Il y a dix ans, personne, hormis quelques passionnés, ne savait ce qu’étaient les cryptomonnaies. Il y a cinq ans, elles étaient vues encore comme des bêtes curieuses dont il fallait se méfier. Aujourd’hui, elles sont si bien installées dans le paysage de la finance personnelle que même les grandes banques – longtemps très réticentes – envisagent de les offrir à leurs clients sous forme de produits de placement. Néanmoins, cette nouvelle finance, dite décentralisée – car ne transitant pas nécessairement par des banques commerciales – décourage encore maints épargnants par son système particulier et son vocabulaire paraissant encore abscons à d’aucuns. Pour y voir plus clair, PME répond à 10 questions, parmi les plus courantes, que le novice en cryptomonnaies se pose.

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1. Les cryptomonnaies, qu’est-ce que c’est?

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Les cryptomonnaies sont des monnaies exclusivement digitales, de simples lignes de code. Au contraire de la monnaie classique, comme le franc ou le dollar, dont l’existence est typiquement matérialisée par des pièces de monnaie, des billets de banque, des cartes de débit et de crédit, des applications de paiement par téléphone telles que Twint, Google Pay et Apple Pay, des systèmes de virement bancaire et postal, pour ne mentionner que ces manifestations courantes, leur seule matérialité est une inscription numérique sur un support tel qu’un smartphone ou un ordinateur.

Décentralisation
L’autre différence fondamentale des cryptomonnaies par rapport aux monnaies traditionnelles est leur décentralisation complète. Elles ne sont généralement pas émises par une banque centrale (des exceptions existent, lire ci-dessous). Elles ne sont pas stockées dans des comptes bancaires. Elles ne circulent pas dans le système bancaire, mais directement entre chacun de leurs détenteurs au moyen d’un registre distribué (blockchain).

Trois catégories

• Les unités de compte entièrement indépendantes, créées par des privés, dont la valeur dépend entièrement du marché. Exemples: le bitcoin et l’ether, les deux plus courantes. La valeur totale des monnaies en circulation était de 2820 milliards de dollars le 15 novembre, près de quatre fois le PIB de la Suisse, selon le site internet CoinMarketCap, qui donne des chiffres de référence.

• Les stablecoins (ou «monnaies stables»), monnaies numériques basées sur une monnaie classique, dont elles répliquent le cours. Exemples: l’USD Coin (USDC), émis par Coinbase et basé sur le dollar, ou le DCHF, émis par la banque suisse Sygnum, qui se base sur le franc.

• Enfin, les monnaies digitales de banque centrale (CBDC), qui sont en fait la digitalisation par les banques centrales des monnaies classiques. Il en existe une en francs, dont la circulation est limitée entre la BNS et les banques commerciales. La Banque centrale européenne a lancé l’été dernier une phase d’essai de deux ans et la Fed prépare sa propre version.

 

2. Comment fonctionnent les cryptomonnaies?

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La base du fonctionnement des cryptomonnaies est la technologie dite du registre distribué (distributed ledger technology, DLT), connue aussi sous le nom de chaîne de blocs (blockchain). En résumé, une cryptomonnaie est une ligne de code. Comme l’explique la société MtPelerin sur son site, la blockchain est une base de données répartie sur un vaste réseau d’ordinateurs partout dans le monde, qui se parlent entre eux grâce à un protocole commun.

Blockchain
Ce protocole permet de communiquer les informations concernant les transactions selon une méthode qui exclut pratiquement le risque de piratage. Cette méthode se base sur la constitution de blocs, qui sont autant de regroupements de transactions, lesquels sont convertis en d’autres valeurs selon une fonction mathématique (hash). Chaque fonction génère une empreinte unique. Dès qu’un élément de ces fonctions est changé, le hash est transformé. Chaque transformation est immédiatement communiquée aux autres ordinateurs de la blockchain, qui peuvent la vérifier et la valider.

Wallet
L’accès à cette mécanique est permis par la création de l’équivalent d’un compte en banque, avec adresse et système de protection. Cela passe par la création d’une adresse sur laquelle on n’inscrit pas son nom mais un code. Pour faciliter cette étape, il existe de nombreux programmes, nommés «wallets» (portefeuilles), qui s’installent aussi bien dans un ordinateur qu’un téléphone intelligent.

