Les forces russes se retirent de villes-clés situées près de la capitale et de Tcherniguiv, dans le nord de l'Ukraine. Elles se redéploient plutôt vers l'Est et le Sud dans le but de "garder le contrôle" des territoires qu'elles y occupent déjà, a confirmé l'Ukraine.

Plus d'un mois après le lancement de l'invasion russe, les localités d'"Irpin, Boutcha, Gostomel et toute la région de Kiev ont été libérées de l'envahisseur", a affirmé samedi la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar.

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Mais les Russes, en se repliant "d'eux-mêmes" ou après des combats, laissent derrière eux "un désastre total et de nombreux dangers", a dénoncé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, sur Facebook. "Les bombardements peuvent se poursuivre", a-t-il mis en garde, accusant aussi les militaires russes de "miner les territoires qu'ils quittent, des maisons, des munitions et même des cadavres".

"Mains attachées"

A Boutcha, une ville proche de Kiev, les corps d'une vingtaine d'hommes, dont l'un présente une large blessure à la tête, gisent dans une rue, éparpillés sur plusieurs centaines de mètres, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Toutes ces personnes ont été abattues, tuées d'une balle à l'arrière de la tête", a assuré à l'AFP Anatoly Fedorouk, le maire de cette ville que les soldats ukrainiens ont repris aux Russes. Près de 300 personnes y ont été enterrées "dans des fosses communes".

"Dans certaines rues, on voit 15 à 20 cadavres sur le sol" mais "je ne peux pas dire combien il y en a encore dans des cours, derrière les palissades", a poursuivi le maire. Plusieurs personnes retrouvées mortes ont les mains attachées par une bande de tissu blanche, utilisée pour montrer qu'elles n'avaient pas d'armes, a encore raconté M. Fedorouk.

La ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss s'est dite, sur Twitter, "horrifiée par les atrocités à Boutcha et d'autres villes". Boutcha et la ville voisine d'Irpin, rendues méconnaissables par les bombardements, ont été le théâtre de certains des combats les plus féroces depuis que la Russie a attaqué l'Ukraine le 24 février, quand les soldats russes tentaient alors d'encercler Kiev.

Toujours près de la capitale, le corps d'un photographe ukrainien chevronné, Maks Levine, a été retrouvé tué par balle après le retrait de troupes russes, ont annoncé samedi les autorités ukrainiennes. Pour le parquet ukrainien, il a été victime de tirs de soldats russes.

Accord "oral" de la Russie

Alors que la guerre a fait, a minima, des milliers de morts et contraint à l'exil plus de 4,1 millions d'Ukrainiens, un dirigeant onusien se rend à Moscou dimanche afin d'essayer d'obtenir un "cessez-le-feu humanitaire". Jusqu'à présent, la Russie refusait toute visite d'un haut responsable de l'ONU ayant l'Ukraine pour sujet principal.

Le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, le Britannique Martin Griffiths, "sera à Moscou dimanche et après il ira à Kiev", avait annoncé vendredi le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Il avait rappelé qu'il lui avait donné pour mission de "rechercher un cessez-le-feu humanitaire en Ukraine".

Parallèlement, le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a affirmé samedi que Moscou avait accepté "oralement" les principales propositions ukrainiennes, à l'exception de celles concernant la Crimée. Et d'ajouter que Kiev attendait une confirmation écrite.

S'exprimant dans une émission télévisée, il a laissé entendre que les discussions visant à mettre fin aux hostilités avaient considérablement avancé. Vendredi, la Russie, accusant l'Ukraine d'avoir mené une frappe par hélicoptères sur son sol, avait pourtant agité la menace d'un durcissement des négociations.

Les efforts des troupes russes pour consolider leurs positions dans le Sud et l'Est de l'Ukraine se sont heurtés jusqu'ici à la résistance des Ukrainiens à Marioupol, où quelque 160'000 personnes seraient toujours bloquées et dont au moins 5000 habitants ont été tués, selon les autorités locales. Pour Moscou, contrôler Marioupol permettrait d'assurer une continuité territoriale de la Crimée jusqu'aux deux républiques séparatistes prorusses du Donbass, Donetsk et Lougansk.

