"Conseil d'Etat, le compte n'y est pas", "Plus de fric pour le service public", "Indexation, la solution", ont notamment scandé les manifestants réunis dès 16h30 devant la salle du Grand Conseil vaudois avant de défiler une heure après depuis la place du Château en direction du Département des finances à la rue de la Paix, en passant par la place de la Riponne.

"Liberté et Pas de Fric", "Enseignant, pas en saignant", "Conseil d'Etat, tu ne nous auras pas", "On Vaud mieux que ça" ou encore "Pleine indexation", pouvait-on lire sur des banderoles et pancartes brandies lors de la marche organisée par le Syndicat des services publics (SSP Vaud), la Fédération syndicale SUD et la Fédération des sociétés de fonctionnaires (FSF Vaud).

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Profs, personnel soignant et policers

Des huées et des sifflets se sont élevés en direction du siège des autorités cantonales. Plusieurs intervenants ont pris la parole, des élus d'Ensemble à Gauche & Pop (EP), du PS et des Verts, des syndicalistes ainsi que des fonctionnaires.

Selon un premier décompte de Keystone-ATS au début de la manifestation, la mobilisation était au moins aussi forte que lors de la manifestation du 23 janvier dernier, soit au moins 3000 personnes (chiffre de la police).

Les syndicats avaient alors estimé la foule à 4000 personnes. Interrogée par Keystone-ATS, la police a estimé à près de 5000 personnes l'affluence au plus fort de la manifestation. Les syndicats ont pour leur part avancé le chiffre de 10'000.

Mardi, alors que la journée de grève a une nouvelle fois surtout été suivie dans l'éducation, la manifestation a, elle, rassemblé d'autres secteurs, en particulier celui de la santé, de la police et de la gendarmerie. Des étudiants étaient également visibles.

Plus de grévistes dans les écoles

C'était le troisième jour de grève depuis six semaines. Selon les chiffres relevés à la mi-journée par le Département vaudois de l'enseignement et de la formation professionnelle (DEF), près de 2100 enseignants de l'école obligatoire et du postobligatoire, contre 1500 la semaine dernière, ont participé à la grève.

Une quarantaine d'établissements de l'école obligatoire ont été touchés (sur 93). Six d'entre eux ont annoncé une fermeture complète pour la journée et 22 une fermeture partielle et/ou uniquement l'après-midi, a précisé le DEF à Keystone-ATS. La mobilisation s'est faite de diverses manières: vote d'une résolution en faveur des revendications, quinze minutes de débrayage, grève partielle ou complète ou encore participation au cortège.

Dans les écoles, des établissements du primaire ont apparemment rejoint le mouvement, surtout suivi jusqu'ici par le secondaire et le post-obligatoire, selon David Jeanquartier de la Fédération des sociétés de fonctionnaires (FSF Vaud). Au postobligatoire, le DEF note que les grèves ont "duré sensiblement plus longtemps" que le 23 janvier.

Rassemblement devant le CHUV

Le personnel du CHUV à Lausanne s'est également mobilisé. Environ 250 employés ont participé à la mi-journée à un rassemblement syndical devant le bâtiment principal durant 45 minutes environ. Une participation relativement faible au sein du plus grand employeur de l'Etat de Vaud, avec ces plus de 9000 collaborateurs.

La revendication est toujours la même: une indexation entière des salaires de la fonction publique et du secteur parapublic vaudois au renchérissement du coût de la vie. "Le Conseil d'Etat doit arrêter le mépris, faire de nouvelles propositions et négocier", ont exigé les trois syndicats à l'origine du mouvement.

Ils jugent que le taux d'indexation des salaires de 1,4% dès le 1er janvier 2023 annoncé le 8 décembre dernier par le Conseil d'Etat vaudois pour la fonction publique et le secteur parapublic est insuffisant au regard de l'inflation.

Une indexation correspondant au moins à la hausse de l'indice suisse des prix à la consommation entre octobre 2021 et octobre 2022 (+3%) est réclamée. La prime unique de 0,8% du salaire octroyée par l'Etat de Vaud aux salariés de classes 1 à 10 en janvier 2023 ne satisfait pas non plus.

Fermeté du gouvernement

De son côté, le gouvernement vaudois reste ferme. Dans une réponse aux syndicats qui redemandaient vendredi une "ouverture rapide" de négociations, le Conseil d'Etat a indiqué lundi soir ne pas entendre revenir sur le dispositif global octroyant 182 millions de francs pour l'indexation des salaires, la lutte contre la vie chère et l'amélioration des régimes sociaux. Il "réexaminera la situation en cours d'année sur la base des indicateurs usuels".

Dans un entretien accordé au Temps, la présidente du gouvernement Christelle Luisier envisage tout au plus la possibilité d'indexer les salaires des apprentis de l'administration cantonale. Le sujet doit être rapidement discuté, selon elle.