Clés de cryptage
Ces adresses sont protégées, comme pour nombre de programmes et de sites sensibles, par deux clés de cryptage: une publique et une privée. La clé publique est l’équivalent du numéro de compte: c’est celle qui est transmise au correspondant pour que ce dernier puisse procéder à la transaction (par exemple: déposer de l’argent sur votre compte). Elle doit par conséquent être communiquée à votre correspondant. La clé privée est celle du coffre. Elle doit évidemment demeurer rigoureusement secrète, faute de quoi le coffre, votre compte, risque d’être vidé en quelques clics de souris.

Sécurité
Ce système protège-t-il véritablement les détenteurs de wallets des risques de piratage? Tous les acteurs de la blockchain l’assurent, la clé publique dérive de la clé privée mais l’inverse n’est pratiquement pas possible: les clés privées sont basées sur 256 bits, ce qui fait que, à partir d’une clé publique, le nombre de clés privées est de 2 puissance 256. Pour trouver la bonne, mieux vaut chercher une aiguille dans une énorme botte de foin!

 

3. A quoi servent les cryptomonnaies?

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Une cryptomonnaie est un moyen de paiement comme une monnaie ordinaire, à la différence qu’elle n’est pas émise par une banque centrale mais résulte d’une ligne de code, et qu’elle ne permet pas (encore?) d’acheter son pain à la boulangerie (des exceptions existent, elles sont rares toutefois). Le fait qu’elle circule sur des blockchains ouvertes et non pas dans le système bancaire lui confère deux spécificités: la quasi-instantanéité des transactions et la quasi-gratuité de celles-ci. Lorsqu’un paiement est ordonné, il a lieu dans un laps de temps qui s’échelonne généralement de la milliseconde à quelques minutes, selon la disponibilité des «mineurs», ces serveurs répartis sur la planète, exploités par des privés, dont la tâche est de vérifier les transactions et de réconcilier les données de la blockchain. Le coût d’une transaction se compte en millièmes d’unité de cryptomonnaie, facturés par les «mineurs».

Placement
Les cryptomonnaies servent de moyen de paiement rapide et bon marché, ainsi que de diversification de placements. Comme elles ne sont pas déposées sur un compte en banque, elles ne sont pas rémunérées par le paiement d’un intérêt. Mais elles peuvent servir de réserves disponibles dont la liquidité dépend du type de cryptomonnaie. Le bitcoin et l’ether, les deux cryptomonnaies les plus utilisées, sont évidemment les plus liquides. Les autres peuvent souffrir des mêmes inconvénients que les actifs financiers n’ayant qu’une liquidité moyenne à faible: plus les ordres sont volumineux, plus ils peuvent déstabiliser un marché, faute de liquidité suffisante.

Equivalentes à l’or
Aussi, les cryptomonnaies, à commencer par le bitcoin, sont considérées comme équivalentes à l’or: une réserve de valeur, dont la performance dépend de la fluctuation du cours. Cependant, au-delà des plus courantes, leurs évolutions sont extrêmement fluctuantes. Un placement dans ce genre d’actif relève de la spéculation pure.

 

4. Comment s’en procurer? Quelles sont les meilleures plateformes?

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La première chose à faire est d’installer un portefeuille électronique (wallet) sur son ordinateur ou son téléphone. L’offre est plus qu’abondante. Il s’agit de ne pas prendre la première application gratuite rencontrée sur un moteur de recherche, mais de penser aussi à comment faire en cas d’incident technique. Les solutions locales sont donc les meilleures, rien que pour accéder sans trop de difficultés au service après-vente si nécessaire. Les plus courantes sont celles de Bitcoin Suisse, de Bity ou encore de MtPelerin. Les solutions internationales incluent Jaxx Liberty, Trezor, Coinbase, Kraken… Leur qualité fait l’objet de nombreux classements, qui dépendent du type de wallet, de l’appareil sur lequel le wallet est installé. Le risque de cette solution est d’oublier sa clé privée, qui rend l’accès au wallet rigoureusement impossible. Ou encore d’endommager, voire de perdre (ou de se faire voler) le téléphone ou l’ordinateur dans lequel le wallet est installé.

Plateforme
Il est aussi possible de déposer ses actifs en cryptomonnaies auprès d’une plateforme spécialisée, tout comme on dépose de l’argent à la banque. L’avantage est que le risque de perte, de vol ou d’endommagement est grandement minimisé. Mais il est compensé par le risque que la plateforme soit elle-même dévalisée (comme une banque). Cela s’est évidemment produit à plusieurs reprises, le cas le plus connu ayant été celui du dépositaire MtGox en 2014.