"Odessa attaquée depuis les airs"

Impossibles pendant des semaines, des évacuations ont commencé à petite échelle. Samedi, quelque "1263 personnes" ont voyagé de Marioupol et Berdiansk à Zaporojie par leurs propres moyens, et une dizaine de bus en convoi sont partis de Berdiansk, avec à leur bord 300 habitants de Marioupol, a annoncé en soirée la vice-Première ministre Iryna Verechtchouk sur Telegram. D'autres évacuations ont eu lieu dans l'Est du pays.

A Odessa, principal port ukrainien, qui offre l'accès à la mer Noire dans le Sud-Ouest, une série d'explosions ont été entendues dimanche matin, provoquant au moins trois colonnes de fumée noire et des flammes visibles, apparemment dans une zone industrielle, a constaté l'AFP. Une employée d'hôtel du centre-ville a dit avoir entendu un avion, mais un militaire près du lieu d'une des frappes a affirmé qu'il s'agissait d'une roquette ou d'un missile.

"Odessa a été attaquée depuis les airs. Des incendies ont été signalés dans certaines zones. Une partie des missiles a été abattue par la défense aérienne. Il est recommandé de fermer les fenêtres", a écrit Anton Guerachtchenko, conseiller du ministre de l'Intérieur ukrainien, sur son compte Telegram.

Les forces russes continuent par ailleurs "de bloquer partiellement la ville de Kharkiv", la deuxième ville d'Ukraine, située dans l'Est. Des zones industrielles et résidentielles y sont la cible de tirs d'artillerie, selon l'état-major de l'armée ukrainienne, qui note toutefois une diminution de leur intensité.

La Russie prévoit également "de créer des bataillons formés de résidents 'volontaires' des territoires temporairement occupés de l'Ukraine et de mercenaires", relève la même source.

Fin du gaz russe chez les Baltes

Pression supplémentaire sur Moscou, les Etats baltes ont cessé d'importer du gaz naturel russe qui "n'est plus acheminé vers la Lettonie, l'Estonie et la Lituanie depuis le 1er avril", a indiqué samedi le dirigeant de l'entreprise de stockage lettone Conexus Baltic Grid. Les pays baltes sont désormais desservis par des réserves de gaz stockées sous terre en Lettonie.

"A partir de ce mois-ci, plus de gaz russe en Lituanie", a tweeté le président lituanien Gitanas Nauseda, en appelant le reste de l'Union européenne à suivre l'exemple balte. Selon Eurostat, en 2020, la Russie comptait pour 93% des importations estoniennes de gaz naturel, 100% des importations lettones et 41,8% des importations lituaniennes.

Les Etats-Unis ont interdit l'importation de pétrole et de gaz russes après l'invasion de l'Ukraine, mais pas l'UE qui s'approvisionnait en Russie à hauteur de 40% environ en 2021.

Alors qu'émergaient des indices d'exactions dans des régions d'où les Russes se sont retirés, plusieurs frappes ont atteint dimanche la ville stratégique d'Odessa, le principal port d'Ukraine, situé au bord de la mer Noire.

Selon l'Ukraine, les localités d'Irpin, Boutcha, Gostomel et toute la région de Kiev "ont été libérées de l'envahisseur" qui abandonne des villes-clés près de la capitale ainsi que de Tcherniguiv, dans le Nord du pays, pour se redéployer vers l'Est et le Sud et "garder le contrôle" des territoires qu'elles y occupent.

Mais les Russes laissent derrière eux "un désastre total et de nombreux dangers", a dénoncé le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur Facebook. Il les accuse de "miner les territoires qu'ils quittent, des maisons, des munitions et même des cadavres".

Dans un communiqué dimanche, l'organisation de défense des droits humains, Human Rights Watch (HRW), a elle dénoncé des exactions contre des civils assimilables à des "crimes de guerre" de la part de soldats russes dans les régions de Tchernihiv, Kharkiv et Kiev.

HRW dit avoir documenté plusieurs cas de "violations des lois de la guerre". Elle a cité celui d'une femme violée à plusieurs reprises et battue par un soldat russe, les exécutions sommaires de sept hommes, "d'autres cas de violence" et "menaces à l'encontre de civils", ainsi que des pillages.

