travaux de bûcheronnage, de transport de troncs d’arbre et de production de bois-énergie. Installée en Gruyère, l’entreprise «ne coupe pas la forêt, mais l’entretient», résume Fabrice Grandjean, qui a repris la direction de l’entreprise en 2009. Et ce bois, qui ne peut être exploité autrement, passe dans une déchiqueteuse qui le transforme en copeaux. Ceux-ci sont directement livrés ou séchés et transformés en pellets, un combustible accessible aux maisons individuelles. Aujourd’hui, alors que les énergies renouvelables deviennent de plus en plus prisées, le nombre de chauffages à distance augmente dans la région, et les centrales existantes s’agrandissent. Afin de réduire au minimum les pertes liées au transport du bois, la PME a signé un accord en 2016 avec le Parc naturel régional Gruyère Pays-d’Enhaut pour labelliser leurs produits en «bois du Parc». La production de bois-énergie est passée de 1500 à 70 000 mètres cubes annuels depuis le début de l’entreprise familiale.

 


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Nicolas Frey, fondateur et directeur de Dahu Sports
© DR

Dahu Sports Company

Chaussures de ski

Aspect prometteur: lancement du produit aux Etats-Unis

Direction: Nicolas Frey

Lieu: Châtel-Saint-Denis

Fondation: 2011

Nombre d’employés: 5 

«Pourquoi une chaussure de ski ne pourrait-elle pas être performante et confortable à la fois?» Cette question a obsédé Nicolas Frey, fondateur et directeur de Dahu Sports. Après une étude de marché, il décide de se lancer, en commençant par bricoler des prototypes dans son garage. La première chaussure est commercialisée en 2013. Son principe? Un chausson indépendant, imperméable, avec lequel on peut aller faire ses courses, s’asseoir en terrasse ou encore conduire. Celui-ci s’enfile dans une coque au moment de mettre les skis au pied. Aujourd’hui, Dahu vend ses produits dans une dizaine de pays européens et vise les Etats-Unis. Pour parvenir à pénétrer le marché américain «qui ne laisse qu’une chance», la start-up a recruté Olav Nietzer, l’ancien directeur des ventes de l’équipementier Black Diamond. La PME a pu s’entourer de collaborateurs seniors grâce à différentes levées de fonds, dont 5 millions proviennent de l’étranger. Avec une croissance annuelle de 50% ces deux dernières années et 10 000 paires vendues, l’entreprise se trouve désormais en pleine phase de croissance.

 


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Antoine Virdis, directeur.
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Frewitt

Machines pour l’industrie pharmaceutique

Aspect prometteur: adaptation produit

Direction: Antoine Virdis

Lieu: Granges-Paccot

Fondation: 1946

Nombre d’employés: 86

En 1946, Frédéric Wittwer a vu juste lorsqu’il a développé une machine reproduisant le mouvement effectué par les pharmaciens manuellement au pilon. Plus de 70 ans plus tard, Frewitt compte 86 employés et vend toujours ses moulins qui permettent de transformer en poudres calibrées divers produits à des fins pharmaceutiques, alimentaires et chimiques. «Nous exportons 90% de notre production. A la suite du choc monétaire de 2015, nous avons perdu 18 à 20% de compétitivité par rapport à nos concurrents basés aux Etats-Unis et en Allemagne.» Commence alors une réflexion pour trouver une porte de sortie. Auparavant, il fallait une machine particulière pour traiter chaque type de poudre. «Nous avons complètement transformé la manière de penser en créant une machine multipoudre.» Lancée en mars 2016, la FreDrive-Lab a été «un très gros succès». Frewitt a récemment emménagé dans de nouveaux locaux, la surface de production a été doublée à cette occasion. «L’innovation est notre fer de lance. Aujourd’hui, il nous reste à optimiser notre modèle de production, en intégrant notamment les principes de l’industrie 4.0. Si nous voulons rester en Suisse, il faut se montrer innovants et efficaces.»