Achat
Il existe deux moyens d’acheter et de vendre des cryptomonnaies. Le premier, le plus facile (mais pas le plus pratique), est d’échanger des billets de banque contre des bitcoins, des ethers ou autres monnaies à un automate. Ces machines, qui ressemblent à des bancomats, se trouvent dans nombre de cafés et d’épiceries. Les distributeurs de billets des CFF permettent aussi d’en acheter. Lorsque l’on glisse un billet de banque dans la machine, celle-ci demande quelle crypto l’on désire (généralement, elles ne vendent que des bitcoins) et, surtout, sur quel wallet la créditer. Et d’afficher un code QR que votre téléphone devra lire grâce au wallet qui y est installé afin de communiquer ses coordonnées à la machine.

L’autre moyen est de recourir à une plateforme de négoce sur internet, comme Bitcoin Suisse, MtPelerin ou Bity. Et pour cela, il faut ouvrir un compte.

 

5. Comment ouvrir un compte en cryptomonnaie?

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La procédure ressemble beaucoup à celle d’une banque ordinaire, à une différence notable: tout se passe par internet (à noter que certaines banques ordinaires aussi procèdent sur la Toile). Après avoir rempli un premier questionnaire, la plateforme demande la remise de certains documents destinés à prouver l’identité et le domicile du demandeur: copie de la carte d’identité ou du passeport, photo prise via webcam, preuve de domicile. Les plateformes suisses sont soumises à la législation sur le blanchiment d’argent et ont donc l’obligation de connaître leurs clients. En revanche, il n’est pas certain que ce souci soit partagé par certaines plateformes enregistrées dans des pays moins regardants en la matière.

Banques
Les banques n’encouragent pas leurs clients à investir dans les cryptomonnaies: au contraire, elles ne cessent d’en évoquer les risques! Certaines d’entre elles, néanmoins, le permettent, en particulier celles qui se spécialisent dans l’offre de négoce de titres financiers sur internet: Swissquote, IG, Saxo ou encore Seba. Les démarches pour ouvrir un compte chez elles sont exactement les mêmes que pour les banques classiques (carte d’identité ou passeport, photo, preuve de domicile, etc.).

Compte
L’ultime étape consiste à alimenter le compte. Pour les banques classiques, pas de problème: il suffit de faire un virement. Pour les plateformes de négoce comme Bity ou MtPelerin, c’est un lien vers un compte bancaire existant qu’il faut donner: ces plateformes n’hébergent pas de fonds elles-mêmes. Elles convertissent les fonds que le client leur a versés dans la cryptomonnaie qu’il a choisie. Pour les opérations inverses (vente de crypto et conversion en monnaie classique comme des francs ou des euros), elles reversent le résultat de la transaction sur le compte d’origine. L’opération est automatique.

 

6. Que peut-on acheter?

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La première transaction de l’histoire effectuée avec une cryptomonnaie était l’acquisition, le 22 mai 2010, d’une pizza contre 10 000 bitcoins. Au cours actuel, cela porterait le prix de la tomate--mozzarella à quelque 550 millions de francs! Si le bitcoin est encore loin d’être un mode de paiement alternatif pour faire ses courses ou aller chez le coiffeur, dans certains pays où le système financier s’effondre, comme le Venezuela, certains pays africains ou l’Argentine, les cryptomonnaies sont vues comme une alternative crédible. Le président salvadorien, Nayib Bukele, a même fait récemment du bitcoin une monnaie officielle de son pays, parallèlement au dollar américain. Mais la population ne se montre pas convaincue et continue de privilégier massivement le billet vert.

Créativité financière

En revanche, la créativité financière s’est saisie de ce domaine avec d’autant plus de motivation qu’il est resté longtemps libre de toute réglementation. L’absence d’intérêt, jusqu’à ces toutes dernières années, d’intervention systématique des autorités de régulation, comme la Finma en Suisse, a évidemment permis à toutes sortes d’escroqueries de se produire, inévitablement. Mais elle a surtout facilité la création de nouveaux actifs financiers jusqu’alors inconnus.