"Atrocités" à Boutcha

A Boutcha, un journaliste de l'AFP a vu samedi les corps d'une vingtaine d'hommes, gisant dans une rue. Ces personnes ont été "toutes tuées d'une balle à l'arrière de la tête", selon Anatoly Fedorouk, le maire de cette ville reprise aux Russes, où près de 300 cadavres ont été enterrés dans des fosses communes.

"Nous avons trouvé des fosses communes. Nous avons trouvé des gens avec les mains et les jambes ligotées (...) et avec des coups de feu, des impacts de balles, à l'arrière de la tête", a déclaré à la BBC le porte-parole du président ukrainien, Serguiï Nikiforovil. "C'étaient clairement des civils et ils ont été exécutés". "Cela ressemble exactement à des crimes de guerre", a-t-il estimé.

"Le massacre de Boutcha était délibéré. Les Russes veulent éliminer autant d'Ukrainiens qu'ils le peuvent. Nous devons les arrêter et les mettre dehors. J'exige de nouvelles sanctions dévastatrices du G7 MAINTENANT", a écrit sur Twitter le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba.

Son homologue britannique Liz Truss s'est dite "horrifiée par les atrocités à Boutcha et d'autres villes" et a réclamé une "enquête pour crimes de guerre". Le président du Conseil européen, Charles Michel, s'est également dit "choqué par les images obsédantes des atrocités commises par l'armée russe dans la région libérée de Kiev", sur Twitter.

"L'UE aide l'Ukraine et des ONG à rassembler les preuves nécessaires pour des poursuites devant les cours internationales", a-t-il dit, en ajoutant : "plus de sanctions et d'aide de l'UE sont en chemin".

Explosions à Odessa

Boutcha, ville au Nord-Ouest de Kiev, et la ville voisine d'Irpin, rendues méconnaissables par les bombardements, ont été le théâtre de certains des combats les plus féroces depuis que la Russie a attaqué l'Ukraine le 24 février, quand les soldats russes tentaient alors d'encercler Kiev. Dimanche matin, c'est la ville historique d'Odessa qui a vécu une série de frappes aériennes.

Vers 06h00 (heure locale), une demi-douzaine d'explosions ont secoué les murs de la cité portuaire jusqu'à présent épargnée par les combats, selon des journalistes de l'AFP et des habitants. Puis un nuage de fumée noire a bouché une partie de l'horizon.

Ces frappes n'ont pas fait de victimes selon le commandement régional de l'armée ukrainienne. Mais le ministère russe de la Défense a affirmé que des tirs de "missiles de haute précision à partir de la mer et de la terre" avaient détruit "une raffinerie et trois dépôts de carburant et de lubrifiants" près de cette ville.

Accord "oral" de la Russie

Alors que la guerre a fait, a minima, des milliers de morts et contraint à l'exil près de 4,2 millions d'Ukrainiens, à 90% des femmes et des enfants, le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, le Britannique Martin Griffiths, sera à Moscou dimanche, avant de se rendre à Kiev, mandaté pour rechercher un cessez-le-feu humanitaire en Ukraine. Jusqu'à présent, la Russie refusait toute visite d'un haut responsable de l'ONU ayant l'Ukraine pour sujet principal.

Son négociateur en chef dans les pourparlers de paix avec l'Ukraine, Vladimir Medinski, a fait l'éloge dimanche d'une position "plus réaliste" de Kiev prêt, sous conditions, à accepter un statut neutre et dénucléarisé du pays, réclamé par Moscou.

Mais il a dit ne pas "partager l'optimisme" du négociateur ukrainien David Arakhamia, qui a laissé entendre samedi que les discussions visant à mettre fin aux hostilités avaient considérablement avancé. "Les 'experts' diplomatiques et militaires ukrainiens tardent à confirmer même les accords déjà obtenus au niveau politique" a affirmé M. Medinski.

Résistance à Marioupol

Les efforts des troupes russes pour consolider leurs positions dans le Sud et l'Est de l'Ukraine se sont heurtés jusqu'ici à la résistance des Ukrainiens à Marioupol, où quelque 160'000 personnes seraient toujours bloquées et dont au moins 5000 habitants ont été tués, selon les autorités locales. Pour Moscou, contrôler Marioupol permettrait d'assurer une continuité territoriale de la Crimée jusqu'aux deux républiques séparatistes prorusses du Donbass, Donetsk et Lougansk.

