"La hausse des prix et la crise énergétique ont plombé l'économie allemande en fin d'année", a déclaré l'institut de statistique Destatis dans un communiqué.

Fin janvier l'organisme avait initialement estimé le recul du PIB de la première économie européenne à 0,2%. Mais la "dynamique de l'économie allemande s'est affaiblie", a-t-il justifié.

Sur un an, le PIB allemand a toutefois grimpé de 0,9% en données corrigées des variables de prix et de calendrier.

également interessant
 
 
 
 
 
 

Ce sont particulièrement la "consommation privée et les investissements" qui "ont freiné l'activité", a détaillé Destatis.

La crise énergétique, causée par la guerre en Ukraine, a bousculé le modèle économique allemand basé notamment sur l'importation massive de gaz peu cher venant de Russie. La guerre a mis fin aux livraisons russes, occasionnant une flambée des prix en Europe.

L'inflation s'est envolée, plombant la consommation et comme les coûts de production de l'industrie, moteur de la croissance allemande. La production manufacturière a plongé de 3,1% en décembre.

Sont frappées de plein fouet les industries à forte intensité énergétique comme la chimie, la métallurgie, le papier et le verre.

Ces secteurs ont vu leur production baisser de 6,1%, la perte dans l'industrie chimique atteignant même 11,2%. Sur un an, la perte pour ces branches atteint même 19,6%.

Résultat : certaines entreprises commencent déjà à réduire la voilure. Le géant de la chimie BASF a annoncé vendredi la suppression de 3.300 emplois dans le monde, avec notamment la fermeture de plusieurs unité de production sur son site historique de Ludwigshafen qui concerne 700 emplois.

Désormais, les craintes d'une récession technique, avec une nouvelle chute du PIB au premier trimestre 2023, s'intensifient.

Toutefois, l'économie allemande résiste mieux que redouté au regard de l'impact de l'invasion russe en Ukraine.

Le gouvernement allemand prévoit actuellement une croissance de 0,2% sur 2023, alors qu'il anticipait une chute du PIB l'automne dernier.

Cela est notamment dû aux efforts de Berlin pour s'approvisionner en gaz liquéfié, aux aides publiques décidées par le gouvernement et à une relative amélioration des chaînes d'approvisionnement.

A
ats