Token
Les premiers et les plus courants sont les tokens (jetons). Ils peuvent être les équivalents des actions et représenter, par conséquent, une part de propriété dans une entreprise. Ils peuvent aussi être les équivalents d’une obligation, et donc un titre de dette. Ou encore l’expression d’une commande d’un produit ou d’un service qui n’a pas encore été honoré (utility token). Ces dernières années sont apparus encore les non-fungible tokens (NFT) ou «jeton non fongibles». Ces derniers sont des créatures uniques reflétant un objet particulier et négociables en cryptomonnaies, particulièrement en ethers. Ils sont surtout utilisés comme œuvres d’art numériques ou éléments de jeux vidéo, notamment.

Cryptoactif
Deux catégories de cryptoactifs sont en train d’apparaître: les stablecoins et les monnaies digitales. Les premiers sont des cryptomonnaies basées sur des monnaies existantes comme le dollar ou le franc suisse. Certaines sont déjà en circulation, comme le DCHF, au taux d’un pour un. Les secondes doivent être émises directement par les banques centrales afin de faire circuler les monnaies classiques sur la blockchain. Elles en sont, au mieux, au stade d’essai, et donc inaccessibles à l’investisseur individuel.

 

7. Quels sont les risques?

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Le risque le plus évident est celui du spéculateur: plus que la moyenne des actifs négociables, les cryptoactifs connaissent de fortes variations de cours – même le bitcoin, le mieux établi de tous, peut connaître des variations de plus ou moins 10% dans une seule journée – qui peuvent évidemment être considérablement amplifiées pour les dérivés. Les avertissements valables pour les titres libellés en monnaies traditionnelles sont évidemment valables pour ceux exprimés en cryptomonnaies, avec quelques dimensions supplémentaires: la volatilité des titres est accrue du fait de celle des cours des cryptomonnaies dans lesquels ces produits financiers sont investis.

Escroquerie
Une attention toute particulière doit être apportée aux cryptomonnaies et aux cryptoactifs (jetons, jetons non fongibles, fonds de toutes les natures) peu liquides. Leurs cours peuvent varier très fortement. Ils peuvent être difficiles à négocier, tout simplement faute de contrepartie, surtout si les ordres d’achat et de vente sont importants. Les jetons et leurs dérivés peuvent avoir été émis – et donc garantis – par une entreprise qui a disparu entre-temps pour cause de faillite, ou dont la situation suscite des inquiétudes telles que ses émissions perdent toute valeur. Il peut aussi s’agir de simples escroqueries. Les titres pouvant être émis de n’importe quel lieu de la planète connecté à internet, les possibilités de recouvrement en cas de problèmes peuvent être extrêmement ardues à mettre en œuvre, voire nulles.

Risque
Au-delà du risque de perdre tout ou partie de ses placements s’ajoute le risque inhérent à la technologie. Les cryptomonnaies peuvent être déposées soit dans un téléphone ou un ordinateur, soit auprès d’une plateforme de négoce ou une banque spécialisée. Dans le premier cas, le risque le plus important est la perte, le dommage irréparable ou le vol de l’appareil dans lequel sont déposés les cryptoactifs. A quoi s’ajoute l’oubli du code d’accès, la fameuse clé privée, laquelle est pour ainsi dire inviolable. Dans le second cas, le risque est plus assimilable à celui d’une banque classique exposée aux attaques des voleurs. Sauf que ces derniers deviennent des cybercriminels.

 

8. Comment surveiller l’évolution de ses avoirs?

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Face à un univers aussi varié et fortement volatil, des instruments de surveillance ont été développés, toujours sur le web. Le premier et le plus évident est fourni par les banques et les plateformes spécialisées, qui permettent à leurs déposants de suivre l’évolution de leurs avoirs en temps réel. L’avantage est de pouvoir intervenir immédiatement sur une position, aussi bien à l’achat qu’à la vente. L’inconvénient est que l’univers est réduit aux offres de la banque.

Sites spécialisés
Pour avoir une vision plus large, les sites internet spécialisés sont la meilleure solution. L’un des plus anciens et mieux connus est CoinMarketCap, qui livre une image exhaustive des cours des devises et des jetons. Des sites de négoce internationaux existent, comme Coinbase. Enfin, de nombreux sites internet spécialisés dans le suivi des portefeuilles et de l’évolution des marchés parsèment la Toile. Citons-en quelques-uns: CoinStats, Blockfolio, Kubera, Coin Market Manager, Delta, Lunch Money… Des sites spécialisés comme Benzinga en livrent des descriptions et les classent en fonction de la qualité de leurs fonctionnalités.

