Tamoil, qui "assume une grande partie des coûts" de la transformation du site mais qui ne veut en articuler aucun, le canton, la commune, Chablais région, l'Antenne région du Valais romand et l'usine d'incinération Satom - qui souhaite s'étendre - travaillent main dans la main à la transformation de la zone industrielle. "La planification doit être fine afin qu'elle soit la plus cohérente possible", indique mardi Olivier Turin, président de Collombey-Muraz.
Cette collaboration est soutenue par le canton qui a reconnu en septembre 2022 "l'importance stratégique du site du point de vue économique", relève le directeur de Tamoil Suisse SA, Stéphane Trachsler. "Nous avons donc les coudées franches pour avancer" avec, en appui, les compétences cantonales, complète Olivier Turin.
Le masterplan prend notamment en compte les projets de plan d’affectation des zones des communes limitrophes, le projet d’agglomération de 4ème génération ainsi que le plan directeur intercommunal.
Décloisonner
L'homologation d'un plan d'aménagement détaillé est prévu "dans quelques mois", affirment aussi les partenaires. Comme annoncé en 2021 déjà, ceux-ci veulent transformer cette zone industrielle fermée en "des quartiers d'activités économiques où il fait bon vivre et travailler", répètent-ils mardi. Cette refonte doit permettre de reconnecter les différents villages de la commune et de rendre le rivage du Rhône aux habitants, deux kilomètres peu accessibles jusqu'ici.
Aujourd'hui, la raffinerie est cloisonnée. A l'avenir le site sera ouvert, végétalisé, relié aux habitations et composé de plusieurs quartiers destinés à accueillir différentes activités, "plutôt tournés vers l'énergie et les nouvelles technologies", même si rien n'est encore fixé. Il est aussi prévu de créer un secteur de loisirs et de sport. Plutôt parc d'attractions ou centre de fitness? Tout est possible, répond Olivier Turin.
Tamoil Suisse SA ne vend pas ses parts du territoire, mais donnera un droit de superficie aux entreprises qui viendront s'implanter, "probablement aux alentours de 2025, même si le calendrier n'est pas fixé", précise son directeur. Une vingtaine d'entre elles, suisses et étrangères ont déjà exprimé leur intérêt, ajoute celui qui n'en dira pas davantage ni sur les firmes, ni sur le nombre qui pourraient s'y installer.
Potentiel de la zone
Le 13 janvier 2015, Tamoil Suisse SA, propriétaire des lieux depuis 1990, annonçait l'arrêt de ses activités de raffinerie. Les 238 salariés du site perdaient alors leur emploi. Comme elle s'y était engagée, la société, dont le siège social est à Vernier (GE), avait annoncé, en 2019, sa volonté de démanteler sa structure de Collombey-Muraz, faute de repreneur crédible.
Mardi, sur le site de l'ancienne raffinerie, on déambule entre les restes de charpentes en béton, alors que les unités de production ont été largement démantelées. Devant les médias réunis pour l'occasion, un travailleur s'applique au découpage de l'ultime morceau de la dernière des 54 citernes. Un des plus grands réservoirs, 14 mètres de haut pour 58 mètres de diamètre, git bientôt sur le sol en morceaux.
Lorsque le dernier pan s'effondre, on mesure le travail effectué. "Le démontage des citernes ouvre déjà l'horizon et révèle encore un peu davantage le potentiel de la zone entourée de montagnes et bordée par le Rhône", estime l'architecte qui souhaite "reconstruire à partir de ce qui reste afin de conserver la mémoire du site".
Au centre de la raffinerie s'élèvent encore quelques bâtiments et les grandes cheminées iconiques visibles loin à la ronde. Le démantèlement va se poursuivre mais le sort de ces dernières appelées aussi à disparaître, n'est pas encore scellé.