"Au vu de l'augmentation significative, et même exponentielle en ce qui concerne l'électricité, des tarifs en matière d'énergie, une intensification du recours au photovoltaïque apparaît aujourd'hui indispensable", a indiqué lundi le Conseil d'Etat. Le canton veut donc mettre "l'accélérateur", a déclaré Laurent Kurth, en charge des finances.

Onze sites prioritaires ont été identifiés, comme présentant un potentiel solaire intéressant. On y trouve notamment Le Laténium (musée d'archéologie à Hauterive), un bâtiment du Centre professionnel neuchâtelois à La Chaux-de-Fonds et le site de Perreux.

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Plus d'une centaine de toits

En tenant compte des cinq installations déjà planifiées et des onze nouvellement prévues, la production supplémentaire sera d'environ 2300 mégawatts par an d'ici à 2025, contre 1700 mégawatts produits actuellement. D'ici à cette échéance, un total de 4000 mégawatts par an, soit la consommation de 1000 ménages, est attendu.

En 2050, le canton espère couvrir 106 toitures de ses bâtiments, représentant 52'000 m2. "L'Etat veut être exemplaire et ses objectifs sont largement au-dessus de ceux voulus pour le privé", a expliqué l'architecte cantonal Yves-Olivier Joseph.

Un crédit de 4,6 millions de francs est donc demandé. Cet effort supplémentaire doit aussi contribuer à stimuler le développement de l'industrie photovoltaïque du canton. Neuchâtel avait d'ailleurs été "très à la pointe" en remplaçant les façades de l'Unimail en utilisant une technologie développée par le CSEM, a ajouté Laurent Kurth.

Retard d'entretien à combler

Afin d'éviter une perte de valeur des bâtiments de l'Etat, mais aussi pour améliorer leur performance énergétique et assurer la sécurité, un crédit de 18,5 milllions, pour l'entretien du patrimoine immobilier cantonal, est aussi soumis à l'approbation du Grand Conseil.

Le canton possède environ 280 bâtiments, d'une valeur de 1,45 milliard de francs. Les montants alloués au maintien de la valeur d'un parc immobilier devraient en principe s'élever à 1% de sa valeur, soit 14,5 millions par an dans le cas de Neuchâtel, a précisé Yves-Olivier Joseph.

"Au cours du dernier quart du XXe siècle, le patrimoine de l'Etat a accumulé un important retard d'entretien en raison du manque de moyens alloués", a ajouté Laurent Kurth. Avec le crédit de 18,5 millions, entre 3,5 et 5 millions supplémentaires seront injectés par an entre 2023 et 2026.

En y ajoutant les 7 millions octroyés via le compte de fonctionnement pour l'entretien courant, on atteint entre 10,5 et 12 millions. "L'objectif de 1% (14,5 millions) n'est pas encore atteint, mais on s'en rapproche", a ajouté Yves-Olivier Joseph. Les 18,5 millions de francs serviront notamment à rénover des façades, des portes, des fenêtres et des toitures.

Hors entretien constructif, le canton poursuit son effort d'assainissement. Un premier crédit-cadre de 44 millions de francs a été adopté en janvier 2020 pour rénover quatre à cinq objets, dont le lycée Denis-de-Rougemont. Au total, quelque 30 projets pour un montant total de près de 500 millions d'investissements sont concernés sur une décennie environ.