Le Korea Satellite Launch Vehicle II, une fusée à carburant liquide de 200 tonnes, appelée Nuri, a décollé du site de lancement de Goheung à 16h00 locales (09h00 en Suisse), un commentateur déclarant: "Il semble que tout se passe comme prévu".

Ce deuxième essai intervient huit mois après l'échec du premier lancement au cours duquel la fusée n'avait pas réussi à envoyer en orbite sa charge utile factice, ce qui avait constitué un revers pour Séoul.

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Les trois étages de la fusée ont fonctionné, l'amenant à une altitude de 700 kilomètres, et elle a réussi à se séparer d'un satellite de vérification des performances avec succès et à le placer en orbite, a indiqué Séoul.

Le programme spatial sud-coréen "a fait un bond en avant", a estimé Lee Jong-ho, ministre des Sciences et de la technologie, qualifiant cette mission de succès.

"La Corée du Sud est devenue la septième nation au monde à lancer un engin spatial avec une technologie locale", a-t-il déclaré. La Corée du Sud va lancer un orbiteur lunaire en août, a-t-il ajouté, affirmant que le gouvernement poursuivrait sa quête pour devenir "une nation spatiale avancée".

Dix ans de développement

Cet essai intervient huit mois après le lancement d'une première fusée qui avait échoué à envoyer en orbite sa charge utile factice, le moteur du troisième étage s'étant arrêté de fonctionner plus tôt que prévu.

Lors de l'essai de mardi, outre un satellite factice, Nuri a transporté un satellite de vérification des performances de la fusée et quatre satellites mis au point par quatre universités locales à des fins de recherche.

Il a fallu une dizaine d'années pour développer cette fusée, pour un coût de 2000 milliards de wons (1,48 milliard de francs). Avec ses six moteurs à carburant liquide, elle pèse 200 tonnes et mesure 47,2 mètres de long.

Ambitions spatiales

La Corée du Sud est la 12e économie mondiale et un des pays les plus avancés technologiquement avec notamment son fleuron le groupe Samsung Electronics, le plus grand fabricant de smartphones et de puces au monde.

Mais elle est toujours restée à la traîne dans la conquête spatiale où l'Union soviétique avait ouvert la voie avec le lancement du premier satellite en 1957, suivie de près par les États-Unis.

En Asie, la Chine, le Japon et l'Inde ont développé des programmes spatiaux avancés. La Corée du Nord, voisine du Sud et dotée de l'arme nucléaire, revendique sa place dans le club des pays disposant de leur propre capacité de lancement de satellites.

Les missiles balistiques et les fusées spatiales utilisent une technologie similaire et Pyongyang a mis en orbite un satellite de 300 kilos en 2012. Washington avait condamné ce lancement, le qualifiant de test de missile déguisé.

La Corée du Sud devient la septième nation - sans compter la Corée du Nord - à avoir lancé avec succès une charge utile d'une tonne sur ses propres fusées.

Bilan mitigé

Le programme spatial sud-coréen a un bilan mitigé: ses deux premiers lancements en 2009 et 2010, qui utilisaient en partie la technologie russe, se sont soldés par un échec. En janvier 2013, sa première fusée, construite avec des scientifiques russes, a finalement été lancée avec succès.

"Le fait que nous ayons désormais notre propre fusée spatiale signifie que nous pourrons tester et vérifier les technologies nécessaires aux projets d'exploration spatiale à l'avenir", a déclaré Bang Hyo-choong, professeur d'ingénierie aérospatiale à l'Institut supérieur coréen des sciences et technologies (KAIST), à l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Le secteur du lancement de satellites est de plus en plus la chasse gardée des entreprises privées, notamment SpaceX d'Elon Musk qui compte parmi ses clients l'agence spatiale américaine NASA et l'armée sud-coréenne.

L'essai de mardi semble rapprocher la Corée du Sud de la réalisation de ses ambitions spatiales, notamment le projet de faire atterrir une sonde sur la Lune d'ici 2030. La Corée du Sud prévoit d'effectuer quatre autres lancements d'essai de ce type d'ici 2027.

A
ats