Impossibles pendant des semaines, des évacuations ont commencé à petite échelle. Samedi, quelque "1263 personnes" ont voyagé de Marioupol et Berdiansk à Zaporojie par leurs propres moyens, et une dizaine de bus en convoi sont partis de Berdiansk, avec à leur bord 300 habitants de Marioupol, a annoncé en soirée la vice-Première ministre Iryna Verechtchouk sur Telegram. D'autres évacuations ont eu lieu dans l'est du pays.

Les forces russes continuent par ailleurs "de bloquer partiellement la ville de Kharkiv", la deuxième ville d'Ukraine, située dans l'est. La Russie prévoit également "de créer des bataillons formés de résidents 'volontaires' des territoires temporairement occupés de l'Ukraine et de mercenaires", relève la même source.

Fin du gaz russe chez les Baltes

Pression supplémentaire sur Moscou, les Etats baltes ont cessé d'importer du gaz naturel russe qui "n'est plus acheminé vers la Lettonie, l'Estonie et la Lituanie depuis le 1er avril", a indiqué samedi le dirigeant de l'entreprise de stockage lettone Conexus Baltic Grid. Les pays baltes sont désormais desservis par des réserves de gaz stockées sous terre en Lettonie.

"A partir de ce mois-ci, plus de gaz russe en Lituanie", a tweeté le président lituanien Gitanas Nauseda, en appelant le reste de l'Union européenne à suivre l'exemple balte. Selon Eurostat, en 2020, la Russie comptait pour 93% des importations estoniennes de gaz naturel, 100% des importations lettones et 41,8% des importations lituaniennes.

Les Etats-Unis ont interdit l'importation de pétrole et de gaz russes après l'invasion de l'Ukraine, mais pas l'UE qui s'approvisionnait en Russie à hauteur de 40% environ en 2021.

"Oui, c'est un génocide. L'élimination de toute la nation et des gens (...). Et cela se passe dans l'Europe du XXIe siècle", a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky à la chaîne américaine CBS.

Selon la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova, les corps sans vie de 410 civils ont été retrouvés dans les territoires de la région de Kiev récemment repris aux troupes russes.

Tour à tour, Washington, Paris, Berlin ou Londres ont dénoncé les "atrocités", voire les "crimes de guerre", commis notamment à Boutcha, une petite ville au nord-ouest de Kiev où de nombreux cadavres de civils étaient visibles dans les rues.

Des images fabriquées pour Moscou

L'armée russe a, elle, démenti avoir tué des civils à Boutcha, assurant s'être retirée le 30 mars de cette ville et accusant l'Ukraine d'avoir fabriqué les images "à l'intention des médias occidentaux".

La guerre a fait, a minima, des milliers de morts et a contraint à l'exil près de 4,2 millions d'Ukrainiens, à 90% des femmes et des enfants, depuis le début de l'invasion russe le 24 février.

"C'était l'enfer"

L'AFP avait vu samedi les cadavres d'au moins vingt hommes portant des vêtements civils gisant dans une rue de Boutcha, reconquise cette semaine par les troupes ukrainiennes. L'un d'eux avait les mains liées et les corps étaient éparpillés sur plusieurs centaines de mètres. "C'était l'enfer (...) Dieu nous a sauvés", a déclaré un homme dans la ville à l'AFP.

Les corps de 57 personnes ont été retrouvés dans une fosse commune à Boutcha, a déclaré dimanche le chef des secours locaux, en montrant à une équipe de l'AFP ce site.

"Ces images sont un coup de poing à l'estomac", a réagi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken sur la chaîne CNN. Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a pour sa part dénoncé une "brutalité inédite en Europe depuis des décennies" et le président français Emmanuel Macron affirmé que "les autorités russes devront répondre de ces crimes".

Guterres pour une "enquête indépendante"

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a qualifié de "crimes de guerre" les "attaques abjectes" de la Russie contre des civils, promettant d'accroître les sanctions contre Moscou.

A Genève, le bureau des droits de l'Homme de l'ONU a estimé que la découverte des corps à Boutcha soulevait "de sérieuses questions quant à de possibles crimes de guerre". "Profondément choqué" le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a réclamé "une enquête indépendante".

