Les prix à la consommation bondissent dans le pays depuis le printemps dernier dans le sillage de la flambée des prix de l'énergie liée à la guerre en Ukraine, qui a aussi alourdi la facture de produits alimentaires et de biens durables.

Les importations japonaises sont par ailleurs devenues plus chères à cause de la chute historique du yen cette année. Un plus haut de l'inflation japonaise depuis 1982 avait déjà été atteint en octobre (3,6%).

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En excluant les prix de l'énergie, l'inflation en novembre a également de nouveau accéléré (2,8% contre 2,5% en octobre), selon des données publiées vendredi par le ministère nippon des Affaires intérieures et conformes aux attentes des économistes.

L'inflation au Japon pourrait monter à 4% en décembre, selon des économistes, mais elle demeure bien en-deçà des niveaux observés aux Etats-Unis et en Europe dans ce pays où une "mentalité déflationniste" est enracinée depuis les années 1990.

L'objectif de la Banque du Japon (BoJ) d'une inflation de 2% hors produits frais est dépassé depuis avril dernier.

Mais comme il s'agit essentiellement d'une inflation importée, guère entretenue par la demande intérieure et que les hausses de salaires au Japon ne suivent pas le rythme pour le moment, la BoJ pense toujours que l'inflation va décélérer en 2023 et que les conditions ne sont pas réunies pour abandonner sa politique monétaire ultra-accommodante.

La BoJ a toutefois donné l'impression contraire mardi en décidant par surprise de relever le plafond des rendements des obligations publiques japonaises à dix ans qu'elle tolère, passé de 0,25% à 0,5%.

L'institution a assuré que cet ajustement n'était pas la première étape d'une normalisation de sa politique monétaire non-conventionnelle, mais qu'il visait à corriger des distorsions sur le marché obligataire générées par son influence de plus en plus massive dans ce secteur.

En ce qui concerne les perspectives d'inflation au Japon, plusieurs éléments pourraient donner raison à la BoJ: le ralentissement économique mondial devrait peser sur la croissance du Japon l'an prochain, et les prix mondiaux du pétrole et du gaz reculent depuis cet été.

Des mesures anti-inflation du gouvernement contenues dans un nouveau plan de soutien à l'économie devraient par ailleurs se faire sentir à partir du mois de janvier.