Le nouveau tracé souterrain de 1,7 km et 10 mètres de circonférence, sous l'avenue d'Echallens à l'entrée du centre-ville, fera gagner deux minutes de temps de parcours, permettant de fiabiliser l'horaire et de préserver des capacités pour encore améliorer l'offre à l'avenir, a déclaré jeudi la présidente du gouvernement vaudois Nuria Gorrite, lors d'une conférence de presse organisée dans le tunnel pour l'annonce de la mise en service dès le 15 mai.
Avec une cadence à 15 minutes et des convois toujours plus longs, il n'était plus possible que le Lausanne-Echallens-Bercher (LEB) circule sur cette avenue très fréquentée. La cohabitation avec le trafic automobile, les cyclistes et les piétons devenait toujours plus dangereuse. La cadence passera à dix minutes à l'horizon 2035.
"Plus sécure"
Sous la grande avenue du centre-ouest de la capitale vaudoise, cette liaison souterraine permettra une circulation des trains en double voie. La galerie relie Prilly à Lausanne, assurant une liaison plus "sécure, robuste et moderne" pour le LEB, notamment entre les gares d'Union-Prilly et de Lausanne-Flon. En surface, elle rendra le trafic automobile et la mobilité douce également plus sûrs.
Avec quelque trois millions de clients annuels de la ligne, "c'est la ligne ferroviaire la plus fréquentée du canton derrière les lignes CFF", a rappelé Mme Gorrite. Elle a aussi souligné que c'était "un immense soulagement pour les cheminots qui n'auront plus à craindre des collisions sur l'avenue d'Echallens".
Directeur du projet du tunnel du Leb, Samuel Barbou a donné quelques chiffres à la mesure de ce gros chantier de cinq ans. Quelque 500 hommes et femmes ont participé aux travaux, le tunnel a été percé à raison de trois mètres par jour et quelque 350'000 tonnes de matériaux ont été excavés au total, soit l'équivalent de sept fois le poids de la cathédrale de Lausanne.
Nombreuses difficultés
Mme Gorrite a rendu hommage aux hommes et femmes de ce chantier relevant de l'exploit technique et humain même au 21e siècle. "Ils ont tout donné". Elle a aussi donné des nouvelles très rassurantes de cinq ouvriers blessés la semaine passée.
Depuis le lancement des travaux en 2017, les équipes ont fait face à des aléas conséquents, n'ont pas caché jeudi les responsables. Dans le parc de la Brouette, la découverte d'un nombre important de tombes du 19e siècle a retardé le démarrage du creusement du puits d'accès.
La géologie du sous-sol était complexe, la roche plus dure qu'attendue, à laquelle se sont ajoutées des émanations de soufre inattendues. La pandémie du coronavirus a également compliqué l'avancement des travaux. "Nous avons pu garder le cap malgré les tempêtes répétitives", s'est félicitée Mme Gorrite.
Important surcoût
Toutes ces difficultés vont toutefois engendrer un surcoût à l'enveloppe initiale de 140 millions de francs, a annoncé Mme Gorrite, interrogée sur le sujet par les médias. La présidente du Conseil d'Etat l'a évalué à environ 30 millions de francs.
Le projet du tunnel du LEB est porté par le Canton de Vaud et les travaux sont pilotés par les Transports publics de la région lausannoise (tl) sur mandat de la compagnie du LEB. Le financement est assuré par le Canton et la Confédération, reconnaissant le caractère primordial de rendre plus performante l'infrastructure ferroviaire d'un train qui relie le Gros-de-Vaud au centre lausannois depuis près de 150 ans.
L'inauguration officielle aura lieu le samedi 14 mai avec une journée ouverte au public qui pourra utiliser en primeur la ligne et le tunnel. La mise en service commerciale aura lieu le lendemain.
A noter qu'un projet de revalorisation de l'espace public sur l'avenue d'Echallens est prévu de façon progressive entre 2022 et 2027. Il conciliera de façon équilibrée des fonctions d'axe de mobilité, de lieu de vie et de centralité de quartier.