Les recettes du commerce de détail devraient essuyer un repli de 5,5% sur le segment alimentaire et de 2,8% pour celui non alimentaire, ressort-il des données recueillies par Credit Suisse et le cabinet de conseil Fuhrer & Hotz, compilées dans l'étude Retail Outlook publiée mercredi.

Il y aura toutefois d'importantes disparités sectorielles, dans la mesure où certains effets de saturation se feront sentir, pour les segments du mobilier et du bricolage par exemple, qui avaient profité de la pandémie. L'habillement devrait pour sa part reprendre des couleurs.

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Les achats en ligne devraient de leur côté continuer de gagner en importance, et leur poids continuer à croître par rapport aux ventes des magasins physiques.

"L'embellie sur le marché du travail devrait soutenir le commerce de détail cette année, de même que l'augmentation des salaires nominaux, qui seront toutefois contrebalancés par la hausse de l'inflation. "Le solde migratoire, attendu à 60'000 personnes, devrait également être favorable au commerce de détail", explique en téléconférence Sara Carnazzi Weber, économiste chez Credit Suisse.

Si les journées promotionnelles sont connues par la majorité des consommateurs, en particulier le Black Friday, les auteurs de l'étude constatent que ce n'est qu'une minorité qui y participe. Ces évènements génèrent en effet des contestations, étant jugés coupables d'encourager la surconsommation.

Doutes sur la pertinence économique du Black Friday

Du côté des détaillants, plus de la moitié propose des rabais au cours du Black Friday, Cyber Monday ou autre, motivés par la perspective d'augmenter la fréquentation, les ventes ou les marges. Dans le cas de la journée promotionnelle la plus connue, le Black Friday, ils sont plus de 60% dans le commerce stationnaire et plus de 80% pour les boutiques en ligne à y participer, contre moins de 20% dans le segment alimentaire.

Mais certains commerçants s'interrogent sur le bien-fondé de leur existence et redoutent la possible cannibalisation avec les ventes de Noël, notent les auteurs du rapport. "D'après nos estimations, la part des détaillants ayant participé à ces évènements en 2021 est en baisse par rapport à 2020", souligne Mme Carnazzi Weber. Selon un sondage de la Swiss Retail Federation, la majorité des consommateurs disent en effet acheter des produits qu'ils auraient achetés de toute manière.

Le chiffre d'affaires additionnel visé avec ces journées promotionnelles est quant à lui plus élevé pour les boutiques en ligne que pour les points de vente physique. Dans l'e-commerce suisse, le chiffre d'affaires du Black Friday 2021 a avoisiné 130 millions, alors qu'une journée moyenne génère des ventes d'environ 30 millions, d'après les estimations de Credit Suisse.