L'entreprise vise désormais le retour à la rentabilité opérationnelle sur l'ensemble de 2022, malgré les incertitudes macroéconomiques et l'envolée des prix du pétrole.

"La tendance commerciale positive déjà amorcée au cours des premiers mois de l'année s'est encore renforcée au deuxième trimestre", a expliqué la filiale du groupe allemand Lufthansa jeudi dans un communiqué.

Le transporteur national a profité d'une solide demande au niveau des réservations et des efforts de restructuration pour améliorer sa performance financière. L'envolée des tarifs pour le kérosène, conséquence de la hausse des prix du pétrole, a été partiellement compensée par une augmentation des prix des billets d'avion. Le fret a également permis de remonter la pente en matière de résultats.

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"Grâce au fort regain d'intérêt pour les voyages aériens, à l'augmentation du prix des billets et à l'amélioration des structures de coûts, notre situation de trésorerie a évolué positivement ces derniers mois", a souligné le directeur financier Markus Binkert.

Sur les six premiers mois de l'année, Swiss a affiché un résultat opérationnel positif de 67 millions de francs, après une perte d'exploitation de 398,2 millions un an plus tôt. Le chiffre d'affaires a quant à lui plus que doublé à 1,8 milliard de francs et le nombre de passagers transportés a été multiplié par plus de cinq à 5,3 millions.

Lufthansa, maison-mère de Swiss, a réalisé au deuxième trimestre un bénéfice net de 259 millions d'euros (253,1 millions de francs), son premier profit net depuis la pandémie de Covid-19. Le premier groupe européen du transport aérien prévoit pour cette année un résultat opérationnel d'au moins 500 millions d'euros.

A l'instar de l'ensemble du secteur aérien, la compagnie aérienne suisse avait été sévèrement affectée par les restrictions sanitaires décrétées pour lutter contre la pandémie de coronavirus. En 2020, elle avait inscrit une perte opérationnelle de 654 millions de francs et en 2021 un résultat négatif de 427,7 millions.

En 2019, avant l'éclatement de la pandémie, l'entreprise avait encore enregistré un bénéfice opérationnel de 578 millions de francs.

La Confédération avait volé en 2020 au secours de la société, accordant un prêt garanti d'un maximum de 1,5 milliard de francs. Swiss, qui n'a utilisé que la moitié de ce montant, avait indiqué en juin avoir remboursé trois ans avant son échéance ce crédit.

800 embauches prévues

Grâce à la reprise du trafic aérien mondial et aux mesures de restructuration, Swiss table sur un retour à la rentabilité sur l'ensemble de l'exercice 2022, sans plus de précision.

La société a supprimé au total quelque 1700 postes à temps plein et réduit sa flotte d'environ 15%. La reprise abprute du transport aérien a cependant mis Swiss, comme d'autres compagnies aériennes, à rude épreuve. Quelque 676 vols ont ainsi été supprimés entre août et octobre, soit 2% du programme de vol.

Pour Dieter Vranckx, directeur général de Swiss, le retour à la santé financière permet à la société de réinvestir "dans l'amélioration du service à la clientèle et dans (son) propre personnel, et donc de réduire plus tôt que prévu les mesures de crise".

"Nous travaillons à plein régime en matière de recrutement et de formation", la compagnie aérienne ayant pour objectif d'embaucher quelque 800 membres d'équipage de cabine d'ici mi-2023, a-t-elle précisé à l'agence AWP.

Depuis avril, plus de la moitié du personnel de cabine basé à Zurich et Genève qui avait dû quitter l'entreprise dans le cadre de la restructuration, est en train de revenir chez son employeur.

A
ats