Si la Banque mondiale s'est dite préoccupée par l'impact de la crise sur la population sri-lankaise, elle n'est pas prête à accorder des fonds tant que le gouvernement n'aura pas mis en place des réformes adéquates.

Le pays de 22 millions d'habitants est confronté à une crise historique, subissant depuis des mois des pénuries de nourriture, de carburant, de matières premières et de médicaments, faute de devises étrangères nécessaires pour financer les importations.

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"Tant qu'un cadre de politique macroéconomique adéquat ne sera pas instauré, la Banque mondiale ne prévoit pas d'offrir de nouveaux financements au Sri Lanka", a déclaré l'institution internationale, dans un communiqué.

"Cela nécessite des réformes structurelles profondes qui se concentrent sur la stabilisation économique, et aussi sur la résolution des causes structurelles profondes qui ont généré cette crise", a ajouté la Banque mondiale.

Le Sri Lanka a fait défaut sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars en avril et, début juillet, d'immenses manifestations de Sri-Lankais excédés ont abouti au départ du président Gotabaya Rajapaksa, réfugié à Singapour où il a démissionné.

L'inflation a atteint 60,8% en juillet, soit le dixième record mensuel d'affilée, selon des données officielles publiées vendredi.

L'indice des prix à la consommation de Colombo (CCPI) en juillet était presque huit fois plus élevé que celui de 7,6% en octobre.

Roupie en dégringolade

Selon le département du recensement et des statistiques, l'inflation des denrées alimentaires en juillet a atteint le chiffre ahurissant de 90,9%.

Des économistes indépendants estiment que les prix à la consommation augmentent en réalité bien plus vite que ce qu'affichent les statistiques officielles.

La roupie du Sri Lanka a perdu plus de la moitié de sa valeur par rapport au dollar américain cette année.

La Banque mondiale a déjà réassigné 160 millions de dollars de prêts existants - initialement destinés au développement du Sri Lanka - au financement de médicaments, de gaz de cuisine, de repas scolaires, entre autres, dont le pays a un besoin urgent.

Le Sri Lanka est actuellement en pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) en vue d'un éventuel renflouement, mais les responsables estiment que le processus pourrait prendre des mois.

Selon le Programme alimentaire mondial, près d'un quart des 22 millions d'habitants de l'île, a besoin d'une aide alimentaire, et plus de cinq familles sur six ne mangent pas à leur faim ou achètent des aliments de moindre qualité.

Le mois dernier, les Nations unies ont lancé un appel à l'aide internationale afin de réunir 47,2 millions de dollars et d'apporter une aide devenue vitale, à ce stade.

A
ats