Service clients
Ces sites de suivi sont bien pratiques si l’on négocie plusieurs types d’actifs, si l’on cherche à saisir de nouvelles opportunités dans des devises ou des titres inattendus, etc. Attention néanmoins à l’accès au service clients en cas de difficultés ou de problèmes et à la garantie de la bonne exécution des ordres qu’ils offrent si l’on passe par leur intermédiaire pour procéder à des transactions. Il convient aussi de prêter attention leur domicile car, selon la juridiction dans laquelle ils sont basés, la protection du consommateur ou du client n’est pas la même.

 

9. Comment revendre ses actifs?

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L’opération se fait aussi simplement que l’achat: par une plateforme de négoce comme Bity, MtPelerin, Swissquote, Seba, une plateforme étrangère, etc. Le détenteur d’un compte actif pourra procéder exactement comme pour une transaction bancaire sur internet: en allant sur la plateforme, en s’annonçant (avec son identifiant, son mot de passe et la troisième clé, dont la nature dépend de sa banque ou de sa plateforme), puis en donnant l’ordre de vente. Pour les fonds, les certificats, les dérivés et les autres produits élaborés par les banques, il convient naturellement de se rendre sur la plateforme de négoce de la banque en question et de procéder selon les instructions.

Liquidité
L’opération peut prendre quelques secondes comme quelques minutes, en fonction de la liquidité (ou de l’encombrement) du marché. Le négoce de cryptoactifs fonctionnant comme une bourse décentralisée, le système doit trouver la ou les contreparties et les mettre en relation avec le vendeur, ce qui peut ne pas se faire dans la seconde. Pour les devises et les titres les plus liquides, cette opération est plus rapide que pour les titres peu liquides, ou pour lesquels il n’existe pas de «market maker» (par exemple une banque pour les produits financiers).

Les avoirs convertis de cryptoactifs en monnaies traditionnelles sont crédités sur le compte en banque si l’opération se fait par une plateforme bancaire. Et si l’opération se déroule via une plateforme de négoce, l’avoir est immédiatement reversé sur le compte en banque qui y est relié.

 

10. Quels sont les coûts?

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On l’a dit, l’un des avantages concurrentiels de la blockchain par rapport au système des paiements bancaires est la modicité des coûts transactionnels. Cela ne veut pas dire qu’ils sont gratuits pour autant. Leurs coûts sont fixés par les mineurs, ces fermes d’ordinateurs qui assurent la fluidité du système en validant chaque bloc de transaction. Ces mineurs prélèvent leur pourcentage en fonction de la demande. Plus celle-ci est élevée, plus les commissions de transaction le sont aussi. L’inverse est également vrai. Ainsi, le coût moyen d’une transaction en ethers oscillait entre 4 et 6 dollars (indépendamment de la taille de la transaction) ces deux derniers mois. Mais elle a plongé à moins de 2 dollars et a dépassé 11 dollars lors de creux ou de pics de transactions.

Commission
Le bitcoin étant plus liquide, la concurrence entre mineurs est beaucoup plus forte, ce qui amoindrit les variations de coûts transactionnels. En moyenne, une transaction coûte entre 2 et 3 dollars depuis la mi-juillet, selon des statistiques publiées sur le site Blockchain.com. A ces coûts inhérents au système de paiement, les plateformes ajoutent leurs propres commissions selon des tarifs qui ressemblent beaucoup aux plateformes de négoce des banques traditionnelles.


Lexique

  • Cryptomonnaie Monnaie virtuelle qui n’existe que numériquement et qui s’appuie sur la cryptographie pour sa sécurité. Elle utilise un système décentralisé et n’est émise par aucune autorité centrale.
  • Blockchain Registre de données utilisé comme livre de comptes pour des cryptomonnaies. Elle diffère d’une base de données traditionnelle par le fait qu’elle est répliquée et immuable.
  • Clé (key) En cryptographie, une clé est une information utilisée par un algorithme de cryptographie pour transformer un texte clair (texte non chiffré) en cryptogramme (texte chiffré) et inversement.
  • ICO (Initial Coin Offering) Moyen non réglementé pour une société de cryptomonnaies de lever des fonds. Cette méthode fonctionne via l’émission d’actifs numériques échangeables contre des cryptomonnaies.
  • Minage Activité consistant, pour le mineur, à mettre à disposition d’une blockchain la puissance de calcul informatique
    de son ordinateur à une personne physique ou à une entité spécifique via son adresse IP.

>> Plus sur: cdbf.ch/lexique

 

YG
Yves Genier