En revanche, en cas de cessez-le-feu immédiat, une reprise rapide serait possible, notamment pour le rétablissement du pays. Environ 3,4 millions d'emplois pourraient alors être récupérés et les pertes seraient limitées à 8,9%, selon la première évaluation de l'OIT sur la situation.

Au total, l'impact devrait être "deux fois plus important" pour le monde du travail en Ukraine que celui de la pandémie, a dit à la presse à Genève le directeur régional de l'organisation. Jusqu'à 50% des entreprises ne fonctionnent plus ou ont été contraintes de "réduire largement" leurs activités.

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L'économie ukrainienne a été sévèrement affectée par l'agression russe. Parmi près de 6 millions de réfugiés, la moitié environ sont en âge de travailler. Plus de 40% d'entre eux travaillaient avant de perdre ou de devoir quitter leur emploi.

Etats affectés par la situation russe

Le gouvernement "a déployé des efforts considérables pour maintenir le système national de protection sociale opérationnel", a ajouté l'organisation. Les technologies numériques ont permis de garantir les paiements, y compris aux déplacés internes.

Les pays voisins pourraient également être perturbés. Si les réfugiés doivent rester plus longtemps chez eux, le marché du travail serait sous pression et le chômage augmenterait. Autre indication, les effets en Russie, encore difficiles à évaluer, affectent des Etats comme le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan. De nombreux ressortissants de ces pays qui travaillent chez leur grand voisin envoient de l'argent chez eux.

L'agression en Ukraine a également provoqué un impact sur l'économie mondiale, rendant plus difficile la relance après la pandémie. Dans de nombreux pays riches, les retombées de la crise ukrainienne pourraient dégrader les conditions du marché du travail et annuler certaines améliorations récentes.

Appel aux partenaires sociaux

La situation est en revanche très difficile dans les pays à revenus bas et intermédiaires, toujours affectés par les conséquences de la pandémie. En mars, le Conseil d'administration de l'OIT avait suspendu la collaboration de l'organisation avec la Russie.

L'institution recommande de faciliter les initiatives des organisations d'employeurs et de travailleurs afin qu'elles puissent apporter un soutien humanitaire et garantir la poursuite du travail. Elle demande d'aider l'emploi dans les territoires assez sûrs de l'Ukraine, en relocalisant travailleurs et entreprises.

Selon l'OIT, il faut soutenir le système de protection sociale dans ce pays pour continuer à garantir les paiements. Il faudra ensuite favoriser les emplois décents après la guerre grâce à des investissements, a encore dit l'organisation.

A
ats