«A 12 ans, je proposais déjà des séances privées de cinéma dans la grange familiale à La Chaux-de-Fonds. Il y avait une dizaine de places et je demandais 9 francs. Cela a vite pris. Plus tard, à côté de mes études, je réparais des téléphones et développais des sites web. J’ai toujours eu la fibre entrepreneuriale.
Au gymnase, avec Xavier et Jérémy, nous avons lancé Pindex, une application pour des visites guidées interactives. Notre premier client a été la ville de Saint-Imier. Lorsque nous avons présenté notre budget, les autorités ont souri et dit que nous pouvions multiplier notre offre par cinq. Nous avons débuté ainsi et d’autres villes ont suivi dans le canton de Neuchâtel et en Valais. Le problème avec les villes est que ça prend des années pour un retour positif.
Arrivé à l’EPFL avec Xavier, juste avant le covid, je voulais créer quelque chose de différent, avec les mêmes potes. L’idée restait de faire connaître une région. Mais comment? Nous avons questionné nos amis, d’anciens clients et des coachs de l’EPFL. Une idée a émergé: rassembler sur une seule plateforme les blogueurs de voyages. En très peu de temps, nous avons réuni 100 créateurs de contenu. Nous avons alors fondé Fleeps en plein covid et recherché des financements. Apolo, l’incubateur de QoQa, et deux investisseurs nous soutenaient. Fleeps a rassemblé 400 000 francs et des experts pointus, dont un ayant travaillé avec Expedia, la plateforme de voyages. C’était incroyable!
Mais le vent a tourné. Nous nous sommes laissé influencer pour repartir vers une étude de marché. Nous avons perdu trop de temps. Et même si nous avions des dizaines de milliers de visiteurs sur notre site et beaucoup de contenu, nous n’arrivions pas à le monétiser. Fin 2024, nous étions à court de cash. Faire une nouvelle levée de fonds n’était pas justifié car la traction du marché était insuffisante. Nous avons parlé à nos investisseurs et décidé d’arrêter l’aventure cette année, sans conflit. A mon sens, nous avons levé de l’argent trop tôt.
Parallèlement, j’avais envoyé au BCN Boost 2025 un projet qui me tient à cœur. Je suis un fan de vélo, c’est pour moi l’avenir de la mobilité. En augmentant le nombre de voies sur les autoroutes, on ne fait qu’augmenter le trafic automobile. J’ai eu deux jours pour déposer mon idée d’abonnements d’e-bikes à moins de 100 francs par mois. J’ai passé les étapes et remporté les 10 000 francs du BCN Boost. Un financement de l’ATE ainsi qu’un soutien du canton de Neuchâtel et d’un investisseur privé m’ont permis de rassembler près de 200 000 francs. J’ai fondé Torks, commandé 50 vélos et développé la plateforme. Tout est automatisé: l’envoi des clés, le changement de vélo s’il est volé ou endommagé. En six semaines, j’ai vendu tous les abonnements, y compris pendant l’hiver. Aujourd’hui, Torks a une liste d’attente. J’ai dû faire la certification européenne CE en cours de route et les vélos sont arrivés de Chine malgré un accident de train. Cela a été l’ascenseur émotionnel jusqu’à la livraison. A présent, tout roule et je finalise une levée de fonds pour commander d’autres vélos au plus vite.»
1997
Naissance à La Chaux-de-Fonds, il étudiera l’informatique et le management à l’EPFL.
2025
Fondation de Torks avec 50 e-bikes sur abonnement.