Nouvelles sanctions exigées

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a exigé de nouvelles sanctions immédiates du G7 à l'encontre de la Russie, notamment un embargo total sur l'énergie, la fermeture des ports à tout bateau ou marchandise russe et la déconnection de toutes les banques russes de la plateforme financière internationale Swift.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a également réclamé de nouvelles sanctions contre Moscou après "des crimes de guerre" commis à Boutcha.

Boutcha comparé à Srebrenica

Le conseiller présidentiel ukrainien, Mykhaïlo Podoliak, a néanmoins regretté que l'Occident essaie de "ne pas provoquer les Russes" pour éviter la Troisième Guerre mondiale, comparant le massacre de Boutcha à celui de Srebrenica en 1995, pendant la guerre de Bosnie-Herzégovine.

Boutcha et la ville voisine d'Irpin, toutes deux rendues méconnaissables par les bombardements, ont été le théâtre de certains des combats les plus féroces depuis que la Russie a attaqué l'Ukraine, quand les soldats russes tentaient alors d'encercler Kiev.

Human Rights Watch a également dénoncé dimanche des exactions de militaires russes contre des civils assimilables à des "crimes de guerre" dans les régions de Tchernihiv, Kharkiv et Kiev, disant avoir recensé plusieurs cas de "violations des lois de la guerre" (viol, exécutions sommaires, violences, menaces, pillages).

De son côté, la Directrice générale de l'Unesco Audrey Azoulay, a condamné le meurtre du photographe et vidéaste Maksim Levin porté disparu le 13 mars, dont le corps a été retrouvé dans un village au nord de Kiev samedi.

Responsable de l'ONU à Moscou

Les troupes russes se sont retirées d'Irpin, Boutcha, Gostomel et de toute la région de Kiev ainsi que de Tcherniguiv, dans le nord du pays, pour se redéployer vers l'est et le sud.

Le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, le Britannique Martin Griffiths, est arrivé dans ce contexte dimanche soir à Moscou, avant de se rendre à Kiev, mandaté pour rechercher un cessez-le-feu humanitaire en Ukraine.

Jusqu'à présent, la Russie refusait toute visite d'un haut responsable de l'ONU ayant l'Ukraine pour sujet principal. Son négociateur en chef dans les pourparlers de paix avec l'Ukraine, Vladimir Medinski, a fait l'éloge dimanche d'une position "plus réaliste" de Kiev prêt, sous conditions, à accepter un statut neutre et dénucléarisé du pays, réclamé par Moscou.

Mais il a dit ne pas "partager l'optimisme" du négociateur ukrainien David Arakhamia, qui avait laissé entendre que les discussions visant à mettre fin aux hostilités avaient considérablement avancé.

Aide grecque à Odessa

Toujours sur le front diplomatique, le ministre grec des Affaires étrangères Nikos Dendias est arrivé dimanche à Odessa, apportant une aide humanitaire à ce port du sud-ouest de l'Ukraine, situé sur la Mer Noire, attaqué quelques heures plus tôt.

Dimanche au petit matin, une demi-douzaine d'explosions ont secoué les murs de la ville historique, jusqu'à présent épargnée par les combats, selon des journalistes de l'AFP et des habitants. Puis un nuage de fumée noire a bouché une partie de l'horizon.

Ces frappes n'ont pas fait de victimes selon le commandement régional de l'armée ukrainienne. Le ministère russe de la Défense a affirmé quant à lui que des tirs de "missiles de haute précision à partir de la mer et de la terre" avaient détruit "une raffinerie et trois dépôts de carburant et de lubrifiants" près de cette ville.

Marioupol résiste toujours

Dans le sud-est du pays, les efforts des troupes russes pour consolider leurs positions se sont heurtés jusqu'ici à la résistance des Ukrainiens à Marioupol, où quelque 160'000 personnes seraient toujours bloquées et dont au moins 5000 habitants ont été tués, selon les autorités locales.

Parmi ces victimes figure le réalisateur lituanien Mantas Kvedaravicius, 45 ans, tué en tentant de quitter cette ville portuaire assiégée par les Russes, a annoncé dimanche l'armée ukrainienne.

