A cause du climat de plus en plus chaud et humide, le plateau tibétain perd un peu plus de 10 milliards de tonnes d'eau par an depuis 2002, selon l'étude menée par des chercheurs en Chine et aux États-Unis.

Les retenues d'eau du plateau tibétain, remplies par les moussons, alimentent en eau une grande partie du sud de la Chine et du nord de l'Inde. Le plateau abrite les sources des principaux fleuves asiatiques - dont le Mékong, le Brahmapoutre, l'Indus et le Yangtsé - et couvre les besoins de près de deux milliards de personnes.

également interessant
 
 
 
 
 
 

Dans un scénario où les émissions carbone restent aux niveaux actuels avant de diminuer progressivement après 2050, les chercheurs ont conclu que deux bassins fluviaux étaient particulièrement concernés par la diminution de leurs ressources.

Le plus grand fleuve d'Asie centrale, l'Amou-Daria, pourrait ne plus pouvoir répondre à 119% de la demande actuelle en eau, ce qui rendrait les populations déficitaires en eau. Quant au fleuve Indus, grand fleuve de l'Asie du Sud qui traverse le Pakistan du nord au sud, il ne sera plus en mesure de répondre à 79% des besoins de la demande actuelle.

"Les pertes sont inévitables"

Les auteurs de l'étude recommandent aux gouvernements de miser sur d'autres types d'approvisionnement en eau, y compris de puiser davantage dans les nappes phréatiques pour anticiper les pénuries.

Tout n'est pas perdu cependant, "une réduction conséquente des émissions de carbone au cours de la prochaine décennie" limiterait le réchauffement climatique et "l'effondrement prévu des châteaux d'eau du plateau tibétain", estime Michael Mann, un des auteurs de l'étude et directeur du département des sciences, développement durable et médias de l'université d'État de Pennsylvanie.

"Mais même dans un scénario optimiste, les pertes sont inévitables, et nécessiteront de profondes adaptations à la diminution des ressources en eau dans cette région très peuplée du monde. Il est difficile de dire ce que cela va donner... mais on navigue en eaux troubles", explique à l'AFP M. Mann.

A
ats