Se détendre en voiture en lisant le journal ou en écrivant un e-mail pendant que le véhicule se fraie un chemin à travers la circulation est encore un rêve. Mais les constructeurs automobiles et de nombreuses start-up travaillent d’arrache-pied pour que ce rêve se concrétise un jour. Si atteindre la conduite autonome reste l’objectif, les chercheurs estiment que ce n’est qu’à partir de 2040 environ que des voitures équipées d’un tel système seront commercialisées.
Il faut dire que la conduite autonome nécessite le traitement d’une énorme quantité de données en quelques fractions de seconde. Grâce à des ordinateurs puissants et à l’intelligence artificielle, les capacités de calcul nécessaires peuvent être développées dans la voiture. Lorsque cette technologie sera pleinement développée, le nombre d’accidents pourrait diminuer considérablement car la technologie est capable de réagir de manière plus rapide et plus anticipative que le conducteur humain.
Qui en assume la responsabilité?
Parmi les principaux problèmes à résoudre en matière de conduite autonome figure l’épineuse question des conséquences juridiques en cas de dysfonctionnement du système ou du conducteur. Qui est responsable si l’IA d’une voiture autonome prend une décision qui entraîne un accident? La Commission européenne est actuellement en train de moderniser les règles européennes en matière de responsabilité pour les produits défectueux. Il en va de même pour les règles de responsabilité pour l’IA, qui doivent également être adaptées aux derniers développements de la conduite autonome. Avec ces nouvelles réglementations, la Commission européenne souhaite établir un équilibre entre la protection des consommateurs et la promotion de l’innovation.
La conduite automatisée de niveau 3 jusqu’à 120 km/h maximum représente un défi de taille pour le contrôle du véhicule. Elle nécessite une combinaison de caméras, de capteurs radars et lidars, c’est-à-dire des capteurs à faisceau pour mesurer les distances. Les capteurs lidars scannent l’environnement à l’aide de faisceaux lasers et garantissent une meilleure précision dans la détection des objets, car la résolution du radar ne suffit pas à elle seule pour obtenir une image précise de l’environnement du véhicule. La vitesse de conduite devient le critère le plus important pour la collecte de toutes les données relatives à la voiture. Le développement de capteurs ultrasensibles occupe actuellement les constructeurs et les équipementiers automobiles ainsi que les entreprises informatiques.
Les premiers véhicules autonomes sont déjà en circulation
Les premiers véhicules autonomes circulent déjà en Suisse. Les produits livrés par la société Planzer Transport à la gare de marchandises de Berne sont acheminés vers le centre-ville par un véhicule autonome Loxo (avec un chauffeur à bord pour le moment). Sur le dernier kilomètre, les marchandises sont ensuite transportées jusqu’au destinataire par un vélo-cargo. Planzer estime que les véhicules Loxo sans chauffeur, en test pour le moment, seront prêts à circuler d’ici à la fin de cette année. Dans la ville de Schaffhouse, un bus autonome a parcouru environ 8000 km dans le cadre d’un essai de transport urbain de passagers. Les représentants de l’association Swiss Transit Lab, qui a supervisé ce projet, font état d’un taux de fiabilité de 98%. La ligne de bus empruntée a été modifiée et un bus normal circule de nouveau. Dans le Furttal zurichois, un projet pilote de conduite automatisée dans les transports publics sera testé à partir de l’été 2025 sous la direction de Swiss Transit Lab.
0. Non automatisé
Le véhicule est uniquement équipé de systèmes d’avertissement. Le conducteur ou la conductrice conduit le véhicule de manière autonome.
1. Assisté
Le système prend en charge soit le guidage longitudinal (régulateur de vitesse) soit le guidage transversal (assistant de trajectoire) du véhicule, tandis que le conducteur ou la conductrice prend en charge l’autre. Le système doit cependant être surveillé en permanence afin de pouvoir reprendre le contrôle total à tout moment.
2. Semi-automatique
Le système peut prendre en charge le guidage latéral et longitudinal du véhicule pendant un certain temps ou dans des situations particulières telles que le dépassement sur autoroute. Le système doit toutefois être surveillé en permanence afin de pouvoir reprendre le contrôle total à tout moment.
3. Automatisation conditionnelle
Comme au niveau 2, le véhicule prend en charge durant un certain temps ou dans des situations spécifiques le guidage latéral et longitudinal du véhicule. Une surveillance permanente du système n’est cependant plus nécessaire. Le conducteur ou la conductrice doit néanmoins être en mesure, à la demande du système, de reprendre le contrôle du véhicule avec un laps de temps suffisant dans certaines situations spécifiques.
4. Hautement automatisé
A ce niveau, le véhicule peut, dans un cas d’utilisation défini comme la conduite sur autoroute, gérer automatiquement toutes les situations. Le conducteur ou la conductrice doit être invité(e) à reprendre le contrôle de la conduite. S’il ou elle ne le fait pas, le véhicule doit adopter un état de risque minimal (par exemple en se déplaçant sur la bande d’arrêt d’urgence d’une autoroute).
5. Entièrement automatisé
A ce niveau, du départ à l’arrivée, plus besoin de conducteur. Le système prend en charge l’intégralité de la conduite, c’est-à-dire sur tous les types de routes, à toutes les vitesses et dans toutes les conditions. Ces véhicules n’ont besoin ni de volant, ni de pédale d’accélérateur ou de frein.