Dans l'arène, cornes contre cornes, deux bêtes s'affrontent. Immobiles, jusqu'à ce que l'une d'elles charge avec plus de force. Toutes deux piétinent, la poussière gicle, leurs cloches sonnent, le public les encourage avant d'ovationner la gagnante.

"Nous sommes très contents, le soleil et les spectateurs sont au rendez-vous", se réjouit dimanche après-midi Mélanie Montani-Rey, co-présidente du comité d'organisation. Quelque 15'000 personnes ont ainsi fait le déplacement.

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Lors de la dernière édition avant-Covid, en 2019, Clairon s'était imposée. Qualifiée d'office, elle ne luttera pas dimanche, car elle a été abattue. "Elle souffrait d'un cancer de la tétine qui s'est aggravé. Elle ne pouvait plus vêler ce qui rendait sa participation aux combats impossible", avait indiqué à Keystone-ATS son propriétaire Jean-Marie Fournier.

Des combats de reines sont organisés depuis 1922 en Valais. Il s'agit d'une importante vitrine pour la race d'Hérens.

La finale des finales a opposé les gagnantes de chacune des quatre catégories, trois issues du Valais et une de Zurich. Shita, propriété de la famille Terrettaz à Vollèges a été sacrée reine nationale à l'issue d'un ultime combat impressionnant.

Quelque 160 vaches de la race d'Hérens se sont mesurées durant la journée dans l'arène de Pra Bardy. L'édition 2022 était organisée par la région de Crans Montana, région dans laquelle a eu lieu le premier combat de reines en 1922, rappelle Mélanie Montani-Rey, co-présidente du comité d'organisation, qui y voit un joli clin d'oeil.

La finale des finales a opposé les gagnantes de chacune des quatre catégories, trois issues du Valais et une de Zurich. Shita et ses 687 kilos de muscles, propriété de la famille Terrettaz à Vollèges (VS) a été sacrée reine nationale.

Shita a d'abord dû se défaire de Benetnash avant de retrouver la Haut-valaisanne Vanda, 622 kilos, dans l'arène et mener un ultime combat. Cornes contre cornes, respirations haletantes et flancs fumants, les deux bêtes se sont affrontées en tentant de se surprendre par-dessous. Finalement, Shita, avec ses cornes incurvées, est parvenue à débouter sa concurrente.

"Cette année, nous avons une qualité de bêtes incroyable", estime Pascal Cordonnier, responsable bétail et vice-président du comité d'organisation. "Mais la chance des rencontres est aussi un paramètre dans le résultat final. Si une bête enchaîne deux gros combats, le suivant sera difficile à mener", complète-t-il.

Pour une consécration

Les 160 vaches qui se sont mesurées dimanche dans l'arène de Pra Bardy sont soit portantes, soit ont mis bas durant l'hiver. Certaines bêtes ont croisé les cornes durant de très longues minutes, avant que la plus forte ne l'emporte, conquérante. D'autres ont aussi refusé de lutter et ont été sorties de l'arène.

Selon les organisateurs, quelque 15'000 personnes ont admiré les joutes. "Nous sommes très contents, le soleil et les spectateurs sont au rendez-vous", s'est réjoui dimanche après-midi Mélanie Montani-Rey, co-présidente du comité d'organisation.

Cela n'avait pas été évident d'annuler par deux fois l'événement en raison du Covid, tant pour les éleveurs que pour les organisateurs, ajoute-t-elle. "Nous avons dû fournir un travail plus conséquent pour que les combats reprennent, mais tout a bien fonctionné. Et pour les éleveurs, c'est une fierté d'amener leurs vaches, ici, et de les voir combattre pour la consécration finale".

Six cents bénévoles

Environ 600 bénévoles ont travaillé au succès de l'événement, dont le budget s'élève à 1,6 million de francs. Son caractère national est encore à raffermir puisque seulement une poignée de vaches prenant part aux combats de dimanche provenaient de l'extérieur du canton. Cette année, "un peu plus d'une dizaine de bêtes venaient d'ailleurs. Ce nombre va en grandissant", souligne toutefois Pascal Cordonnier.

L'édition 2022 était organisée par la région de Crans Montana, région dans laquelle a eu lieu le premier combat de reines en 1922, rappelle Mélanie Montani-Rey qui y voit un joli clin d'oeil pour célébrer ces cent ans. Au total, entre samedi et dimanche, environ 300 bêtes ont participé à la manifestation.

"Le cheptel de la race d'Hérens se maintient. Sur le long terme, il est toutefois vraiment important de trouver des solutions pour soutenir les éleveurs et les combats, ce à quoi nous travaillons avec la fédération suisse d'élevage de la race d'Hérens", conclut Mélanie Montani-Rey.

A
ats