«Nous amenons de l’huile dans les rouages», résume Maxime Laisné, responsable des finances et de l’administration du multi-family office lausannois Helarb. Fondée en 1982, cette société a accompagné à ce jour 25 entreprises européennes confrontées à un problème de succession, dont une majorité de PME romandes actives dans le secteur industriel.
 
Derrière cette structure employant quatre personnes à Lausanne, on trouve sept familles basées en Suisse et au Moyen-Orient. Au total, elle dispose d’une masse sous gestion d’environ 100 millions de francs. Son activité principale consiste à identifier des entreprises à la recherche d’un repreneur, ayant une valeur comprise entre 5 et 30 millions de francs, à en devenir actionnaire majoritaire, puis à les accompagner pour en développer les affaires, avant de passer le témoin.
 
Cette période de transition peut être plus ou moins longue. A titre d’exemple, la société a vendu l’année dernière l’entreprise neuchâteloise Fehr et Cie, active dans la fabrication de cadrans, détenue depuis près de 30 ans. Helarb a également cédé sa participation dans Le Temps Manufactures, basée à Fleurier, active dans la fabrication de composants horlogers complexes et mouvements. Durant la période de l’investissement, son chiffre d’affaires est passé de 8 à 20 millions de francs, grâce notamment à la construction d’un second site de production.

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Spécialisation dans l'horlogerie

Un entrepreneur qui cherche à transmettre sa société dispose de différents choix. Il peut la transmettre à un membre de sa famille (une tendance à la baisse), la vendre - faute de mieux - à un concurrent, un client ou un fournisseur, ou alors à son management. «Cette dernière option implique une part de risque pour l’entrepreneur, indique Fabrice Bober, responsable des investissements. En effet, les managers ne possèdent en général pas les fonds nécessaires, d’où l’intérêt pour eux de se tourner vers une structure comme la nôtre.»
 
Au fil des ans, Helarb s’est notamment spécialisée dans le secteur horloger. L’année passée, le multi-family office a vendu quatre sociétés romandes actives dans la sous-traitance horlogère: Monyco, Fehr et Cie et Décotech, basées à La Chaux-de-Fonds et Le Temps Manufactures, à Fleurier. A l’avenir, elle vise un rythme d’environ une ou deux acquisitions par année dans tout type de secteur.
 
Et ce n’est pas le choix qui va manquer. Selon les estimations du cabinet Dun & Bradstreet, plus d’une PME sur six cherche actuellement un repreneur en Suisse, soit environ 90 000 entreprises. Près de 15% des sociétés helvétiques comptant jusqu'à 49 employés sont concernées par des problèmes de succession, contre 8% des entreprises de 50 à 249 collaborateurs.

William Türler
William Türler