Alors que le rendez-vous est pris avec le professeur Jean-Charles Sanchez, responsable du groupe des biomarqueurs translationnels (indicateurs de toxicité ou d’efficacité d’un traitement thérapeutique) à l’Université de Genève et cofondateur de la start-up ABCDx, un doute immense s’installe. Impossible pour nous en effet de comprendre comment fonctionne l’outil proposé par ABCDx, pourtant considéré comme pionnier dans le monde. Avec une goutte de sang, un petit lecteur et un simple boîtier, les chercheurs de cette société arrivent à déceler l’importance (ou plus précisément l’absence) d’une lésion cérébrale après un choc.

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Mais comment est-ce possible sans l’usage d’un scanner? «C’est très simple, explique Jean-Charles Sanchez. Dans l’échantillon de sang, nous recherchons les traces de molécules qui sont présentes lors de lésions cérébrales. En l’absence de celles-ci, nous pouvons assurer à 100% qu’il n’y a pas de lésion et, donc, pas de raison de pousser plus loin les recherches.»

Gros potentiel d’économies

On imagine donc le potentiel d’économies que peut représenter pour les hôpitaux et les médecins ce nouvel instrument. «Le gain de temps est aussi considérable, renchérit le professeur. En moins de trente minutes, les praticiens sont fixés sur l’absence de lésion. Il faut savoir que dans 90% des scanners effectués pour d’éventuelles lésions, les résultats sont négatifs.» Le produit est prêt, l’autorisation de mise sur le marché devrait tomber cette année encore.

Reste que cette faculté à décoder les messages chimiques du cerveau rend ABCDx (Prix de l’Innovation Academy 2017) très attractive, aussi bien pour la recherche que pour les investisseurs. Un brevet a été déposé en 2015 par l’Université de Genève, puis une licence de commercialisation a été accordée à la start-up genevoise ABCDx dans le but de vendre le kit. Cette sorte de spin-off (présente à Genève, Barcelone et Séville) est devenue une société anonyme aux mains des trois fondateurs. «Une levée de fonds vient de se terminer au mois de mai auprès de 26 investisseurs locaux. Notre but est de passer par l’industrie pour que notre produit arrive ensuite directement aux patients. Nous ne passons pas par un grand groupe pharmaceutique, nous y allons nous-mêmes.» Le véritable esprit start-up! 

EdouardBolleter
Edouard Bolleter