La nouvelle réforme de l'AVS devrait passer par le relèvement de l'âge de la retraite des femmes à 65 ans et un relèvement du taux de la TVA. Alors qu'ils ont toujours refusé d'harmoniser le départ à la retraite, les Suisses devraient dire oui. Mais le soutien des femmes fait défaut. La Suisse romande et le Tessin devraient aussi dire "non".

En raison du vieillissement de la population, les fonds du premier pilier ne seront plus suffisants pour payer les rentes des bénéficiaires. D'ici dix ans et sans intervention, l'AVS aura besoin de 18,5 milliards de francs pour garantir ses prestations. Au total, les deux pans de la réforme permettront d'alléger les finances du premier pilier de 17,3 milliards d'ici 2032.

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Les syndicats et la gauche, à l'origine du référendum, critiquent une réforme qui se fait exclusivement sur le dos des femmes. AVS21 entraîne une perte de rente d'une année, soit près de 26'000 francs par femme. Il existe d'autres solutions, estiment les référendaires.

Cette réforme est la seule manière de garantir les rentes de demain, opposent les partis de droite et les faîtières de l'économie. Sans celle-ci, "nos filles payeront des cotisations sans avoir la garantie de toucher une rente".

Elevage intensif

L'initiative populaire visant à interdire l'élevage intensif en Suisse devrait elle avoir du mal à passer la rampe. Selon les sondages, le soutien des votants s'est peu à peu érodé au fil de la campagne et l'initiative devrait être rejetée par une majorité des cantons, notamment les ruraux.

L'initiative veut améliorer le bien-être animal en ancrant des normes bio dans la Constitution, et interdire les importations non bio. Lancé par une organisation antispéciste alémanique, "Non à l'élevage intensif" est soutenu par la Fondation Franz Weber et une large partie de la gauche et des Verts'libéraux. Au-delà des aspects éthiques, la cible affichée est la consommation de viande en Suisse, beaucoup trop élevée aux yeux des initiants.

Confrontée à ces attaques, l'industrie agro-alimentaire a sorti l'artillerie lourde. En cas de "oui", la Suisse connaîtrait une réduction draconienne du nombre d'animaux de rente et une forte diminution de la production de viande. Mais la demande resterait stable, selon ces milieux, soutenus par la droite et le centre. Pour que les exploitations restent rentables, les aliments d'origine animale verraient alors leur prix exploser.

Le Conseil fédéral a lui mis en garde contre un texte qui s'attaquerait frontalement aux accords internationaux que la Suisse a signés auprès de l'OMC et avec ses partenaires économiques, notamment l'UE. La Suisse possède en outre déjà la législation la plus stricte au monde en matière d'élevage, selon le gouvernement.

Implications financières floues

Technique et complexe, le dernier objet soumis au peuple est à la peine dans les sondages, après avoir longtemps laissé les Suisses et les Suissesses indécis. Ils étaient encore entre 9 et 12% dans ce cas à dix jours des votations. Les implications floues en terme financier de la suppression partielle de l'impôt anticipé pourraient expliquer en partie ces hésitations.

Le gouvernement et les partis bourgeois promettent des recettes fiscales se chiffrant en centaines de millions. Supprimer l'impôt anticipé sur les nouvelles obligations reviendrait à abolir une spécificité suisse dissuasive, argumentent-ils. Plus d'entreprises lèveraient des fonds grâce à ce moyen. Des emplois seraient créés. Le marché serait renforcé. Et l'économie croîtrait.

Une hypothèse réfutée par la gauche, les syndicats et même certains économistes. Une suppression d'impôt n'a jamais mené à une hausse des recettes. Les pertes seront en revanche certaines, et pourraient aller jusqu'à 800 millions de francs par an, si les taux d'intérêt augmentent à nouveau, soulignent-ils. L'incitation à l'honnêteté tomberait aussi. Seuls les investisseurs, remplissant correctement leur déclaration, se voient en effet rembourser l'impôt anticipé.

A
ats