La dernière réunion en présentiel du WEF dans la station de ski grisonne remonte à janvier 2020. On commençait à s'y inquiéter d'une mystérieuse maladie apparue en Chine, mais en se passionnant davantage pour les passes d'armes entre le président américain Donald Trump et la militante pour le climat Greta Thunberg.
Depuis, l'épidémie de Covid-19 s'est répandue à travers toute la planète, secouant l'économie mondiale. M. Trump a échoué à se faire réélire à la présidence américaine face à Joe Biden. La chaîne logistique mondiale s'enraye, l'inflation s'emballe. Et la Russie a envahi l'Ukraine.
L'édition 2022 du WEF est intitulée "L'histoire à un tournant décisif". Si aucun dirigeant important d'un membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU ne sera présent en raison de la situation internationale, plus de 50 chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus dans les Grisons. Au total, près de 2500 dirigeants politiques, du secteur privé et de la société civile sont prévus.
Discours de Zelensky
Parmi eux, le chancelier allemand Olaf Scholz s'exprimera pour la première fois à Davos comme chef de gouvernement, en pleine crise ukrainienne et de l'approvisionnement alimentaire. De son côté, le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg arrivera dans la station grisonne, alors que la Suède et la Finlande sont candidates pour rejoindre l'organisation, dans une période de tensions avec Moscou.
Si la Russie et ses représentants ont été exclus du WEF, l'Ukraine sera représentée en nombre. Après ses nombreux discours devant des Parlements ou des manifestations internationales de taille, le président Volodymyr Zelensky sera le premier dirigeant étranger à s'exprimer devant les participants lundi, par visioconférence depuis Kiev. Le maire de la capitale ukrainienne Vitaly Klitschko est lui attendu physiquement, tout comme le chef de la diplomatie Dmytro Kuleba.
Si l'ombre de la guerre en Ukraine va planer sur toute la réunion, le programme annonce aussi des débats sur des sujets allant du changement climatique à la flambée des prix de l'énergie et des craintes de crise alimentaire mondiale, en passant par les inégalités entre les sexes, le football ou le métavers.
"WEF, rencontre d'assassins", ont scandé les manifestants sur une place de Davos. Ces activistes du climat et militants socialistes ont demandé que la nature et l'être humain soient à nouveau au centre de l'économie. Ils veulent faire entendre leur voix pour ne pas la laisser qu'aux "riches" qui assistent, selon eux, à la réunion annuelle de l'organisation.
Les manifestants, qui n'avaient pas reçu l'autorisation d'être davantage que quelques centaines, ont rejoint la cinquantaine de participants à une marche entamée samedi à Küblis (GR). Bien moins que le nombre que les organisateurs avaient souhaité, a dit à Keystone-ATS l'une d'entre eux.
Le WEF a souhaité faire de cette édition une discussion importante sur le climat. Après un début officiel dimanche soir, la réunion annuelle sera ouverte lundi par le président de la Confédération Ignazio Cassis. Elle retrouve pour la première fois en deux ans et demi la station grisonne.
Sans Russes, indésirables, elle sera centrée sur l'Ukraine. Outre un discours par vidéo du président de ce pays Volodymyr Zelensky, le chancelier allemand Olaf Scholz, qui préside le G7, et le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg participeront.
Pas de réunion de Cassis avec l'UE
Le WEF n'a attiré aucun dirigeant important d'un membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU. Plus de 50 chefs d'Etat et de gouvernement sont malgré tout attendus. Au total, près de 2500 dirigeants politiques, du secteur privé et de la société civile sont prévus.
Une forte délégation ukrainienne, du gouvernement au secteur privé en passant par la société civile, est prévue. De leur côté, les conseillers fédéraux feront le déplacement de Davos en nombre, comme toujours. Seule Karin Keller-Sutter ne participera pas.
Après la liste de questions envoyées récemment par la Commission européenne pour débloquer le dialogue avec Berne, il n'est pas prévu que M. Cassis rencontre la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, ni un autre responsable européen. Sept commissaires européens seront présents, mais pas Maros Sefcovic, en charge des questions institutionnelles avec la Suisse.
Après plusieurs éditions en ligne, le WEF a été décalé cette année de plusieurs mois en raison de la pandémie. Après celui de dimanche, un autre rassemblement est prévu dans la station grisonne.