Pour Moscou, contrôler Marioupol permettrait d'assurer une continuité territoriale de la Crimée jusqu'aux deux républiques séparatistes prorusses du Donbass. La Russie a annoncé en fin de semaine vouloir "concentrer ses efforts sur la libération" de ce bassin minier de l'est de l'Ukraine.

Les civils fuient

Des centaines de personnes - femmes, enfants et personnes âgées - fuyaient dimanche la ville de Kramatorsk, dans l'est, par peur d'une possible offensive russe sur cette partie du pays, a constaté l'AFP.

Les forces russes continuent également "de bloquer partiellement la ville de Kharkiv", la deuxième ville d'Ukraine, située également dans l'est.

Si près de 4,2 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis le 24 février, plus de 500'000 personnes sont retournées en Ukraine depuis le début de l'invasion russe, a annoncé dimanche le ministère ukrainien de l'Intérieur.

"Oui, c'est un génocide. L'élimination de toute la nation et des gens (...). Et cela se passe dans l'Europe du XXIe siècle", a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky à la chaîne américaine CBS.

Puis il a estimé, dans un message vidéo, que les dirigeants russes devaient être tenus pour responsables des "meurtres" et des "tortures" à Boutcha, précisant qu'un "mécanisme spécial" allait être créé pour enquêter sur tous les "crimes" russes en Ukraine.

Selon la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova, les corps sans vie de 410 civils ont été retrouvés dans les territoires de la région de Kiev récemment repris aux troupes russes.

Tour à tour, Washington, Paris, Berlin, Rome, Madrid ou Londres ont dénoncé les "atrocités", voire les "crimes de guerre", commis notamment à Boutcha, une petite ville au nord-ouest de Kiev où de nombreux cadavres de civils étaient visibles dans les rues.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, qui s'est dit "profondément choqué", a réclamé "une enquête indépendante".

Des images fabriquées pour Moscou

L'armée russe a, elle, démenti avoir tué des civils à Boutcha, assurant s'être retirée le 30 mars de cette ville et accusant l'Ukraine d'avoir fabriqué les images "à l'intention des médias occidentaux".

La guerre a fait, a minima, des milliers de morts et a contraint à l'exil près de 4,2 millions d'Ukrainiens, à 90% des femmes et des enfants, depuis le début de l'invasion russe le 24 février.

"C'était l'enfer"

L'AFP avait vu samedi les cadavres d'au moins vingt hommes portant des vêtements civils gisant dans une rue de Boutcha, reconquise cette semaine par les troupes ukrainiennes. L'un d'eux avait les mains liées et les corps étaient éparpillés sur plusieurs centaines de mètres. "C'était l'enfer (...) Dieu nous a sauvés", a déclaré un homme dans la ville à l'AFP.

Les corps de 57 personnes ont été retrouvés dans une fosse commune à Boutcha, a déclaré dimanche le chef des secours locaux, en montrant à une équipe de l'AFP ce site.

"Coup de poing à l'estomac"

"Ces images sont un coup de poing à l'estomac", a réagi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken sur la chaîne CNN. Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a pour sa part dénoncé une "brutalité inédite en Europe depuis des décennies" et le président français Emmanuel Macron affirmé que "les autorités russes devront répondre de ces crimes".

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a qualifié de "crimes de guerre" les "attaques abjectes" de la Russie contre des civils, promettant d'accroître les sanctions contre Moscou.

A Genève, l'ONU a estimé que la découverte des corps à Boutcha soulevait "de sérieuses questions quant à de possibles crimes de guerre.

Nouvelles sanctions exigées

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a exigé de nouvelles sanctions immédiates du G7 à l'encontre de la Russie, notamment un embargo total sur l'énergie, la fermeture des ports à tout bateau ou marchandise russe et la déconnection de toutes les banques russes de la plateforme financière internationale Swift.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a également réclamé de nouvelles sanctions contre Moscou.

Boutcha comparé à Srebrenica

Le conseiller présidentiel ukrainien, Mykhaïlo Podoliak, a néanmoins regretté que l'Occident essaie de "ne pas provoquer les Russes" pour éviter la Troisième Guerre mondiale, comparant le massacre de Boutcha à celui de Srebrenica en 1995, pendant la guerre de Bosnie-Herzégovine.

