"La production de l'unité est pour le moment arrêtée", a expliqué une porte-parole d'Holcim à l'agence AWP lundi. "Nous sommes en train d'examiner quand la production pourra reprendre. La sécurité de nos salariés et des communautés locales ainsi que l'approvisionnement de nos clients ont la plus haute priorité".

A propos de l'ampleur et du coût des dégâts sur le site de l'usine de La Maille dans les Bouches-du-Rhône, "il est encore trop tôt pour donner un chiffre", selon la représentante de Holcim. Le géant des matériaux de construction assure que ses installations en France et en Suisse disposent de "normes de sécurité élevées" et que d'autres sont à l'étude.

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Lafarge a dénoncé dimanche dans un communiqué "de très importants dégâts" qui "ont été commis sur les installations, les bâtiments et les véhicules. Ils témoignent d'une violence inédite". Une plainte a été déposée.

Dans une vidéo de cette opération, postée sur plusieurs sites, on voit plusieurs dizaines de personnes vêtues de combinaisons blanches à capuche marcher sur un sentier. Sur d'autres plans, des militants vêtus des mêmes combinaisons s'en prennent à une caméra de surveillance à coups de marteau, à un tuyau à coups de hachette.

On aperçoit également ce qui semble être des débuts d'incendies dans des camions ainsi qu'un graffiti "C'est qui les dindons de la Farge?" bombé sur un mur.

Un texte anonyme accompagnant cette vidéo revendique l'action contre le "cimentier-pollueur" en précisant que celle-ci a été menée par "200 personnes (qui) ont envahi et désarmé par surprise l'usine Lafarge de la Malle à Bouc-Bel-Air".

Lafarge "met tout en oeuvre pour redémarrer le plus rapidement possible" le site qui emploie au total 200 personnes, a assuré à l'AFP Loïc Leuliette, directeur de la communication de Lafarge France, en affirmant que "cette usine est la plus en avance sur la décarbonation, après des investissements de plusieurs millions d'euros".

"La seule réponse possible"

"Les fours qui ont été ciblés, longtemps alimentés par des déchets industriels et des pneus, sont aujourd'hui le symbole du greenwashing", rétorque au contraire le texte de revendication.

"La violence vient avant tout de ces entreprises qui investissent des milliards pour continuer à produire en polluant. On considère qu'il n'y a plus le choix, c'est la seule réponse possible aujourd'hui pour se faire entendre", a déclaré à l'AFP une personne se décrivant comme "un des activistes présents sur place".

Les activistes ont également rappelé la mise en cause de Lafarge - qui a plaidé coupable et accepté de payer 778 millions de dollars aux Etats-Unis - pour les liens jusqu'en 2014 de sa filiale en Syrie avec des groupes terroristes, dont l'organisation Etat islamique (EI).

Des sites du cimentier ont déjà été la cible d'occupations ou de blocages par des militants dans le passé, notamment en juin 2021 par Extinction Rébellion.

Le secteur du bâtiment, au sens large, est un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. En France il représente 20% de ces émissions, contre près de 30% pour les transports.