L'usine devrait s'ériger sur le site chimique de Monthey, sur une parcelle de 20'000 mètres carrés environ, dépôt de stockage compris. "Nous allons déposer notre demande de permis de construire avant la fin du mois et espérons l'obtenir d'ici la fin de l'année; le canton nous soutient", a précisé à Keystone-ATS Luca Schenk, président du conseil d'administration de Helvoil qui tenait vendredi dans la cité chablaisienne une conférence de presse à laquelle a participé Christophe Darbellay, chef du département de l'économie.

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Si tout se passe comme prévu, l'usine ouvrira ses portes mi-2024. Elle compte produire 100'000 tonnes de carburant par année, "soit de quoi assurer la consommation de tout le trafic routier de marchandises entre Bâle et Chiasso durant douze mois ou remplir toutes les voitures diesel suisses deux fois par an", illustre Luca Schenk.

Burgers et kebab

Tiré à la pompe pur ou mélangé à du diesel par exemple, le HVO (Hydrogenated Vegetable Oil) pourra être utilisé pour le transport routier et en principe, "lors d'une phase de production additionnelle", pour le transport aérien. Le HVO est fabriqué à partir d'un mélange d'hydrogène et d'huiles alimentaires usagées et de graisses de cadavres d'animaux.

"En Suisse, la consommation d'huiles végétales s'élève à 150'000 tonnes environ par année. Nous pouvons en récupérer le 20%, soit 30'000 tonnes dont la moitié provient de cuisines industrielles telles que les restaurant de burgers ou de kébabs, l'autre de points de récolte pour les ménages privés. Le reste doit être importé de pays proches comme la France, l'Italie et l'Allemagne", précise Luca Schenk.

"Pour l'heure, la Suisse importe tout le carburant HVO qu'elle utilise, soit 50'000 tonnes en 2020 selon les données de l'administration fédérale des douanes", poursuit le président du CA d'Helvoil (pour Helvetia Oil). L'usine de Monthey ambitionne de contribuer à "une meilleure autosuffisance de la Suisse en matière de carburants renouvelables pour le transport routier et ce, avec des émissions de CO2 pouvant être réduites jusqu'à 90%".

Nouveaux emplois

La mise en service de l'usine nécessite un investissement de 100 millions de francs environ. Selon Luca Schenk, la somme est "déjà réunie" et "financée entièrement" par un fonds UBS dédié aux entreprises suisses actives dans la production d'énergie durable. A terme, "jusqu'à 40 nouveaux emplois seront créés".

Helvoil loue d'ores et déjà la parcelle de la future usine à compagnie industrielle de Monthey. Partenaire industriel du projet, CIMO partagera certaines infrastructures et services comme le réseau électrique, l'évacuation des eaux usagées ou le service des pompiers.

Si le projet est unique en Suisse, des usines HVO existent déjà notamment en France, Italie, Hollande, aux Etat-Unis ou encore à Singapour, indique Luca Schenk. Une quarantaine d'ingénieurs planchent depuis deux ans sur ce projet d'usine prévue en Valais.

A
ats