Boutcha et la ville voisine d'Irpin, toutes deux rendues méconnaissables par les bombardements, ont été le théâtre de certains des combats les plus féroces depuis que la Russie a attaqué l'Ukraine, quand les soldats russes tentaient alors d'encercler Kiev.

Human Rights Watch a également dénoncé dimanche des exactions de militaires russes contre des civils assimilables à des "crimes de guerre" dans les régions de Tchernihiv, Kharkiv et Kiev, disant avoir recensé plusieurs cas de "violations des lois de la guerre" (viol, exécutions sommaires, violences, menaces, pillages).

Responsable de l'ONU à Moscou

Les troupes russes se sont retirées d'Irpin, Boutcha, Gostomel et de toute la région de Kiev ainsi que de Tcherniguiv, dans le nord du pays, pour se redéployer vers l'est et le sud.

Le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, le Britannique Martin Griffiths, est arrivé dans ce contexte dimanche soir à Moscou, avant de se rendre à Kiev, mandaté pour rechercher un cessez-le-feu humanitaire en Ukraine.

Jusqu'à présent, la Russie refusait toute visite d'un haut responsable de l'ONU ayant l'Ukraine pour sujet principal. Son négociateur en chef dans les pourparlers de paix avec l'Ukraine, Vladimir Medinski, a fait l'éloge dimanche d'une position "plus réaliste" de Kiev prêt, sous conditions, à accepter un statut neutre et dénucléarisé du pays, réclamé par Moscou.

Mais il a dit ne pas "partager l'optimisme" du négociateur ukrainien David Arakhamia, qui avait laissé entendre que les discussions visant à mettre fin aux hostilités avaient considérablement avancé.

Aide grecque à Odessa

Toujours sur le front diplomatique, le ministre grec des Affaires étrangères Nikos Dendias est arrivé dimanche à Odessa, apportant une aide humanitaire à ce port du sud-ouest de l'Ukraine, situé sur la Mer Noire, attaqué quelques heures plus tôt.

Dimanche au petit matin, une demi-douzaine d'explosions ont secoué les murs de la ville historique, jusqu'à présent épargnée par les combats, selon des journalistes de l'AFP et des habitants.

Ces frappes n'ont pas fait de victimes selon le commandement régional de l'armée ukrainienne. Le ministère russe de la Défense a affirmé quant à lui que des tirs de "missiles de haute précision à partir de la mer et de la terre" avaient détruit "une raffinerie et trois dépôts de carburant et de lubrifiants" près de cette ville.

Marioupol résiste toujours

Une personne a été tuée et 14 blessées dans une frappe russe à Mykolaïv (sud), une ville stratégique sur la route d'Odessa, le plus grand port d'Ukraine, selon les autorités locales. Une personne a également été tuée lorsqu'un obus russe a explosé contre un hôpital à Roubijne, dans l'est.

Dans le sud-est du pays, les efforts des troupes russes pour consolider leurs positions se sont heurtés jusqu'ici à la résistance des Ukrainiens à Marioupol, où quelque 160'000 personnes seraient toujours bloquées et dont au moins 5000 habitants ont été tués, selon les autorités locales.

Parmi ces victimes figure le réalisateur lituanien Mantas Kvedaravicius, 45 ans, tué en tentant de quitter cette ville portuaire assiégée par les Russes, a annoncé dimanche l'armée ukrainienne.

Pour Moscou, contrôler Marioupol permettrait d'assurer une continuité territoriale de la Crimée jusqu'aux deux républiques séparatistes prorusses du Donbass. La Russie a annoncé en fin de semaine vouloir "concentrer ses efforts sur la libération" de ce bassin minier de l'est de l'Ukraine.

Les civils fuient

Des centaines de personnes - femmes, enfants et personnes âgées - fuyaient dimanche la ville de Kramatorsk, dans l'est, par peur d'une possible offensive russe sur cette partie du pays, a constaté l'AFP.

Les forces russes continuent également "de bloquer partiellement la ville de Kharkiv", la deuxième ville d'Ukraine, située également dans l'est.

Si près de 4,2 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis le 24 février, plus de 500'000 personnes sont retournées en Ukraine depuis le début de l'invasion russe, a annoncé dimanche le ministère ukrainien de l'Intérieur.

A
ats