 


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Gérald Saudan, codirecteur et fondateur
© DR

Saudan – Zurbuchen

Boulangerie et produits du terroir

Aspect prometteur: diversification des activités, travail avec des fournisseurs locaux

Direction: Gérald Saudan, codirecteur
et cofondateur

Lieu: Fribourg

Fondation: 2006

Nombre d’employés: 64

Le couple Saudan s’est lancé en reprenant une boulangerie traditionnelle à Fribourg en 2006. Depuis, la PME est passée de 20 à 60 collaborateurs et a atteint une croissance annuelle de 10-12%. «On a misé sur la diversification des activités. La boulangerie est un secteur bouché. Les gens achètent leur pain au supermarché ou en station-service», explique Gérald Saudan, vice-champion d’Europe de boulangerie en 2002 et quatrième aux Championnats du monde de pâtisserie avec l’équipe suisse en 2006. La PME propose aujourd’hui un service traiteur, «apéros dînatoires jusqu’à 1000 personnes», cadeaux personnalisés, ateliers d’anniversaires, visites pour les écoles. «On essaie toujours de tester de nouvelles choses, ce n’est pas grave si certaines ne marchent pas», sourit Gérald Saudan. La boulangerie a reçu le prix de l’Agglomération de Fribourg dans la catégorie Entreprise artisanale en 2017.

 


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Andreas Tchan, codirecteur
© DR

PharmaFocus

Pharmacie

Aspect prometteur: éthique
de la profession

Direction: Andreas Tchan et Marco Lardi

Lieu: Romont

Fondation: 2001

Nombre d’employés: plus de 200

Un acte de résistance: voilà comment est né le grossiste en pharmacie Pharma-Focus. Marco Lardi et Andreas Tschan ont fondé la PME en 2001 avec la conviction que les chaînes de pharmacies menacent l’image professionnelle du pharmacien libéral. PharmaFocus approvisionne donc exclusivement les pharmacies indépendantes. L’entreprise s’est installée à Romont en 2014, année où elle est passée du statut de grossiste partiel à celui de grossiste «complet». PharmaFocus propose dorénavant près de 40 000 références, livrées par 700 fournisseurs, afin que les pharmacies puissent entièrement s’approvisionner chez eux. «C’est tout un autre monde», remarque Andreas Tschan, codirecteur. Aujourd’hui, l’entreprise livre 300 des 1200 pharmacies indépendantes du pays. Après diverses difficultés liées à la mise en place du logiciel de gestion, PharmaFocus espère réaliser 300 millions de chiffre d’affaires en 2018, soit quatre fois plus qu’il y a deux ans.


 

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Jean-Paul Baechler, le directeur (à gauche) de CultureFood.
© ©Stéphanie Liphardt

Culturefood

Alimentation

Aspect prometteur: impact
environnemental des denrées

Direction: Jean-Paul Baechler

Lieu: Fribourg

Fondation: 2014

Nombre d’employés: 170 

Le distributeur de denrées alimentaires Culturefood recense 28  000 articles, 170 collaborateurs et quatre sites d’exploitation en Suisse romande. La PME est née de la fusion de trois entreprises romandes en 2014. Aujourd’hui, Culturefood est un grossiste actif dans les secteurs de la restauration et du commerce de détail, des «secteurs en stagnation», remarque Jean-Paul Baechler, le directeur. «Mais les volumes fournis aux cuisines collectives, dans les homes ou les hôpitaux, se développent bien. Et puis les stations-service sont de plus en plus nombreuses à vendre une multitude de produits.» Aujourd’hui, la logistique Culturefood, c’est des livraisons du lundi au samedi inclus, une équipe de télévente active entre 7 heures du matin et minuit et un site de commande en ligne comprenant l’inventaire actualisé en permanence. Ces services permettent à l’entreprise de raccourcir au maximum les délais de livraison. «Grâce à cette rapidité, Culturefood se montre compétitif par rapport aux activités de distribution de Coop et de Migros.» La PME s’est également diversifiée. Elle propose désormais un large choix de fruits et légumes sous toutes leurs formes, du produit brut au produit fini, de produits surgelés, en passant par l’option «bio», sans oublier les coins boulangerie et produits carnés. Depuis l’année passée, l’entreprise a conclu un partenariat avec l’entreprise vaudoise Beelong. Cette dernière a développé un indicateur qui permet de répondre à la question du choix des aliments les plus respectueux de l’environnement. A chaque produit mis en vente par Culturefood est accolé un indicateur écologique qui permet aux restaurateurs et aux commerces de détail d’acheter de manière plus responsable. L’indice s’appuie sur la provenance, la saison, le mode de production, le climat et les ressources employées pour la transformation du produit. La somme de ces cinq critères permet ainsi de juger l’impact environnemental des aliments. «Nous avons été surpris de la réaction très positive des clients, de leur intérêt pour ces notions liées à l’écologie.»