La Chine est la dernière grande économie à appliquer de strictes restrictions anti-Covid, afin notamment de protéger les nombreux seniors non vaccinés.

Confronté au pire regain épidémique depuis 2020, le géant asiatique a confiné durant deux mois sa ville la plus peuplée, Shanghai. La capitale Pékin tournait elle au ralenti le mois dernier, ce qui perturbe lourdement l'activité.

Résultat, la seconde économie mondiale devrait voir sa croissance s'essouffler à 4,3% cette année, après 8,1% l'an dernier, a estimé la Banque mondiale.

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Lors de précédentes prévisions en décembre, l'institution tablait sur une hausse de 5,1% du produit intérieur brut (PIB) de la Chine en 2022.

Les restrictions sanitaires et les perturbations qu'elles entraînent "constituent un risque majeur" pour la croissance, prévient la Banque mondiale.

Les mesures anti-Covid risquent de "davantage retarder la reprise de la consommation et des services, décourager l'investissement privé, perturber les flux commerciaux et (in fine) réduire la croissance", résume la Banque dans un rapport consacré spécifiquement à la Chine.

Ces derniers mois, la Chine a imposé diverses restrictions sanitaires dans des dizaines de villes, notamment dans le nord-est du pays, bastion de l'industrie automobile et grenier à blé, ainsi qu'à Shenzhen (sud), la Silicon Valley chinoise.

Ces mesures ont découragé les déplacements et freiné les dépenses de consommation.

"A court terme, la Chine est confrontée au double défi de trouver un juste milieu entre assouplissement des mesures sanitaires et soutien à la croissance", souligne Martin Raiser, responsable Chine-Mongolie-Corée à la Banque mondiale.

Le ralentissement économique met en péril l'objectif de croissance d'environ 5,5% fixé par Pékin, dans une année politiquement sensible qui devrait voir Xi Jinping être reconduit à la tête du Parti communiste chinois (PCC) à l'automne.

Pour soutenir l'économie, la Chine multiplie ces derniers jours les initiatives, dont l'annonce de nouveaux projets d'infrastructures.

Affaibli par la crise financière mondiale à la fin des années 2000, Pékin avait déjà investi sans compter 4000 milliards de yuans (585 milliards de francs au cours du jour) dans l'économie, gonflant sa dette dans des projets parfois inutiles.

Mais aujourd'hui, "un tel modèle n'est pas viable [car] l'endettement de nombreuses entreprises et collectivités locales est déjà trop élevé", avertit la Banque mondiale.