Ce résultat, publié jeudi, est inférieur au consensus des analystes fourni par la banque, qui tablait sur un bénéfice net de 413 millions d'euros. Sans la Russie, le bénéfice aurait atteint 1,2 milliard d'euros. Les provisions pour pertes sur prêts se sont élevées à 1,28 milliard d'euros, provenant majoritairement des risques liés à la Russie.
Le chiffre d'affaires du groupe a cependant augmenté de 7,3%, à 5,07 milliards d'euros, dépassant largement les attentes des analystes qui prévoyaient 4,42 milliards d'euros. Le ratio de fonds propres (CET1) de la banque, indice très suivi par les analystes car il mesure la capacité à faire face à des crises, a baissé à 14%, contre 15,9% un an auparavant.
UniCredit figure parmi les banques européennes les plus exposées à la Russie. La banque italienne avait prévenu début mars que "dans le scénario extrême" d'une dépréciation totale de ses activités en Russie et d'une incapacité à recouvrer ses créances, l'impact sur son CET1 serait de 200 points de base, le faisant passer de 15,03% à 13%, soit un coût d'environ 7,5 milliards d'euros.
Présente en Russie depuis 2005, la banque avait également assuré à la mi-mars "envisager de quitter" la Russie et dit être en train d'analyser "de manière urgente" les conséquences d'une telle décision. "Le désinvestissement d'une banque qui emploie plus de 4000 personnes et sert plus de 1500 entreprises, dont 1.250 européennes" ne "peut et ne devrait pas se faire du jour au lendemain", avait cependant fait valoir son directeur général, Andrea Orcel.
UniCredit avait déjà renoncé dès fin janvier à se porter candidate au rachat de sa concurrente russe Otkrytié en raison des tensions liées à la crise entre la Russie et l'Ukraine.