Le rythme s’accélère pour Tomplay, l’application de partitions interactives qui permet aux musiciens de jouer de leur instrument accompagnés par le son d’un orchestre sur tablette et récemment sur smartphone. La jeune pousse basée à Pully (VD) a été sélectionnée par Venture Leaders China, en compagnie de neuf autres start-up suisses. Fin juin, Alexis Steinmann, qui a cofondé Tombooks (le nom de la société) en 2012 avec son père, Thomas Steinmann, partira à la rencontre d’investisseurs et partenaires potentiels dans cinq villes chinoises. Quelques jours plus tôt, il fera également partie de la délégation suisse au Consumer Electronics Show (CES) de Shanghai.

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«La Chine est un marché des plus intéressants pour nous, notamment parce qu’il existe dans ce pays une culture d’apprentissage d’un instrument de musique au sein de la classe moyenne», explique Alexis Steinmann. Le jeune homme, âgé de 26 ans, est donc prêt à conquérir l’Empire du Milieu: une version chinoise de l’application vient d’ailleurs de sortir et, il y a un an, Tomplay se lançait au Japon. Aujourd’hui, ce pays figure déjà parmi les marchés les plus importants de la start-up, avec l’Allemagne, la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.

Dans le viseur: les écoles

Face à la concurrence, Tomplay a un argument de taille. Bannissant le format MIDI (données musicales numériques), les 14 000 partitions (60% de musique classique) de son catalogue, destinées à l’apprentissage de 16 instruments de musique, sont enregistrées avec un vrai orchestre de 40 musiciens. Une qualité de son que la start-up vaudoise est seule à proposer. En 2017, elle signait un partenariat avec Deutsche Grammophon, qui appartient à Universal Music, et elle est aujourd’hui en pourparlers avec Warner. De quoi donner accès aux 400 000 utilisateurs actuels de Tomplay au répertoire du label de musique classique le plus renommé du monde et de jouer accompagnés des interprètes les plus légendaires.

La société à responsabilité limitée, qui emploie cinq personnes à Pully, travaille avec un réseau de développeurs free-lance d’Europe de l’Est. Outre l’Asie, Tomplay vise une accélération de son business via les écoles de musique, en Suisse et en France dans un premier temps. La start-up ne communique pas son chiffre d’affaires mais affirme tripler chaque année ses revenus. En 2020, elle compte lancer une levée de fonds de l’ordre de 4 à 5 millions de francs.

 

 

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Elisabeth Kim