Dans leur globalité, les nouveaux contrats de l'industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM) - en Suisse et à l'étranger - ont plongé de 12,4% sur un an au troisième trimestre, indique jeudi la faîtière Swissmem. Après neuf mois, les entrées de commandes affichent une modeste hausse de 2,3%.

Le chiffre d'affaires s'inscrit également dans une tendance au ralentissement, la croissance s'étant inscrite à 4,6% au troisième trimestre, alors que sur neuf mois une progression de 9,6% est constatée.

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Dans son communiqué, Swissmem précise que cette évolution concerne tout aussi bien les grands groupes que les PME.

L'utilisation des capacités avait atteint un "point culminant" au premier semestre, dépassant les 90%. Ce pic n'a pas été maintenu entre juillet et septembre, période marqué par un recul à 89,5%. La faîtière souligne cependant que cet indicateur reste supérieur à la moyenne à long terme de 86,2%.

Confiance érodée

Se basant sur les chiffres de l'Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF), Swissmem rappelle que les exportations de l'industrie MEM ont bondi de 7,0% sur les neuf premiers mois de l'année pour un volume de 54 milliards de francs. L'augmentation a touché toutes les catégories de produits.

L'association met cependant le doigt sur un "renversement de tendance" constaté en particulier en Allemagne, un débouché représentant presque le quart des exportations du secteur.

Pour le directeur de Swissmem, les nuages s'accumulent à l'horizon. "Le ralentissement a clairement atteint l'industrie suisse. L'important recul des entrées de commandes, notamment de l'étranger, le montre clairement", affirme Stefan Brupbacher, cité dans le communiqué. L'indice des directeurs d'achat semble indiquer un ralentissement sur la plupart des marchés depuis deux mois.

Ces perspectives ont fait fondre la confiance des membres de Swissmem, dont le tiers s'attend à une baisse des entrées de commandes ces douze prochain mois, à en croire un récent sondage. La proportion de pessimistes s'élevait à 13% à fin 2021.

Le franc fort, l'inflation et les incertitudes au niveau de l'approvisionnement énergétique constituent autant de facteurs qui pèsent sur les perspectives du secteur. "Nous devons nous préparer à une période difficile", note M. Brupbacher.