Après avoir enchaîné les records fin 2020 et en début d'année, le bitcoin semble avoir perdu un peu de son éclat: entre décembre et avril, la cryptomonnaie enchaînait les plus hauts historiques, passant de moins de 20'000 dollars (18'320 francs) à plus de 60'000 dollars.

Une performance survoltée, alimentée par l'intérêt de grands noms des nouvelles technologies et de la finance, qui se tenaient jusqu'alors éloignés de cette technologie qui n'existe que depuis 2008.

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Mais depuis, et malgré un nouveau record en octobre, le bitcoin enchaîne ses envolées avec des plongeons tout aussi spectaculaires, et évoluait fin décembre à moins de 50'000 dollars.

"La performance des prix, agitée et sans direction, qui pourrait se traduire par une nouvelle baisse à court terme, rend le marché très incertain", admet Loukas Lagoudis, du fonds d'investissement en cryptomonnaies ARK36.

Mais "nous nous attendons à ce que l'adoption des actifs numériques par les investisseurs institutionnels et leur intégration dans le système financier traditionnel poussent encore le marché des cryptos l'année prochaine", veut-il croire.

Le régulateur guette

C'est en effet ce qui a dopé le prix du bitcoin depuis fin 2020: les annonces liées aux cryptomonnaies se sont multipliées au fil des mois, des grands noms de la finance traditionnelle à ceux des nouvelles technologies.

Si l'adoption du bitcoin comme monnaie officielle par le Salvador a marqué les esprits, les investisseurs, eux, se sont focalisés sur l'appétit de Wall Street pour la cryptomonnaie.

Le plus haut du bitcoin au mois d'avril a coïncidé avec l'introduction en Bourse de la plateforme d'échanges et d'achats de cryptomonnaie Coinbase, et le record d'octobre avec l'approbation par le régulateur de produits indiciels liés au bitcoin.

Dans les deux cas, les amateurs de cryptomonnaies approuvent ce qu'ils considèrent comme des signes que le marché s'assagit.

Le risque d'une action du régulateur pèse en effet sur la cryptomonnaie, créée dans le sillage de la crise financière pour ne pas dépendre des banques centrales - et dont la consommation d'électricité très élevée est souvent critiquée.

En Chine, l'État a interdit les transactions en cryptomonnaies fin septembre, et les régulateurs en Europe et aux Etats-Unis se penchent de plus en plus sur ce réseau décentralisé, très difficile à encadrer.

"Il n'y a jamais de certitude en ce qui concerne la crypto, et encore moins la régulation. Mais une chose est certaine, les voix qui appellent à plus de régulation des cryptomonnaies vont être de plus en plus fortes", prévient Huong Hauduc, de la plateforme d'échange Bequant.

Dominance moins marquée

Pour l'instant, les critiques du bitcoin n'empêchent pas certains des hommes les plus riches du monde de s'y intéresser.

Le patron de Tesla Elon Musk a régulièrement fait bouger le marché, notamment en annonçant avoir investi une partie de la trésorerie de son groupe en bitcoin.

Plus radical, Jack Dorsey a quitté la direction de Twitter pour se focaliser sur sa société de paiement numérique, Square, qu'il a renommé Block et où il compte développer ses activités liées aux cryptomonnaies.

Mais le bitcoin risque également la concurrence d'autres cryptomonnaies.

Selon le site spécialisé CoinGecko, qui recense plus de 12'000 cryptomonnaies, ce marché représente 2.360 milliards de dollars, dont plus de 900 milliards pour le bitcoin uniquement.

Sa part a diminué au fil de l'année, et alors que le numéro 2, l'ethereum, s'apprête à tenter de faire évoluer son modèle, certains se demandent si la décentralisation qui rend virtuellement impossible l'évolution du bitcoin ne causera pas sa perte.

"La réticence du bitcoin à changer son modèle est, selon nous, une des caractéristiques qui la rend stable et cohérente, ce qui est nécessaire pour une réelle monnaie mondiale", répond cependant Frank Downing, analyste chez ARK.