Vers 10h05, Credit Suisse, lanterne rouge du SMI, plongeait de 4,9% et UBS de 4,8%, dans un indice vedette SMI en recul de 1,5%, à 10'788 points, après un plus bas du jour à 10'775,65 points. D'autres titres comme Julius Bär (-3,9%), Vontobel (-1,9%), EFG (-2,2%) et Swissquote (-5,0%) souffraient aussi.
Ailleurs en Europe, la Bourse de Paris chutait de 1,77%, Londres de 1,62%, Francfort de 1,68% et Milan 2,06% vers 9h40. Société Générale reculait de 5,41% à Paris, Deutsche Bank de 8,23% à Francfort, Unicredit de 4,75% à Milan, Barclays de 5,48% à Londres.
Jeudi soir, les trois indices de Wall Street ont perdu plus de 1,5% à cause des difficultés que rencontre la Silicon Valley Bank, établissement californien proche du secteur technologique.
SVB Financial Group a annoncé mercredi une augmentation de capital importante et la vente dans la précipitation d'actifs, ce qui lui a valu une perte estimée à 1,8 milliard de dollars. Il cherche ainsi à augmenter ses liquidités pour renforcer son bilan, fragilisé par des retraits de clients, eux-mêmes en difficulté par la hausse des taux d'intérêt.
Les craintes des investisseurs ont été renforcées par le fait que la maison mère d'une autre banque, Silvergate Bank, avait annoncé mercredi que l'établissement allait être mis en liquidation.
Propagation rapide
"Alors que la chute de Silvergate Capital était principalement liée aux cryptoactifs et n'a pas suscité d'inquiétudes pour le reste du secteur bancaire, le plongeon de SVB a alimenté les craintes que le reste des banques puisse également connaître des problèmes similaires", s'inquiète Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.
"Nous avons connu des taux zéro pendant plusieurs années et les banques ont fonctionné d'une certaine manière", commente Jens Nordvig, d'Exante Data and Market Reader. "Certaines banques vont rencontrer des difficultés face à un environnement totalement différent".
Stephen Innes, analyste de SPI Asset Management, se veut cependant rassurant et explique que" le risque de contagion des petites aux grandes banques est faible" compte tenu de la réglementation actuelle.
En Asie également, les titres financiers ont été pénalisés dans le sillage de la chute de Wall Street.
Les investisseurs sont par ailleurs nerveux avant la publication du rapport sur l'emploi américain de février, dont les données seront scrutées par la Réserve fédérale américaine (Fed) et pourraient être décisives pour décider de l'ampleur de la prochaine hausse des taux de l'institution.
Ces chiffres "pourraient nous éclairer davantage sur la solidité de l'économie américaine", souligne Stephen Innes, analyste de SPI AM.