Vers 10H30 GMT, Paris reculait de 1,37%, Francfort de 0,63% et Milan de 0,93%. L'indice européen de référence, l'Eurostoxx 50, cédait 1,54%. En Suisse, l'indice vedette SMI abandonnait 0,83%.
Londres est pour sa part fermée en raison d'un jour férié, tout comme Hong Kong et Shanghai, ce qui réduit les volumes et exacerbe les variations.
Les Bourses européennes ont connu un peu plus tôt une chute aussi brutale que spontanée juste avant 08H00 GMT. L'indice de Paris CAC 40 s'est enfoncé de 3,4%, l'Eurostoxx 50 de 2,9% et à Stockholm l'indice OMX 30 a même dévissé de 8%, selon Bloomberg, qui affirme que l'opérateur en charge de la place suédoise examine ce mouvement.
La raison de ces variations est peu claire pour certains analystes, qui parlent même sur Twitter de "crack éclair".
Pour Andrea Tuéni, analyste de Saxo Banque, la publication d'une croissance du secteur manufacturier au plus bas depuis janvier 2021 dans la zone euro en avril (indice PMI Composite de S&P Global) est le seul indicateur notable pour les marchés ce lundi.
Le rapport a "mis en avant des tensions sur les approvisionnements", notamment en raison des confinements en Chine, et des perspectives assombries pour la demande qui montrent que "le secteur manufacturier en zone euro va traverser une période un peu compliquée", indique-t-il à l'AFP.
Andrea Tuéni ajoute que "ces chiffres font écho à ceux publiés en Chine": l'activité manufacturière y est tombée en avril à son niveau le plus bas depuis février 2020 en raison des confinements de grandes villes du pays.
Les mesures sanitaires ne s'assouplissent pas et, à Pékin, les autorités ont annoncé samedi les renforcer en rendant obligatoire de nouveaux tests pour accéder à certains lieux publics.
Tokyo a terminé en repli de 0,11%, attentiste avant la réunion de la Fed, avant de fermer trois jours pour la "Golden Week" au Japon.
Cependant, le mouvement de lundi matin est à remettre dans un contexte de forte volatilité qui anime les marchés depuis plusieurs semaines, les indices boursiers réagissant fortement à la moindre nouvelle concernant la situation en Chine, l'inflation, le contexte géopolitique et les politiques monétaires.
Vendredi, la Bourse de New York a enregistré de sévères pertes. Le Nasdaq a notamment dégringolé de plus de 4% --et de plus de 13% sur le mois d'avril--, sa pire chute depuis 2008, tandis que le S&P 500 et le Dow Jones ont connu leur pire mois depuis mars 2020. Leurs contrats à terme annonçaient les trois indices en légère hausse avant l'ouverture.
Les prix du pétrole étaient eux affectés par les craintes concernant la demande chinoise et par le 6e paquet de sanctions préparé par la Commission européenne contre l'écosystème pétrolier de la Russie.
Vers 10H25 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, dont c'est le premier jour de cotation comme contrat de référence, était en baisse de 2,59% à 104,37 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin perdait 2,95% à 101,61 dollars.
Les investisseurs ont également en tête la réunion de politique monétaire de mardi et mercredi de la Fed.
Après une hausse de 0,25 point de pourcentage de ses taux directeurs en mars, la Fed entérinera cette fois-ci, sauf surprise, une hausse d'un demi-point de pourcentage et devrait également acter le début de la réduction de son bilan, pour tenter de lutter contre une inflation au plus haut depuis 40 ans aux États-Unis.
L'auto et les tech pénalisées
Les secteurs dépendants de la croissance économique reculaient lundi, comme l'automobile, avec Stellantis qui perdait 2,14%, Renault 1,38% et BMW 1,08%.
Le secteur technologique était lui en retrait face à la remontée des taux d'emprunt. STMicroelectronics cédait 3,22%, Dassault Systèmes 2,19% et Infineon 2,46%.
Du côté de l'euro et du bitcoin
L'euro perdait 0,21% à 1,0523 dollar, un niveau historiquement bas.
Le bitcoin gagnait 1,23% à 38.790 dollars.