La gestion d’un portefeuille d’actifs est-elle un long fleuve tranquille? Non!
Les valorisations connaissent des soubresauts constants, à l’image des courbes sismographiques. Les variations sont mesurées en nanosecondes, en jours ou en années cumulées. Elles reflètent les points d’équilibre entre offre et demande sur le marché boursier hautement automatisé et efficient.

Si les fluctuations à très court terme ne sont pas significatives, les performances cumulatives sur trois ou cinq ans renseignent utilement sur la performance boursière nette. Toutes les classes d’actifs peuvent subir de forts tremblements sur le court terme, y compris les plus défensives. En revanche, sur le long terme, les actifs ayant une valeur économique sous-jacente robuste se montrent beaucoup plus constructifs.

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La performance des portefeuilles reflète-t-elle vraiment la valeur économique des sous-jacents? 
Non. Pas dans l’immédiat, la performance correspondant à une image prise à une date définie. Le marché boursier prend en compte de nombreuses influences: les informations économiques et factuelles sur l’actif considéré, mais aussi, les sentiments des investisseurs (finance comportementale), les rumeurs et les anticipations à plus ou moins long terme.

L’expression «exagérations boursières», par exemple, traduit ces périodes de surévaluation de certains actifs basées sur des attentes ou des convictions, mais pas encore par des faits comptables, ou, à l’inverse, une sous-évaluation d’un bilan économique plutôt bon mais pas encore accepté dans l’esprit des faiseurs de tendance. Sur des périodes longues, toutefois, la valorisation boursière tendra à se rapprocher de la valeur économique intrinsèque.

Faut-il déplacer son regard des écrans boursiers vers une analyse primaire des actifs?
Oui. Investir dans l’économie, ses entreprises, ses institutions, ses infrastructures permet de s’enraciner sur des actifs résistants. Bien sûr, ce segment de titres, représentant «l’économie réelle», connaîtra lui aussi des fluctuations parallèles à la totalité du marché et de ses indices. Mais elles seront souvent de moindre ampleur.

En règle générale, ce type de portefeuille améliore sa performance relative dans les périodes de baisses généralisées et des corrections haussières subséquentes. Il est construit en sélectionnant chaque titre individuellement sur la base d’une analyse approfondie de crédit, comme le font les banques ou les sociétés d’investissement. Il s’agit d’un processus complexe, qui nécessite une réunion de compétences économiques, financières et de durabilité. Il correspond à la véritable gestion active, aux antipodes de la gestion passive, qui se contente de répliquer des indices boursiers sans analyse critique.

Les classes d’actifs les plus résistantes sont-elles facilement identifiables?
Oui. Si l’on adopte une attitude fondamentalement critique et sélective: le portefeuille «zero based», c’est-à-dire l’idée de partir de zéro et de ne butiner que la quintessence des actifs les plus solides et performants. On éliminera d’entrée les métaux précieux, l’or par exemple (absence de revenus, irrationalité des cours), les matières premières (idem), les cryptomonnaies privées (risques de blanchiment et fraude), la détention immobilière longue (corrélation inverse aux taux d’intérêt), la private debt (insuffisamment rémunérée par rapport au risque) ou encore les hedge funds et autres produits structurés (faible résistance aux changements d’orientation de l’économie).

Il ne restera alors que de l’obligataire de très grande qualité (en situation de normalité de taux) et, surtout, les actions d’entreprises cotées ou non (private equity). Un choix dynamique et bien diversifié, avec une perspective mondiale, des meilleures compagnies, assurera à terme un rapport risque/rendement des plus favorables et contribuera aussi au développement de la société future plus qu’à un gain de court terme.